Analyse détaillée des strophes
Les quatre premières strophes développent l'amour du poète pour ces deux êtres et les raisons de cet amour. Hugo utilise un langage riche en images et en figures de style pour peindre un portrait à la fois péjoratif et empreint de compassion.
Example : "Noir être rampants" et "Triste captive" sont des expressions qui illustrent la vision négative communément associée à l'araignée et à l'ortie, tout en suscitant la pitié.
La progression du poème montre un glissement de la haine à la compassion, préparant le terrain pour le message central de Hugo.
Les strophes 5 à 7 marquent une rupture et délivrent le message du poète, invitant à l'amour universel. Hugo s'adresse directement aux "passants", impliquant le lecteur dans sa réflexion.
Definition : Poète messianique - Un poète qui se comporte en messie, apportant un message d'importance aux hommes.
Hugo devient ici un poète messianique, prêchant l'amour comme réponse au mal et à la laideur. Il utilise des impératifs comme "faites grâce" et "plaignez" pour exhorter le lecteur à l'action.
Highlight : La gradation "laideur", "piqûre", "mal" illustre l'évolution de la perception, du visuel au moral.
Le poème culmine avec un appel à l'amour universel, personnifiant l'araignée et l'ortie qui "murmurent" leur besoin d'affection. Hugo déconstruit ainsi une vision manichéenne du monde, plaidant pour la dignité de tous les êtres vivants.
En conclusion, "J'aime l'araignée et j'aime l'ortie" est un geste poétique, politique et spirituel qui transcende la simple analyse linéaire. Il invite à une réflexion profonde sur notre perception du monde et notre capacité à aimer l'apparemment non-aimable.
Quote : "Tout veut un baiser"
Cette œuvre s'inscrit dans la tradition des Contemplations, offrant une analyse riche qui résonne avec d'autres poèmes du recueil comme "Aurore" ou "Melancholia". Elle illustre parfaitement la capacité de Hugo à transformer le laid en beau, faisant de la poésie un moyen de transfigurer notre regard sur le monde.