Un balancement jusqu'à l'idéal
Dans le troisième mouvement du poème vers29−42, Baudelaire dépeint une ville portuaire baignée de lumière qui complète son tableau idéalisé.
Un paysage maritime évocateur
- L'impératif "Vois" invite la femme aimée à contempler avec le poète
- Les "vaisseaux" sont personnifiés "dormir","dontl′humeurestvagabonde"
- Les bateaux symbolisent le voyage et le lointain, renforçant le thème de l'ailleurs
La lumière transfiguratrice
- Le champ lexical lumineux s'intensifie avec "soleils", "hyacinthe", "or", "chaude lumière"
- Une gradation ascendante montre la lumière envahissant tout l'espace : "les champs, / Les canaux, la ville entière"
- Le monde entier semble s'endormir "dans une chaude lumière", créant une atmosphère d'apaisement total
Élément symbolique : Les vaisseaux qui "viennent du bout du monde" pour "assouvir ton moindre désir" révèlent que dans cet univers idéal, même les éléments naturels et les objets sont au service du bonheur de la femme aimée.
La structure du poème crée un effet de balancement entre les différents tableaux présentés, reflétant peut-être le mouvement des bateaux sur les canaux ou le va-et-vient entre réalité et rêverie.
Le poème se conclut sur le refrain désormais familier "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, / Luxe, calme et volupté", confirmant que cet idéal baudelairien repose sur l'harmonie parfaite entre ordre et sensualité, entre calme et intensité.
La répétition trois fois de ce vers célèbre "luxe, calme et volupté" crée une incantation poétique qui résume l'essence même de l'idéal recherché par Baudelaire dans son "Invitation au voyage".