L'incipit du poème : un voyage initiatique
L'incipit de La Prose du Transsibérien nous plonge immédiatement dans l'univers du jeune poète : "En ce temps-là j'étais en mon adolescence / J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance". Le poète se présente loin de son lieu de naissance, à Moscou, ville des "mille et trois clochers et des sept gares".
L'ardeur et la folie de son adolescence sont magnifiquement illustrées par la comparaison de son cœur brûlant "comme le temple d'Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche". Ces images traduisent l'intensité émotionnelle et la passion du jeune voyageur.
Le contexte historique transparaît à travers les descriptions du Kremlin, comparé à "un immense gâteau tartare croustillé d'or", et la mention des "cathédrales toutes blanches". Le poète mélange des références culturelles diverses : un vieux moine lui lisant une légende, des caractères cunéiformes qu'il déchiffre, les pigeons du Saint-Esprit.
🚂 Ce début de voyage est aussi une initiation poétique - le narrateur se définit comme "si mauvais poète / Que je ne savais pas aller jusqu'au bout", annonçant la dimension métapoétique de l'œuvre.