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Lecture linéaire "Femme soyez soumise à vos maris"

Lecture linéaire "Femme soyez soumise à vos maris"

 Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle
Voltaire, Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques
Parcours : Écrire et

Lecture linéaire "Femme soyez soumise à vos maris"

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Shirley

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de Voltaire

 

1ère

Fiche de révision

Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle Voltaire, Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques Parcours : Écrire et combattre pour l'égalité FEM Femme soyez soumise à vos maris S MARIS INTRODUCTION: Voltaire, philosophe des Lumières, s'est trouvé sur tous les fronts de la contestation (intolérance, torture, guerre, esclavage). Dans l'extrait de << Femmes, soyez soumises à vos maris » il aborde la question de l'inégalité des femmes vis-à-vis des hommes et de la dépendance des femmes à l'égard de leurs maris. L'extrait proposé rapporte le dialogue entre un abbé et une femme de l'aristocratie, la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu'elle a lue dans les Epîtres de Saint-Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris >>. PQ : Comment Voltaire parvient-il, à travers les propos de son personnage, à défendre la condition des femmes ? Plan : Nous verrons dans un 1er temps, la manière dont il nous dresse le portrait de la Maréchale, une femme libre et originale, et sa dénonciation de la condition féminine au 18e siècle. ANALYSE LINEAIRE : 1re phrase → Voltaire dresse le portrait d'une femme qui détient une grande force de caractère « impérieuse ». Les premières lignes du texte sont un récit de vie qui montre plutôt une femme à...

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la mode, une aristocrate qui a mené une existence futile. 2e paragraphe →Le narrateur n'hésite cependant pas à se moquer du personnage qu'il met en scène. Les premières phrases du texte sont empreintes d'ironie puisqu'on y dresse le portrait d'une femme futile, comme le souligne l'antithèse plaisante « [...] cette dissipation [...] qui occupe (nt) sérieusement les femmes »>. → Reprise anaphorique d'une tournure négative « n'ayant jamais » qui insiste sur les limites de ses connaissances de son monde d'aristocrate →Elle s'occupe à lire des lettres et des nouvelles Cette femme élégante vit dans la frivolité d'occupations oiseuses : « n'ayant jamais mis dans sa tête que les nouvelles du jour [...] ». Arriver aux termes de la vie d'aristocrate aux occupations superficiels, elle veut lire Elle vieillit et ne peut plus compter sur sa beauté, elle doit donc régner autrement : par son esprit →Sa conversion à la culture est présentée par le narrateur comme imposée par l'âge et les contraintes de la nature : il faut renoncer à plaire d'où la métaphore ironique du « trône » que l'on change. Elle passe du « trône » de la beauté de l'âge à celui de l'esprit << Elle voulut lire » : découvrir des ouvrages, se cultiver →<< elle commença par les tragédies de Racine » : ce sont des œuvres très morales et de son milieu avec le thème de la passion Transition : La Maréchale prend goût et s'identifie à ses lectures, elle se forge une lecture réfléchie 3e paragraphe →On peut remarquer combien les expressions qui suivent « on lui fit lire », « on lui donna ensuite » sont péjoratives et montrent le peu d'autonomie de la maréchale dans ses choix culturels. Dans son ignorance, dans sa futilité passée, dans son emportement incontrôlé, le personnage peut sembler quelque peu caricatural << elle fut charmé d'un homme qui faisait conversation avec elle » : elle voit l'écrivain comme un homme avec qui elle fait parle et fait la conversation →« elle demanda pourquoi ... femmes » proposition interrogative indirecte: par cette question on voit que la Maréchale a évolué. Elle est passé d'une femme aristocrate centrée sur elle-même à une femme réfléchie qui s'interroge sur le monde qui l'entoure. →Le portrait s'affirme ensuite, au travers du dialogue entre la maréchale de Grancey et l'abbé de Châteauneuf. On y découvre la maréchale prompte à s'emporter, comme le montre la violence de sa réaction après la lecture, dans les Epîtres de Saint Paul, de la phrase qui lui a déplu : « toute rouge de colère ». Début dialogue La question de l'abbé va permettre d'introduire la cause de sa colère →<< j'ai ouvert par hasard » : montre toujours le manque d'autonomie, le livre lui est tombé sous la main, ce n'est pas une décision de sa part '«< << je crois » : elle n'a pas conscience de la provenance de ce qu'elle a lu << quelques... lettres » nous rappelle ses occupations superficielles d'avant << j'y ai vu » et non « j'y ai lu »: rappel que pour elle lire c'est discuter << j'ai jeté le livre » : son geste témoigne de sa fureur. → L'abbé est surpris et choqué qu'elle est jeté le livre et qu'elle n'ai pas reconnu l'auteur. Grâce à lui, nous avons l'identification de la provenance du texte →Pour contester la phrase de Saint Paul qui la choque, la maréchale utilise d'abord un argument ad hominem. Elle discrédite donc la personne même de l'apôtre : « je suis persuadée que votre saint Paul était un homme très difficile à vivre ». Fin dialogue →Elle l'attaque en fait plus particulièrement dans sa vie conjugale, comme le montre l'expression qui suit : « il fallait que sa femme fût une bien bonne créature >>. Son emportement est toujours sensible dans l'entretien qui nous est rapporté, et la force de son indignation se mesure aux menaces virtuelles adressées à l'apôtre (« je lui aurais fait voir du pays ») →<< douces >> << complaisantes » « attentives » « économes » : énumération d'adjectif qui sont censés remplacer « soumises », ce sont tous des qualités positives qui sont consentis << et pourquoi soumises, s'il vous plaît ? » : c'est vraiment le mot « soumises » qui la dérange → Elle va choisir d'orienter sa comparaison avec sa propre expérience << Quand j'épousai M. De Grancey, nous nous promîmes d'être fidèles : je n'ai pas trop garder ma parole, ni lui la sienne : » : association mariage et fidélité, « pas trop » euphémisme, relation équilibré son mari et elle ont tous les deux eu des amants << mais ni lui ni moi ne promîmes d'obéir » : opposition avec la CC, elle va associer « obéir » avec soumission →<< Sommes-nous donc des esclaves ? » avec cette question elle va arriver à la notion générale, « esclaves » découle du verbe << obéir », les femmes sont associées à ces « esclaves >> Avec cette succession de questions, elle veut attirer l'attention et témoigner de la difficulté d'être une femme. Chaque interrogation évoque un problème lié au statut féminin: →Mais la maréchale ne se borne pas à contester le texte des Evangiles, elle témoigne aussi avec beaucoup d'émotions de la difficulté de la vie des femmes à son époque. Elle rappelle combien la femme est soumise à l'obligation de procréer, le mariage n'exista nt en effet qu'à cette fin : « N'est-ce pas assez qu'un homme [...] ait le droit de me donner une maladie de neuf mois >>. Elle souligne les dangers de la grossesse et de l'accouchement : « une maladie qui est quelquefois mortelle », « de très grandes douleurs »>. Elle montre la vulnérabilité des femmes, même devant la justice : « un enfant qui pourra me plaider quand il sera majeur ». Bref, elle dresse un tableau pathétique du sort réservé aux femmes qui ajoute une force persuasive à sa thèse. La maréchale ne mâche pas ses mots, quoique fréquentant la société élégante et, pour plaider la cause des femmes, elle n'hésite pas à évoquer de manière très directe les plaies propres à la condition féminine : la grossesse, nommée ici « une maladie de neuf mois », les menstruations féminines nommées « des incommodités très désagréables pour une femme de qualité ». Il s'agit certes de périphrases, mais qui évoquent des réalités physiologiques très claires, et qui sont donc très crues pour une conversation d'époque. Elle met en avant les lois de la nature et semble placé l'homme dans une position plus avantageuse. Elle estime que naturellement, les femmes ont déjà assez de choses imposé pour accepter d'être soumise à un homme. Dernière partie → Réflexion sur la nature : « certainement » adverbe qui va affirmer une position claire, « elle » personnification de la nature. Elle emploie ensuite plusieurs arguments pour contester plus rationnellement l'invitation à la soumission féminine. Elle montre d'abord que la différence entre les sexes fonde les conditions d'une interdépendance (dépendance réciproque), et non d'une soumission: << [...] en nous rendant nécessaires les uns aux autres >>. → Référence littéraire à Molière : citation provient de « l'école des femmes » et nous montre qu'un siècle plus tard les mentalités n'ont toujours pas changés →Le dernier paragraphe comme par la CC « mais » qui marque la finalité des arguments de Mme De Grancey Elle utilise aussi des exclamations véhémentes, marquées d'ironie « voilà une plaisante raison pour que j'aie un maître ! ». La maréchale refuse avec la plus grande énergie l'invitation chrétienne à la soumission Elle rebaptise son « mari » « maître » pour faire référence à la condition d'esclave Métaphore filée de l'esclavage, en analogie avec la condition des femmes →Elle réduit les hommes aux poils et aux muscles : idée qu'à cause de ces caractéristiques naturels et dit « supérieur » : « il faudra [qu'elle] lui obéisse >> Elle tourne la barbe en dérision: la nature veut que les hommes aient de « vilain poil rude » faisant écho à leur dureté L'homme est lui-même esclave de sa barbe « qu'il est ...fort près » << et que mon menton est né rasé » : élément naturel qui n'est pas dû à la société = la nature n'implique aucun rapport de supériorité << il faudra » utilisation du futur marquant une conséquence obligatoire →Elle explique ensuite que l'inégalité entre hommes et femmes n'a pour base que la force physique des premiers : « je sais bien qu'en général, les hommes ont les muscles plus forts que les nôtres ». << j'ai peur que ce ne soit là l'origine de leur supériorité » : Il se joue donc la loi du plus fort, elle soulève un problème existant depuis longtemps. L'origine de leur supériorité n'est pas légitime. CONCLUSION: Proche des revendications d'ODG qui démontre que le rapport de supériorité n'est pas légitime et qu'il faut unir les 2 sexes pour éviter les problèmes dans la société. Les personnages de ce récit plein de vivacité donnent l'impression de sortir d'un conte philosophique ou d'une pièce de théâtre. Cependant la maréchale semble avoir emprunté le style, les idées et la force persuasive de Voltaire et, derrière son humour, exprime les idées majeurs du XVIIIe siècle sur la question de la femme ou plutôt de l'homme.