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Juste la fin du monde Lagarce

13/02/2022

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LAGARCE-JUSTE LA FIN DU MONDE
Problématique : En quoi cette pièce, qui met en scène des crises personnelles autant que familiales,
révèle-t-
LAGARCE-JUSTE LA FIN DU MONDE
Problématique : En quoi cette pièce, qui met en scène des crises personnelles autant que familiales,
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LAGARCE-JUSTE LA FIN DU MONDE Problématique : En quoi cette pièce, qui met en scène des crises personnelles autant que familiales, révèle-t-elle la difficulté à communiquer avec les siens ? INTRODUCTION Juste la fin du monde est une pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Lagarce en 1990, à Berlin. Le premier titre que Lagarce avait envisagé pour sa pièce était << Quelques éclaircies », où l'on reconnaît la volonté de l'auteur d'atténuer le tragique de l'intrigue : le personnage principal, Louis, sorte de miroir fictionnel de Lagarce lui-même, doit annoncer sa mort prochaine à sa famille. Le texte est d'abord très peu lu et connu, et ne sera mis en scène qu'en 1999, soit 3 ans après la mort de Lagarce (il décède du sida en 1995), et 9 ans après son écriture. Depuis, c'est la pièce la plus jouée de Lagarce et son succès n'a pas cessé. Les thèmes abordés dans cette pièce sont notamment les conflits entre frères et sœurs, le sentiment d'être étranger à sa propre famille, le poids du secret... I. Le théâtre de Lagarce : un théâtre moderne Les pièces de Lagarce peuvent être déconcertantes pour plusieurs raisons : Photomontage de Jean-Luc Lagarce, autoportrait, vers 1995. 1) Lagarce démolit toutes les règles du théâtre : ses pièces demandent un recul critique. Ainsi le spectateur (vous...

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!) ne peut pas être immergé dans la fiction, mais doit participer à la construction du sens. C'est donc un théâtre exigeant. 2) Il s'agit d'un théâtre à écouter : Lagarce remet en cause la dimension visuelle du théâtre, il s'adresse à l'ouïe (Louis !) avant la vue, ce qui correspond à une manière moderne de s'adresser au spectateur. 3) Lagarce propose un dialogue en crise : on pourrait parler de crépuscule du langage dans sa pièce. les propos sont banals: il y a une tendance au rabaissement, à la trivialité des échanges. Le titre même, Juste la fin du monde, dans son oxymore, propose une minoration des enjeux. L'adverbe « juste », accolé au groupe nominal « la fin du monde », correspond, paradoxalement, à une apocalypse en mineur. la communication est, au choix : O circulaire : les propos sont répétitifs. La parole est ainsi proche de la logorrhée (bavardage continuel). O isolée : il n'y a pas d'échanges véritables entre les personnages. La parole est alors proche de l'aphasie (langage empêché, vers le silence). Le signe typographique suivant (...), utilisé par Lagarce, signale la part du vide dans les échanges. Ainsi, la principale difficulté de la pièce réside dans l'appréhension de la langue très particulière de l'auteur, ni prose ni vers, faite d'hésitations et de retours sur elle-même. Juste la fin du monde n'est donc pas une pièce construite avec de l'action : c'est une suite de monologues, une sorte de rhapsodie (1. suite de poèmes épiques dans l'Antiquité, 2. suite de morceaux divers, mal reliés entre eux). Il n'y a pas de progression dramatique : c'est dans la parole la plus banale, la plus ténue, que se situe l'action. Il s'agit d'un langage qui bégaie, et qui est justement beau parce qu'il bégaie, et c'est en cela qu'il retient notre attention. 1 II. << Un trop grand silence me paraît aussi lourd de menaces qu'une explosion de cris inutiles >> Antigone, Sophocle, 441 avant notre ère, vers 1251 et 1252. III. La thématique du retour Le motif du retour du personnage de Louis convoque différents modèles : Celui du fils prodigue des Évangiles, dans la Bible. À travers la tension entre les deux frères, Louis et Antoine, on fête le retour du frère qui revient après 12 d'absence. Celui qui est resté, Antoine, se sent dévalorisé, ignoré. Le retour d'Ulysse à Ithaque. À travers l'expression « on dirait un épagneul » (Antoine s'adresse à sa sœur Suzanne), se traduit la joie de Suzanne face au retour de son frère Louis. Ulysse, dans l'Odyssée d'Homère, de retour dans sa patrie, cache son statut de roi sous ses habites de mendiants. Argos, son chien, le reconnaît. Louis, quant à lui, déguise et cache le mal qui le ronge, le sida, dans une perspective biographique, mais l'absence de dénomination spécifique est significative. On ne sait pas de quoi Louis va mourir. Et, en dépit de cette urgence, on constate que cette parole de l'annonce de sa mort ne sort pas... Il y a quoi qu'il en soit une forte parenté entre la thématique odysséenne du retour (il faut rentrer, mais à quel prix ?) et l'écriture de Lagarce, sans cesse faite de retours et d'hésitations : épanorthoses (reformuler un propos) et polyptotes (répétition de plusieurs termes de même racine) structurent l'écriture de Lagarce. La structure de Juste la fin du monde La pièce se compose ainsi : 1) Prologue 2) Première partie : 11 Scènes 3) Intermède : 9 scènes Cet intermède est particulier : il propose des propos décousus qui fracturent le sens, le rendent difficile d'accès. Les scènes s'apparentent à un labyrinthe émotionnel où tous les personnages se cherchent, se perdent, s'égarent, puis parlent de retrouvailles : « vous vous êtes retrouvés », dit Suzanne des frères ; << Vous me retrouvez toujours », reprend Antoine, qui insiste « Ce que je disais : << Retrouvé »; dans le même temps où Louis s'évoque en « petit poucet rêveur », égrenant une chanson. On peut considérer que cet intermède correspond à un apaisement, dans lequel Louis imagine les autres après sa mort : le personnage de Louis se fait alors metteur en scène. Il peut s'agir d'un temps onirique (relatif aux rêves). Quoi qu'il en soit, cet intermède permet à l'auteur, Lagarce, d'adoucir les tensions et les enjeux de sa pièce, d'imaginer un apprentissage du deuil, un apaisement possible. 4) Deuxième partie : 3 scènes 5) Épilogue 2