La Princesse de Clèves : Dénouement et renoncement
La quatrième et dernière partie de "La Princesse de Clèves" s'ouvre sur un bouleversement politique majeur à la cour de France. Après la mort d'Henri II, son fils aîné François II monte sur le trône avec sa femme Marie Stuart, entraînant une réorganisation du pouvoir autour de la famille de Guise. Ce changement de régime marque la disgrâce de Madame de Valentinois, anciennement favorite du roi.
Dans ce contexte tumultueux, l'intrigue amoureuse entre Madame de Clèves et le duc de Nemours connaît ses derniers développements. Madame de Clèves, toujours en proie à ses sentiments contradictoires, évite délibérément une visite de Nemours. Cette attitude provoque la douleur et la jalousie du prince de Clèves, son mari, qui commence à soupçonner la véritable nature des sentiments de sa femme.
Highlight: La jalousie du prince de Clèves joue un rôle crucial dans le dénouement de l'histoire, illustrant les conséquences dévastatrices des passions non maîtrisées.
Alors que la cour se déplace à Reims pour le sacre de François II, Madame de Clèves choisit de se retirer une nouvelle fois dans son domaine de Coulommiers. Cette retraite solitaire est interrompue par la visite secrète du duc de Nemours, qui, incapable de résister à son désir de voir la princesse, se rend clandestinement à Coulommiers. Bien qu'il parvienne à l'observer de loin, il ne réussit pas à lui parler directement.
Quote: "Elle se faisait un crime de n'avoir pas eu de la passion pour lui"
Cette visite, rapportée au prince de Clèves, exacerbe sa jalousie au point de le rendre malade. La souffrance morale finit par avoir raison de sa santé physique, conduisant à sa mort. Cette disparition plonge Madame de Clèves dans un profond sentiment de culpabilité et de remords, illustré par la citation ci-dessus. Elle se reproche de n'avoir pas éprouvé pour son mari la passion qu'elle ressent pour Nemours.
Vocabulary: "Maladie de langueur" - Expression désignant un état de mélancolie et d'abattement profond, souvent lié à un chagrin d'amour ou à une grande tristesse.
Suite à ces événements tragiques, Madame de Clèves sombre dans une "maladie de langueur", reflétant son tourment intérieur. Malgré cela, elle accorde une dernière entrevue au duc de Nemours. Cette rencontre est décisive : la princesse, fidèle à ses principes moraux et à la mémoire de son mari, refuse définitivement les avances de Nemours, déclarant qu'elle doit "demeurer dans l'état où [elle est]".
Dans un effort pour surmonter sa passion, Madame de Clèves se retire dans une propriété familiale située dans les Pyrénées. Après une lutte intérieure douloureuse, elle parvient finalement à maîtriser ses sentiments et choisit de finir ses jours dans une maison religieuse.
Highlight: Le choix final de Madame de Clèves de renoncer à l'amour au profit de la vertu est emblématique du mouvement littéraire classique, mettant en avant la victoire de la raison sur les passions.
L'auteur conclut en soulignant la brièveté de la vie de Madame de Clèves, mais aussi l'exemplarité de sa vertu, laissant "des exemples de vertus inimitables". Cette fin tragique mais moralement élevée illustre parfaitement les thèmes centraux du roman : le conflit entre le devoir et la passion, ainsi que la quête de la vertu dans une société courtisane.
Analyse: La morale de "La Princesse de Clèves" réside dans la victoire de la vertu sur la passion, démontrant que le renoncement peut être une forme de triomphe moral.