La femme-serpent : dualité et séduction
La femme qui danse : portrait en action (vers 17-28)
Dans cette section, Baudelaire anime son portrait et explicite la métaphore du titre :
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Succession de verbes d'action : "marcher", "danse", "balance", "se penche", "s'allonge"
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Contraste avec le champ lexical de la paresse : "abandon", "paresse", "mollesse"
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Animalisation de la femme à travers deux comparaisons :
Le serpent titre : symbole de séduction dangereuse
L'éléphant : évocation de l'exotisme et d'une grâce paradoxale
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Retour de l'imagerie maritime : "Comme un fin vaisseau" avec son champ lexical "plonge","vergues","eau"
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Rythme visuel créé par l'alternance des rimes et la structure métrique qui mime l'ondulation serpentine
Analyse technique : L'alternance des rimes croisées feˊminines/masculines et des octosyllabes/pentasyllabes crée visuellement le mouvement ondulant du serpent, renforçant la métaphore centrale du poème.
L'ivresse du baiser (vers 29-36)
La fin du poème évoque un baiser échangé à travers des images poétiques saisissantes :
- Comparaison de la salive à "un flot grossi par la fonte des glaciers grondants"
- Périphrase "l'eau de ta bouche" pour sublimer la salive
- Métaphore du "vin" pour évoquer l'ivresse et l'addiction
- Nouvelle antithèse : "Amer et vainqueur" - soulignant encore la dualité
Conclusion : la femme, fleur du mal
Ce poème est un hymne ambivalent à la femme aimée probablementJeanneDuval,surnommeˊela"Veˊnusnoire" :
- La femme est source de voyage et d'idéal, porteuse d'une ivresse qui transporte ailleurs
- Mais elle reste fondamentalement double : à la fois passive et active, sensuelle et insensible
- Le poète est hypnotisé comme le serpent par le charmeur, à la fois désaltéré et dépendant
- La femme-serpent symbolise le mal qui se cache sous la beauté : véritable "fleur du mal"
Citation importante : "Le Serpent qui danse" de Baudelaire représente parfaitement cette "alchimie poétique" où la femme, entre boue et or, devient source de beauté tout en restant potentiellement dangereuse, reflétant la tension permanente entre Spleen et Idéal qui caractérise Les Fleurs du mal.