Le préambule : Une déclaration solennelle pour l'égalité
La troisième page de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne présente le préambule complet du document, renforçant son caractère solennel et sa portée historique. Olympe de Gouges y déploie toute son éloquence pour asseoir la légitimité de sa démarche et l'urgence de reconnaître l'égalité entre les sexes.
Le texte s'ouvre sur le titre complet de la déclaration, suivi de l'injonction à l'Assemblée nationale de la décréter rapidement. Cette formulation souligne l'ambition d'Olympe de Gouges de voir son texte acquérir force de loi, et pas simplement rester un manifeste théorique.
Highlight: La mention "A décréter par l'Assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature" montre la détermination de l'auteure à voir ses revendications rapidement mises en œuvre.
Le préambule reprend ensuite les éléments clés déjà évoqués, mais les développe avec plus de force et de précision. L'énumération "Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation" est particulièrement puissante, car elle inclut toutes les femmes dans la catégorie de "représentantes de la nation", leur conférant ainsi une légitimité politique indéniable.
Quote: "Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements"
Cette citation, centrale dans l'argumentation d'Olympe de Gouges, établit un lien direct entre le non-respect des droits des femmes et les dysfonctionnements de la société et du gouvernement. Elle pose ainsi l'égalité des sexes comme une condition nécessaire au bon fonctionnement de la République.
L'auteure développe ensuite les objectifs de sa déclaration à travers une série d'anaphores en "afin que", renforçant l'idée que les droits des femmes doivent être constamment rappelés, comparés à ceux des hommes, et servir de base à des revendications légitimes pour le bien de tous.
Vocabulary: Constitution - Loi fondamentale d'un État qui définit les droits et les libertés des citoyens ainsi que l'organisation et les séparations du pouvoir politique.
La conclusion du préambule, avec la référence à "l'Être-Suprême", donne une dimension presque sacrée à la déclaration, la plaçant au-dessus des simples considérations politiques.
Cette troisième page de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne démontre la maîtrise rhétorique d'Olympe de Gouges et sa capacité à utiliser les codes de son époque pour porter un message révolutionnaire. Son analyse de la lutte pour l'égalité homme femme en 1791 reste d'une étonnante actualité et continue d'inspirer les mouvements féministes contemporains.