La tragédie grecque a été très importante dans la Grèce antique, notamment au Ve siècle av. JC lors de la démocratie athénienne. Issue d'un rituel religieux, elle était présentée lors des fêtes de Dionysos, dieu de l'ivresse et de la démesure. Les acteurs portaient des chaussures compensées et un masque, jouant sur le "groskenion", tandis que le choeur se tenait sur l'orchestra, faisant des danses et des chants. Les auteurs de tragédies grecques célèbres comme Eschyle, Sophocle et Euripide ont mis en scène des sujets relatifs à la condition humaine et à la tension entre le passé de la cité et le présent.
La tragédie a fait son retour en France au XVIe siècle, avec des dramaturges tels qu'Etienne Jodelle et Robert Garnier, qui ont introduit un renouveau dans le genre. Au XVIIe siècle, la tragédie classique prend lumière, avec l'application des principes de la dramaturgie. Décrits par Aristote, ces principes définissent la tragédie comme une imitation d'une action noble, menant à une fin inévitable et suscitant la pitié et la crainte chez les spectateurs. Le héros tragique est toujours issu d'un milieu social élevé et est souvent frappé par une malédiction divine, contribuant à susciter la catharsis chez le public.
La tragédie antique se caractérise par l'imitation du réel, la vraisemblance, les trois unités (de lieu, de temps et d'action), la bienséance, la catharsis et un langage soutenu. Les dramaturges français du XVIIe siècle, tels que Jean Racine et Pierre Corneille, ont respecté ces principes dans leurs œuvres, donnant ainsi naissance à la tragédie classique. Cette dernière se distingue par la condition des personnages, la nature des actions et le dénouement inévitable.
La tragédie se compose de plusieurs éléments structurants tels que l'exposition des circonstances de l'action et des personnages principaux, le développement du noeud où le héros affronte les obstacles, et le dénouement funeste, marqué par une fin malheureuse. Le texte est versifié, utilisant un langage soutenu, alors que le comique n'a pas sa place dans ce genre.
La tragédie grecque, avec ses caractéristiques et ses principes, a posé les bases de la tragédie classique en France. Elle a permis à des dramaturges du XVIe et du XVIIe siècle de mettre en scène des histoires tragiques et inévitables, respectant les principes d'Aristote tout en ajoutant leur propre style et sensibilité à ce genre.