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19/03/2022
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Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette. Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille deguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette. Mme de Rênal s'approcha, distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur. Julien tourné vers la porte, ne la voyait pas s'avancer. Il tressaillit quand une voix douce lui dit tout près de l'oreille : - Que voulez-vous ici, mon enfant ? Julien se tourna vivement, et frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa...
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beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rénal avait répété sa question. -Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux. Mme de Rênal resta interdite; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme de Rênal regardait les grosses larmes, qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants ! - Quoi, monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin ? Ce mot de monsieur étonna si fort Julien qu'il réfléchit un instant. - Oui, madame, dit'il timidement. Madame de Renal était si heureuse, qu'elle osa dire à Julien : - Vous ne gronderez pas trop ces pauvres enfants? Prbm : comment cette scène de rencontre entre le héros et Mme de Renal marque le début d'un roman d'amour ? Intro : L'extrait que nous allons étudier proviens livre le rouge et le noir écrit par Stendhal. C'est le chapitre VI du livre premier. Stendhal lui, est un auteur célèbre du 19 -ème siècle. Julien qui est un jeune homme modeste de 18 ans et vit dans une petite ville de province en Franche-Comté. Julien est un intellectuel par rapport à ses frères et son père le méprise prcq'il lit des livres et ne semble pas aimé le travail de sa famille (travaux de force). Il est un grand admirateur de Napoléon, comme un modèle de réussite. Dans cet extrait, Julien vient se présenter chez Mr de rénal qui possède une belle maison dans la partie haute de la ville. Mais c'est Mme de Rénal qui va lui ouvrir la porte pour l'accueillir. Julien est très anxieux au moment où il doit rencontrer ses partons. Au moment où la scène commence il a pleuré et n'a pas séché ses larmes. Explication : L.1 à 6: Le rythme et le ton de cet extrait sont assez particuliers dans le roman. La 1ère phrase en donne la tonalité car cette rencontre amoureuse est d'emblée marquée par la grâce et la légèreté, comme l'indiquent les termes "vivacité" et "grâce" (1.1). On observe aussi que le décor ici décrit n'est pas un lieu habituel dédié à la rencontre sociale: ni salon, ni salle de théâtre, le jardin place en effet les deux personnages "loin des hommes" (L.1), comme pour libérer momentanément du poids de la société. Cette scène est donc très importante car, en initiant la conversation avec Julien, Mme de Rénal entame l'apprentissage affectif et social du jeune homme, qui évoluera tout au long du roman et parce que Julien Sorel ne connaîtra de nouveau cette situation qu'à la fin, dans son cachot, à quelques jours de sa mise à mort. Loin du regard des autres, il pourra alors vivre un bonheur intense avec Mme de rénal, sans être obliger de dissimuler, de manipuler, de faire semblant. C'est dans ces ultimes moments que lui et Mme de rénal parviendront à renouer brièvement avec la même grâce, l'innocence et la douceur de cette première rencontre qui prépare donc déjà la fin du roman. Sur la forme, on remarque que Stendhal joue dans ce 1er paragraphe avec les codes de topos (lieu commun) littéraire de la rencontre amoureuse. Il s'inspire ici du théâtre, avec de nombreux repères spatiaux, introduit par des prépositions de localisation qui prennent la valeur de didascalies en construisant le décor et le déplacement des personnages: "par la porte fenêtre du salon" (1.2), "sur le jardin" (1.3), ce qu'il va continuer de faire dans la suite de l'extrait avec "à la porte d'entrée" (I.10), "vers la porte" (1.12). On voit enfin qu'à travers le point de vue de Mme de Rénal le narrateur commence à délivrer un nouveau portrait de Julien. Comme elle ignore tout de lui, la jeune femme fait une série d'erreur : elle le prend ici pour une fille ("se pouvait être une jeune fille" 1-4) et se trope sur sa classe social: "puisqu'elle le qualifie de "paysan" (1.4), chose qu'elle continuera de faire tout au long de cet extrait (encore "paysan" (1.7 et 25). C'est également important car jusque-là le lecteur du roman s'était fait un portrait de Julien d'après ce que lui-même laissait paraître de lui, c'est à dire un jeune homme ambitieux, décidé à se faire une place dans la société à coup de prouesse héroïques; or, cette scène nous montre une autre facette de Julien, plus fragile, sensible et émotif puisqu'on peut déjà voir dans ce 1er paragraphe que Julien appréhende beaucoup sa 1ère rencontre avec ses nouveaux employeurs : il est "extrêmement pâle et (...) venait de pleurer" (1.4). L.4 à 14: Mme de Rénal continue de faire des erreurs d'appréciations sur Julien, le prenant pour une fille ("se pouvait être une jeune fille"). Il y a d'ailleurs un jeu d'inversion : le personnage masculin a des caractéristiques physiques féminines signalées par des démonstratifs: "cette pauvre créature" (1.10), "ce pouvait être une jeune fille" (1.8). Enfin, le motif de déguisement "une jeune fille déguisée" (1.8) pour évoquer Julien, ainsi que l'inversion des rôles et le jeu des apparences renvoient là encore au théâtre, notamment celui de Marivaux. Par ailleurs, on retrouve le champ lexical des émotions par lequel Stendhal décrit minutieusement les évolutions de la psychologie de ses deux personnages avec "pitié" (1.9), "distraite un instant de l'amer chagrin" (I.11), "tressaillit" (1.13). Et cette évolution est accompagné dans ce 2ème paragraphe par le rapprochement progressif entre les 2 personnages: "s'approcha" (1.11), "tout près" (1.13). Ainsi, Julien et Mme de Rénal se contemplent dans les moindres détails physiques : "la main" (1.11), "son oreille" (1.14). La rencontre amoureuse se concrétise... L.15 à 28: Ici, le silence est enfin rompu, Mme de Rénal parle la 1ère. Ne parvenant toujours pas à bien l'identifier, elle appelle Julien de manière maternelle, "mon enfant" (1.15) alors qu'il est pourtant le précepteur de ses enfants. Grâce aux interventions d'un narrateur omniscient, Stendhal nous permet de passer des pensées de l'un à l'autre, jeu qui révèle les impressions de chacun. Le sentiment de surprise est partagé, comme le prouve le champ lexical de l'étonnement : Julien est "frappé" (1.16), "étonné" (1.17) de la beauté de Mme de Rénal qui, elle est "interdite" (1.21) en découvrant qu'il est bel et bien le futur précepteur. Comme dans toutes les scènes de rencontre amoureuse, les termes mélioratifs sont nombreux : "rempli de grâce" (1.16), "être aussi bien vêtu" (1.22). Mais on remarque que si on sait que Mme de Rénal est belle, rien n'est dit des détails de son physique. Comme il a accès aux pensées de madame de Rénal, le lecteur peut aussi constater que, craignant de rencontrer un être grossier et brutal, celle-ci est frappé par l'extrême sensibilité de Julien, avec à nouveau l'évocation de ses larmes ("les grosses larmes" (1.24). Ces larmes ne correspondent pas en effet à l'idée repoussante qu'elle s'était faite du nouveau précepteur comme, nous l'indique l'exclamation : "Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder ses enfants !" (1.27). La voilà soulagée et heureuse. Entre temps, Stendhal a continué de livrer les infimes variations des sentiments de Julien à travers les détails de ses pleurs et de son teint : "ses larmes qu'il essuyait de son mieux" (1.20), "si pâle d'abord et maintenant si roses" (1.24). Et se poursuit le champ lexical des émotions qui vient renseigner sur les évolutions imperceptibles de la psychologie des deux personnages avec maintenant pour Julien "timidité" (1.17), "étonné" (1.17), "honteux" (1.19), et pour madame de renal : "interdite" (1.21), "doux" (1.23), "gaîté folle" (1.25) et "bonheur" (1.27), "heureuse" (1.31). On note au passage que cette intensité affective décrite contraste fortement avec le titre du chapitre, ironique : "L'ennui". L.29 à 31: Mme de Renal appelle maintenant Julien "monsieur", toujours dans sa difficulté à l'identifier par rapport à son âge. Quant à Julien, il demeure caractérisé par son étonnement ("étonna si fort Julien") et sa timidité ("dit-il timidement"), étonnement et timidité provoqués ici par le fait d'être appelé "monsieur" par une femme dont on a vu tout au long de l'extrait qu'elle l'impressionnait. Et Mme de Rénal, de plus en plus gagnée par une émotion 'heureuse" (1.31), elle ose pour finir lui demander s'il ne grondera pas trop ses enfants. Conclusion.