La dimension lyrique et le désespoir amoureux
Le lyrisme s'intensifie dans la dernière partie du texte avec des assonances en e qui renforcent la musicalité du poème. Les "symphonies" évoquées au vers 18 font écho à cette dimension musicale, tout en exprimant la tristesse profonde du poète.
L'apparition du "toi" au vers 20 renvoie directement à Annie Playden, l'amour perdu. L'emploi du passé composé dans "fut comme" marque la mort définitive de cet amour, transformé en souvenir douloureux. Le mois de "mai" mentionné ensuite symbolise traditionnellement l'amour et la renaissance, créant un contraste ironique avec la situation du poète.
La conclusion de l'extrait joue sur l'opposition entre "mal-aimé" et "bien-aimé", soulignant la non-réciprocité des sentiments. Cette tension entre tradition et modernité caractérise l'ensemble du recueil Alcools. Apollinaire renouvelle la tradition poétique par sa liberté formelle et son esthétique proche du cubisme, tout en s'inscrivant dans l'héritage des grands poèmes lyriques.
À retenir : Dans "La Chanson du mal-aimé", le texte complet et son analyse révèlent comment Apollinaire transforme sa déception amoureuse personnelle en une œuvre universelle, mêlant références mythologiques et vision moderne de la poésie.