Portrait de Géralde : l'orgueil incarné
Cette première partie de l'analyse linéaire du Misanthrope se concentre sur le portrait acerbe que Célimène dresse de Géralde, incarnation de l'orgueil et de l'obsession pour le rang social.
Célimène commence par qualifier Géralde d'« ennuyeux conteur », soulignant d'emblée son principal défaut : il parle trop. Le champ lexical de la parole est omniprésent : « conteur », « tutaye », « cite », « entretiens ».
Highlight : La métaphore « Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur » suggère que Géralde est prisonnier de son statut social.
L'expression « brillant commerce » est une métaphore désignant le monde de haut rang, connotant l'échange de critiques, de ragots et de flatteries. La polysémie de « Il se mêle sans cesse » évoque à la fois son intrusion dans les conversations et sa présence physique constante.
Example : Le rythme ternaire « Ne cite jamais que duc, prince ou princesse » illustre l'obsession de Géralde pour la noblesse.
Célimène poursuit en soulignant que les seuls sujets de conversation de Géralde sont « chevaux, d'équipage et de chiens », établissant un parallèle entre les princes et la chasse, tous deux réduits au rang de simples amusements.
Vocabulary : « Tutayer » signifie utiliser le tutoiement, marque de familiarité réservée aux intimes ou aux inférieurs.
La critique atteint son paroxysme avec la périphrase comique « Ceux du plus haut étage », comparant la hiérarchie sociale à un immeuble et ridiculisant les prétentions de Géralde.