Partie 1, scène 9 : Le déclenchement du conflit familial
Cette scène marque un tournant dans la pièce avec l'éclatement d'une crise familiale longtemps contenue. L'atmosphère apparemment paisible du repas dominical laisse place à des échanges de plus en plus tendus entre les personnages.
La mère tente d'abord de maintenir une ambiance sereine en évoquant le caractère habituel de ce moment : "C'est l'après-midi, toujours été ainsi". Cette remarque traduit son désir de relier le présent au passé, comme si le retour de Louis n'avait rien changé.
Citation : "C'est l'après-midi, toujours été ainsi: le repas dure plus longtemps, on n'a rien à faire, on étend ses jambes."
Catherine, la belle-sœur, participe à cet effort en proposant poliment du café. Mais cette apparente tranquillité est rapidement brisée par l'intervention de Suzanne qui déclenche le conflit en critiquant le vouvoiement entre Catherine et Louis.
Highlight : L'utilisation du vouvoiement entre Catherine et Louis devient le déclencheur de la crise, révélant les tensions sous-jacentes.
S'ensuit un échange de plus en plus virulent entre Suzanne et Antoine, marqué par des jurons et des injonctions. Le langage devient cru et agressif, traduisant l'exaspération des personnages.
Exemple : "Merde, merde et merde encore ! Compris ? Entendu ? Saisi ?"
La scène se termine sur une dislocation du repas et de la famille, avec le départ successif de Suzanne, Antoine et Louis, laissant Catherine seule et désemparée.
Vocabulaire : Didascalie interne - indication scénique intégrée dans le dialogue des personnages.
Cette scène illustre parfaitement la crise personnelle et familiale au cœur de l'œuvre de Lagarce, montrant comment les non-dits et les rancœurs peuvent exploser lors de retrouvailles familiales.