La dénonciation de l'esclavage par Voltaire
Dans ce passage, Voltaire poursuit sa critique acerbe de l'esclavage en mettant en lumière les différents acteurs responsables de ce système inhumain.
Tout d'abord, l'auteur pointe du doigt les familles qui vendent leurs propres enfants en esclavage. Il utilise une prosopopée poignante, faisant parler la mère de l'esclave :
Citation : "Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère."
Cette citation ironique souligne l'absurdité et la cruauté du système esclavagiste, où même les parents sont amenés à considérer l'asservissement de leurs enfants comme un "honneur".
Highlight : L'utilisation de l'ironie est un procédé stylistique récurrent chez Voltaire pour dénoncer les injustices sociales.
Ensuite, Voltaire s'attaque à l'hypocrisie du clergé et des missionnaires qui cautionnent l'esclavage tout en prêchant l'évangile. L'esclave fait référence aux "fétiches hollandais qui m'ont converti", une périphrase satirique qui dénonce le décalage entre le discours religieux et la réalité de l'esclavagisme européen.
Vocabulary : Figure de style - La périphrase est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par une expression plus longue qui le définit ou le caractérise.
Enfin, Voltaire critique les consommateurs européens, complices indirects de ce système. La phrase "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe" est une accusation directe envers les lecteurs, les forçant à prendre conscience de leur responsabilité dans la perpétuation de l'esclavage.
Highlight : Cette dénonciation multifacette de l'esclavage par Voltaire s'inscrit dans le courant philosophique des Lumières, qui prônait l'égalité et la liberté pour tous les hommes.