Analyse des deuxième et troisième strophes
Les deuxième et troisième strophes de "L'Albatros" développent le contraste saisissant entre la majesté de l'oiseau dans son élément naturel et sa maladresse pathétique une fois capturé. Cette partie du poème approfondit la métaphore du poète incompris par la société.
Dans la deuxième strophe, Baudelaire décrit la transformation tragique de l'albatros :
Quote: "À peine les ont-ils déposés sur les planches, / Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, / Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches / Comme des avirons traîner à côté d'eux."
L'oxymore "rois de l'azur, maladroits et honteux" souligne le contraste brutal entre la grandeur passée et l'humiliation présente de l'oiseau. La comparaison des ailes à des avirons renforce l'image de l'inadaptation au nouvel environnement.
Highlight: L'utilisation d'adverbes comme "piteusement" accentue le pathos de la scène, invitant le lecteur à sympathiser avec l'albatros déchu.
La troisième strophe poursuit la description de la déchéance de l'oiseau, introduisant un élément de dérision :
Quote: "Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! / Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!"
L'accumulation d'adjectifs péjoratifs ("gauche", "veule", "comique", "laid") contraste violemment avec la beauté évoquée précédemment. Cette strophe illustre parfaitement la technique de Baudelaire consistant à mêler le beau et le laid, caractéristique de son analyse des figures de style.
Vocabulary: Veule - faible, sans énergie ni volonté.
Ces strophes centrales de "L'Albatros" renforcent la métaphore du poète incompris, illustrant comment la grandeur artistique peut se transformer en objet de moquerie lorsqu'elle est confrontée à la réalité prosaïque du monde.