La conquête comme trophée
Le deuxième mouvement du texte met en scène le combat de Julien contre le temps. Stendhal utilise brillamment le champ lexical du temps pour accentuer l'angoisse du protagoniste. Chaque coup de l'horloge résonne comme une menace, créant un suspense insoutenable - véritable épée de Damoclès au-dessus de Julien.
Les sonorités dures évoquent la violence intérieure qui habite Julien. Le temps prend une dimension inquiétante, presque tortionnaire, rendant l'atmosphère encore plus oppressante. Cette analyse par chapitre nous montre comment Stendhal transforme une simple attente en drame existentiel.
Dans le troisième mouvement, la main de Madame de Rênal est finalement conquise comme un trophée. Elle apparaît comme un objet inerte, symbole de victoire pour Julien. Le personnage féminin semble s'effacer, s'absenter de son propre corps, tandis que le geste de Julien représente la preuve qu'il peut surmonter son handicap social.
🔍 **À retenir ** Le portrait de Julien Sorel évolue considérablement depuis la première rencontre - il perd sa vulnérabilité pour devenir un calculateur froid, incapable de percevoir le bonheur d'être aimé, trait qui le caractérisera jusqu'à son emprisonnement final.
Cette scène révèle la naissance du personnage ambitieux, prêt à instrumentaliser les autres pour servir sa réussite sociale et flatter son ego. L'excipit du Rouge et le Noir nous montrera comment cette ambition le mènera à sa perte, avec sa mort et ses funérailles décrites au chapitre 45.