Une vision spirituelle et gourmande
Cendrars transforme le Kremlin en "immense gâteau tartare croustillé d'or" - qui aurait pensé à comparer un monument historique à une pâtisserie ? Cette métaphore culinaire révèle la voracité juvénile du poète qui veut littéralement dévorer le monde.
L'allitération en "an" "grandes/amandes/blanches" invite la bouche à s'ouvrir comme pour croquer dans ce festin architectural. Cette faim symbolise aussi l'élan révolutionnaire de 1905 - le poète veut participer au changement !
Le mélange du sacré et du quotidien atteint son apogée avec les "pigeons du Saint-Esprit". Quand ses mains "s'envolent aussi", Cendrars élève l'acte poétique au niveau du divin. La triple répétition de "dernier" plonge finalement le récit dans une nostalgie poignante.
💡 Technique littéraire : Repère comment Cendrars juxtapose les images sans transition grâce à l'effacement de la ponctuation !
Cette œuvre révolutionnaire annonce la poésie moderne en réconciliant tradition et innovation, comme le feront plus tard d'autres grands poètes du XXe siècle.