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Lecture linéaire "Melancholia"

05/02/2022

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Objet d'étude n°1 : La Poésie du 15 au 21° siècle
Victor Hugo, Les Contemplations
Parcours Les Mémoires d'une âme
1 Où vont tous ces enfants
Objet d'étude n°1 : La Poésie du 15 au 21° siècle
Victor Hugo, Les Contemplations
Parcours Les Mémoires d'une âme
1 Où vont tous ces enfants
Objet d'étude n°1 : La Poésie du 15 au 21° siècle
Victor Hugo, Les Contemplations
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1 Où vont tous ces enfants
Objet d'étude n°1 : La Poésie du 15 au 21° siècle
Victor Hugo, Les Contemplations
Parcours Les Mémoires d'une âme
1 Où vont tous ces enfants

Objet d'étude n°1 : La Poésie du 15 au 21° siècle Victor Hugo, Les Contemplations Parcours Les Mémoires d'une âme 1 Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze < heures sous des meules; 5 ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre < hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, 10 Ils travaillent. Tout < est d'airain, tout < est de fer. Jamais < on ne s'arrête et jamais < on ne joue. Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue. Il fait < à peine jour, ils sont déjà bien las. Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! 15 Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes, Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! >> MELANCHQLIA melancholia O servitude infâme imposée à l'enfant ! Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée, 20 La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, Et qui ferait - c'est là son fruit le...

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plus certain ! - D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre, Qui produit la richesse en créant la misère, 25 Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil ! Progrès dont < on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? >> Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme, Une âme à la machine et la retire à l'homme ! INTRODUCTION : Ce poème est issue du recueil des Contemplations écrit par Victor Hugo, chef de fil du Romantisme en France. Ce recueil rassemble des poèmes écrits entre 1830 et 1856, il retrace l'itinéraire moral du poète. Comme Hugo l'indique dans la préface, il s'agit des << Mémoires d'une âme ». Une sorte d'autobiographie poétique divisé en deux parties : << Autrefois » (livres I à III) et << Aujourd'hui >> (Livre IV à VI), par le décès de sa fille Léopoldine le 4 Septembre 1843. Le poème << Melancholia » est le 2° poème du Livre 3 « Les Luttes et les rêves » et s'inscrit dans la 1re partie << Autrefois ». Il est composé de 336 vers d'alexandrins en rimes suivies, dont nous étudierons un extrait (v.112 à 145). C'est un poème extrêmement dénonciateur, il dénonce le travail et l'exploitation des enfants, leur empêchant une instruction et une éducation. VH y dresse un portrait du peuple et de certains éléments fondamentaux de la société qui l'organise. LECTURE DU TEXTE Pq: Comment ce poème est-il une dénonciation virulente du travail des enfants ? Plan : Dans << Melancholia »>, VH dresse un tableau réaliste et tragique de l'exploitation des enfants pour dénoncer ces conséquences et appeler à abolir le travail des enfants. ANALYSE LINÉAIRE : V.1 - Le poète débute par 3 quests rhétorique > il feint l'ignorance et l'étonnement > interpelle le lecteur, elles n'attendent pas de réponse mais VH va y répondre indirectement par la suite. - l'interrogation se pose sur le lieu où vont les enfants qui ne rient pas > opposition car ce qui incarne les enfants c'est la joie, l'innocence, le rire - << tous >> + << ces » > insiste sur le grand nombre - << enfants »> sujet du verbe « vont » au présent > on est dans l'action - tournure négative > absence de rire et de joie, abscence de gaieté - << enfants »> terme générique, il va ensuite les détailler - alexandrin régulier avec une césure entre le bien et le mal (manichéenne) - << tous » et «< pas un seul » : insiste sur le fait qu'aucun de ces enfants n'est épargné V.2 - périphrase << ces doux êtres pensifs » désignant les enfants avc les adjs « doux » et « pensifs >> > << pensifs >> surprenant pour des enfants, nous amènes à leurs pensées > «< êtres »> enlève leurs statuts/identités d'enfants - PSR << que la fièvre maigrit » complète le nom « êtres >> > négatif : les enfants sont malades > verbe au présent « maigrit » montre une réalité forte - il s'agit des mêmes enfants, on le voit grâce au démonstratif << ces >> V.3 -«< ces » démonstratif pluriel, elles sont une identités de genre > au 19e siècle les filles sont considérées comme faibles, cela augmente le drame du travail des enfants - << 8 ans »> on a un âge de l'exploitation - PSR << qu'on...seules » elles ne sont pas accompagnés d'un adulte > montre la situation des filles - adj < seules » mis à la rime, en fin de vers> insiste sur leur isolement - Tournure impersonnel « qu'on voit » > tout le monde les voit mais personne ne réagit, tableau qui semble être naturel aux yeux des passants - << cheminer >> marche régulière presque imposée = Dresse le tableau des faits et nous présente les victimes V.4 - Commence la réponse aux questions rhétoriques, stupeur quand on découvre qu'ils ne vont pas à l'école mais à l'usine - PP << ils » reprend le groupe pluriel du vers 1 << enfants >> - << s'en vont » verbe pronominal > marche plus lourde/imposée > insiste sur le fait que ça les concerne - verbe « travailler » à l'infinitif > met le doigt sur une réalité interdite car les enfants n'ont pas le droit de travailler + de 8h - << 15h »> > non respect de la loi > c'est assommant - « sous des meules » on les enfonce = Une seule phrase longue comme leur journée de travail, ce qu'ils supportent. Montre l'acharnement. V.5/6 - enjambement, le vers s'allonge comme le travail des enfants et se coordonne avec le mouvement qu'il décrit - CCT << de l'aube au soir » > insiste sur leurs longues journées, leur travail sans fin/triste/exténuant - << faire »> COD de « vont » détaché par le CCT > insiste sur tout ce qu'on leur fait subir et allonge leur travail - adverbe << éternellement » occupe presque à lui seul le 2e hémistiche du vers 5 et fait partie de l'enjambement > idée qu'ils refont tjr la même chose > montre que ce snt des conditions de travail fatiguantes et peu commodes pr des enfants - comparaison du travail à une « prison »> > idée de l'enfermement, qqchose à laquelle ils ne peuvent pas échapper - allitération en « m»> > montre la rapidité du mouvement, appuie sur la monotonie du travail - rime riche entre « éternellement » et « mouvement »> > mouvement éternelle - insiste sur la monotonie, l'uniformisation des choses et la répétition quotidienne > répétition de l'adj << même >> > rythme régulier et monotone du vers 6/6 - finit de répondre à nos interrogations en fixant bien le cadre avec les CCL CCT CCM V.7 - personnification de la « machine » avec les « dents >> - PP << accroupis >>> montre la vulnérabilité, le fait qu'ils soient écrasés, ils subissent > cette position les diminues face à la machine qui paraît monstrueuse - synecdoque << les dents » pour désigner les pièces de la machine qui parfois happaient et déchiquetaient les enfants - emploi de la préposition « sous les dents » montre la domination de la machine et connote l'idée de mort, ils vont être mangés. C'est dangereux = idée d'obscurité avec adj << sombre >> V.8 - Arrivé du monstre préparé avec la personnification de la machine - métaphore filée du « monstre qui mâche » donne un sentiment d'épouvante : leur petite vie semble grignotée par un ogre - image du « monstre » qui avale goulûment corps et âmes des enfants au travail - L'adj « hideux», très dépréciatif, traduit la position de l'auteur - << monstre hideux » hyperbole qui exacerbe sa laideur, sa monstruosité et son horreur - << on ne sait quoi » peu effrayé davantage car cela peut caché n'importe quoi - le rapprochement à la rime de l'adj << sombre » au vers 7 et du groupe nominal « dans l'ombre » insiste sur le thème de l'obscurité et de l'ambiance malsaine. De même que la richesse des rimes. V.9 - 3e répétition de la préposition « dans » qui renforce l'impression d'enfermement («< dans la même prison...dans un bagne...dans un enfer) - parallélisme mettant en avant de fortes antithèses: en effet, ils ne sont pas plus à leur place dans une usine qu'un « innocent >> dans un « bagne » ou un « ange » dans un « enfer >> - << bagne >> : travaux forcés, pire que la prison > continue à mettre les enfants dans une situation difficile - et << innocents » rappel << enfants » : ils subissent une injustice - << bagne » et << enfer » insiste sur la douleur, la punition et la souffrance V.10 - le choix du trimètre romantique (4/4/4) souligne le travail éprouvant. - rejet en début de vers accuse le fait que les enfants ne sont pas à leurs places dans des usines, leur présence est insolite dans un univers si dur - anaphore du pronom << tout » + les allitérations dentales «<t » et «< d » + l'image métallique de l' »airain » évoquent la rudesse de ce travail - « tout est d'airain, tout est de fer »> > ils sont dominés par les métaux > parallélisme: met en évidences les conditions de travail V.11 - répétition en tête de chaque hémistiche de l'adverbe « jamais » qui scande l'interdiction et l'absence de liberté - à cause de ce travail forcé, ces petits êtres perdent leur enfance. On le voit avec «< jamais on ne joue >> >rappel que ce sont des enfants et qu'ils n'ont pas les occupations de leur âge > pronom indéfini<< on » leur fait perdre toute individualité/leur identité, c'est toute une catégorie sociale qui est ici évoquée = inhumanité des hommes qui font subir cela à des enfants + presque hyperbolique : plus rien d'enfantin dans leurs actions V.12 - phrase exclamative: VH vient marquer son indignation - << pâleur » : les enfants souffrent dans leur chair, ils sont malades > elle ressort peut être à cause de la cendre - << cendre » rappel les feux de l'enfer et la couleur métallique de la « machine »> > cendre qui colle à la peau peut nous indiquer qu'ils transpirent à cause de leur longues journées et du fait que ce sont des enfants V.13 -alexandrin régulier qui met côté à côte le jour qui se lève et la lassitude de la fin de journée - asyndète : la nuit n'est pas terminée, mais la journée de travail commence; on comprend qu'ils soient déjà épuisés > conditions de travail est fatigantes et peu commodes pr des enfants, ils n'ont plus de vitalité/d'énergie (contraire à un enfant) > leur temps est volé > ils n'ont aucun répit V.14 -<< hélas »>+ << ! »: image du soupir de l'auteur, expression d'indignation, VH expose très clairement son opinion et son impuissance à pouvoir agir - << destin » ils sont condamné, ils subissent et on ne leur explique rien V.15 - Travail des enfants est un sacrilège vis-à-vis de Dieu, le poète le prend à témoin - VH va interpréter l'attitude des enfants et leur donner la parole - << petits » : fragilité, oppression V.16 - les enfants s'adressent à Dieu << Notre père » : cet sorte de prière souligne l'incompréhension des enfants face à leur sort. Ils appellent à l'aide Dieu car c'est le créateur, lui seul peut les aider - impératif fort << voyez » VH veut faire prendre conscience aux hommes ce qu'ils font vivres à de pauvres enfants = montre un dysfonctionnement dans la création à Dieu car les enfants ne devraient pas travailler V.17 - intervention du narrateur avec un «< Ô»> lyrique : il introduit les sentiments - PP << imposée »> se rapporte à la servitude et annonce clairement l'idée de non-choix -«<!»: discours qui se veut virulent - rime << hommes » au pluriel et << enfant » au singulier : déclare que l'enfant n'a aucune chance dans échapper, seul face à un grp V.18 - << Rachitisme » : maladie liée à des carences que les enfants ont sûrement - << travail » pas de majuscule, suite de la phrase > VH lie le travail au rachitisme : lien d'effet à cause V.19 - « qui tue » ref au travail qui est meurtrier - sonorité forte qui insiste sur la violence et ce qui arrive avec le travail - << œuvre insensé » > aucune justification au fait de faire travailler les enfants V.21 - «< fruit »> : ce que les enfants récoltent du travail V.22 - VH montre le pouvoir néfaste et destructeur du travail sur les enfants à travers des hyperboles qui frappent l'imagination > en effet, Apollon perdrait toute beauté et Voltaire toute intelligence V.23 - << travail »> complété par 3 PSR avec une anaphore « qui »> > montre que le travail a un pouvoir destructeur - << mauvais » adj épithète de « travail » insiste sur la négativité du travail - << prend >> verbe au présent > le travail va agir -<< âge tendre »> périphrase pr désigner les « enfants » > âge malléable où l'on découvre tout - << en sa serre >> ref rapace > les enfants sont des proies V.24 - antithèse entre « richesse » et « misère »> > la richesse n'est pas censé la misère > terme fort pr VH qui insiste sur les conditions du peuple > créer la richesse pr les hommes mais la misère pr les enfants (les privent de tous) V.25 - antithèse << enfants » et « outils »>> ils sont déshumanisés > idée qu'on peut le remplacer = inversions des valeurs V.26 -<< Progrès »> censé être positif, apporté qqchose aux hommes - << on >> fait s'interroger le lecteur en même temps que VH - 2 quest rhétoriques se rapportant au sort des enfants à travers l'interrogation sur le progrès, qui est personnifié V.27 -<< brise » verbe très violent > on ne peut pas reconstruire ce qui est brisé - << jeunesse en fleur » écho à l'âme en fleur > moment où l'on doit s'épanouir -«<!» en interne coupe le verbe comme le verbe briser comme la jeunesse V.28 - << âme »> essence de l'humanité, qqchose de divin mais c'est finalement la machine qui va devenir un Dieu - << et la retire à l'homme » signifie que les hommes qui font travailler les enfants n'ont pas d'âme - vers avec CC au milieu > insiste sur les conséquences néfastes et définitifs de ce << progrès >> CONCLUSION: Victor Hugo a décrit, dans ce poème, le travail en usine des enfants qui n'ont pas encore atteint l'adolescence ; ce travail est à la fois dur et malsain. Mais il ne se contente pas de le décrire, il fustige les responsables d'une situation qu'il estime anormale et injuste. S'il nous fait part de ses sentiments personnels, Hugo veut aussi nous faire prendre parti, susciter notre tendresse pour ces << doux êtres pensifs ». On aimerait les faire sortir de cet << enfer » pour qu'ils puissent enfin voir le jour et non plus la lumière artificielle des tissages et des filatures. Mais le titre retenu, << Melancholia », traduit le pessimisme du poète. La situation n'évoluera pas très vite au 19e siècle : Zola a, lui aussi, fait part de son sentiment de révolte en racontant près de 30 ans après Hugo l'histoire de Bébert, Jeanlin, Lydie et autres Catherine dans le roman Germinal ; l'univers décrit sera alors celui de la mine et des corons.