Deuxième mouvement : répulsion face à une ville inhumaine
Dans la seconde partie du poème, Senghor exprime une désillusion croissante envers New York. Le ton change brusquement, passant de la fascination à la répulsion. Le poète utilise des métaphores négatives comme "trottoirs chauves" pour décrire l'absence de nature dans la ville.
L'auteur emploie des négations répétées ("pas un puits ni pâturage") pour souligner le manque d'éléments naturels et vitaux. Le champ lexical de la mort ("tombants", "morts", "cendres", "cadavres") renforce l'impression d'une ville déshumanisée et mortifère.
Vocabulaire: "Feux follets" : petites flammes qui apparaissent parfois dans les cimetières, symbolisant ici l'aspect fantomatique et inquiétant de la ville.
Senghor critique l'artificialité de New York, utilisant des expressions comme "jambes de nylon" et "seins sans sueurs" pour dénoncer le manque d'authenticité et de chaleur humaine. Il oppose implicitement cette modernité froide à la vitalité et à la sensualité de l'Afrique.
Le poème se termine sur une note de désenchantement total, le poète regrettant l'absence de tendresse et d'humanité dans cette ville qu'il perçoit désormais comme un environnement hostile à la vie et à la culture.
Citation: "Pas un mot tendre en l'absence de lèvres" illustre parfaitement le sentiment d'aliénation ressenti par le poète dans cette ville déshumanisée.
Cette analyse linéaire de "A New York" de Senghor révèle ainsi un parcours émotionnel allant de l'émerveillement initial à une profonde désillusion, offrant une critique puissante de la modernité urbaine occidentale vue à travers le prisme de la sensibilité africaine.