lecture linéaire - préambule de la déclaration des droits de la femme

Légende alternative :

» : conclusion / transition Les deux premiers articles Première phrase « Les mères... Assemblée nationale » : l'entrée en la matière a. « mères, filles, sœurs >> : -> S'ouvre sur une énumération ternaire -> effet rhétorique fort. Les 3 termes génériques « mères, filles, sœurs >> renvoient aux liens familiaux. Gradation descendante << mère, filles, sœurs » tend à intensifier les liens émotionnels et les relations qu'entretiennent les femmes entre elles et leur filiation. -> Olympe s'inclut dedans -> renforce son rôle de porte-parole -> elle n'emploie pas le « Je » mettrait en avant -> Le mot épouse n'apparait pas, il connote l'idée de l'homme -> dépendance. b. << Représentant de la nation >> : -> GN << représentantes de la Nation » donne aux femmes un rôle politique et national qui pose d'emblée la volonté de l'autrice de les placer en égales de l'homme -> membres de la nation dont elles constituent la moitié. -> La Nation désigne une collectivité d'individus s'accordant à coexister sous les mêmes lois et les mêmes principes. C. Verbe de requête « demandent >> -> << demandent » met l'accent sur la déclaration et sur son véritable objectif: exiger que les droits des femmes soient respectés. Le présent de l'indicatif inscrivant la demande dans un << ici et maintenant »> -> caractère injonctif et universel -> la déclaration des hommes ne comporte pas ce verbe -> fait établi -> L'Assemblée nationale rassemble les individus élus pour représenter et défendre les intérêts de la nation. Lecture 10 II. Ensuite, de << Considérant...bonheur de tous » : objet de la demande -> On a affaire a une période -> longue phrase complexe -> elle donne une image dévalorisante de la France : gradation << l'ignorance, l'oubli ou le mépris »>, elle juge sévèrement la société qui maintient volontairement la femme dans un états de dépendance -> Termes connotés négativement : ignorance -> ne pas savoir / oubli -> ne pas prendre en compte / mépris -> prendre mal -> Adjectif exclusif « seules » épithète du substantif causes fait de l'inégalité hommes-femmes l'unique origine de touts les dérèglements sociaux et politiques. Elle apparaît comme un fléau décidé par les hommes qui endossent toute la responsabilité de telles conséquences -> Olympe veut dénoncer la domination des hommes sur les femmes-> champ lexical du malheur et de l'altération montre le despotisme des hommes-> « malheur public, corruption >>. -> Solution Olympe -> constitution qui égalise la condition des sexes. Les femmes « ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme » énumération ternaire d'adjectifs importante. -> Olympe affirme que la constitution doit restaurer les droits établis par la nature (naturels) -> ont été bafoués par les hommes. Adjectif sacré -> argument de la création divine et chef-d'œuvre immortel -> un de ces texte précédant -> Locution conjonctive « afin que » et participe présent << considérant que >> -> dimension argumentative et juridique -> Anaphore << Afin que » dans un rythme ternaire introduit les différents buts de cette déclaration. -> Adverbe temporel « constamment » repris par « sans cesse » insiste que l'égalité hommes et femmes est un principe qui nécessite un effort de tous les instants. -> Cette déclaration doit rappeler sans cesse les droits et les devoirs des femmes aux membres du corps social, toute la société comme le souligne la périphrase. -> En outre, elle doit permettre « aux actes du pouvoir des femmes et à ceux du pouvoir des hommes d'être plus respectés >>. Parallélisme et conjonction de coordination donne une portée universelle à sa déclaration. Ce parallélisme est renforcé par le participe passé << comparé >> -> Répétition du substantif << pouvoir » pointe la principale cause de ces différences : les pouvoirs ne sont pas égaux, l'homme domine la femme, socialement, politiquement et économiquement et tant que cette situation perdurera le bonheur de tous restera impossible. -> << À chaque instant » crée un sentiment d'urgence et de nécessité. -> Le 3e but de cette déclaration -> réclamation des citoyens fondée désormais sur des principes simples et incontestables -> maintien de la Constitution, des bonnes mœurs (ajouté par rapport à la déclaration des hommes) et au bonheur de tous -> vocabulaire mélioratif -> complément circonstanciel de temps -> La majuscule au mot constitution attribue un caractère sacré au texte juridique. -> Adjectifs simples et incontestables -> constitution claire dont ce préambule est l'image : synthétique et général. Pour Olympe la constitution ne se limite pas à rendre possible la vie en communauté, elle vise au maintien des bonnes mœurs et au bonheur de tous -> hyperbole lyrique, enthousiasme d'Olympe, sa constitution permettrait un bonheur généralisé. (sonorités proches bonnes mœurs/ bonheur) III. << En conséquence...de la citoyenne » : conclusion / transition -> << En conséquence»> connecteur logique, maintient l'effort de structuration donnant une valeur conclusive et annonce les articles à venir. -> Éloge de la femme dans la périphrase << le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles >> Références aux expressions traditionnelles de «< beau sexe » et de « sexe faible » pour désigner les femmes : reprenant Lecture 10 la 1er > << en beauté » et la 2nde «sexe faible » (opposition au « sexe fort »> -> l'homme) rappelle des souffrances de l'enfantement : les femmes ne sont pas un sexe si faible et fragile que ce que les hommes croient. -> Singulier dans « le sexe supérieur »> -> l'autrice aspire à défendre toutes les femmes-> une même entité. -> En remplaçant les droits de l'homme et du citoyen par les droits de la femme et de la citoyenne, elle conclut sur l'idée que sa déclaration défend les droits des femmes en opposition, à ceux des hommes qui ne cessent de les nier pour mieux dominer. IV. Les deux premiers articles a. Article 1: -> Présent de l'indicatif —> vérité générale : annonce des principes d'égalité et de liberté qui se veulent permanents et incontestables. Désigne également des changements que l'autrice veut voir apparaître dans l'immédiat. -> Pour Olympe, liberté et égalité entre la femme et l'homme sont des principes naturels puisqu'ils sont présents dès la naissance. Notion très importante -> fonde sa constitution sur la nature. -> L'article initial (la déclaration des droits de l'homme) est détourné ici pour en faire un combat féministe où la femme lutte pour obtenir les mêmes droits que les hommes. La femme devient sujet de la phrase. -> Une société peut demeurer égalitaire, malgré les inégalités sociales, tant que les personnes les plus favorisées concourent au bon fonctionnement de la société : utilité commune b. Article 2: -> Article 2 = article 2 de la DDHC mais l'auteure ajoute la mention de la femme. La femme est mentionnée avant l'homme pour témoigner du combat des femmes pour être reconnues. -> << Droits naturels et imprescriptibles (qui ne peut être supprimés) >> -> insistance sur le caractère naturel de ces droits. La constitution ne fait que mettre par écrit des principes de la nature. -> Les droits fondamentaux sont rappelés : « liberté, prospérité et sûreté ». -> En accordant aux femmes un droit de résistance à l'oppression, Olympe légitime le combat des femmes pour l'égalité des sexes -> ajout de << surtout »>-> oppression ne vient pas que du gouvernement mais aussi des hommes Conclusion : -> Ce préambule est un pastiche -> une argumentation qui prend appui sur un texte initial uniquement prévu pour les hommes. -> Elle rétablit l'ignorance, l'oubli et le mépris des hommes envers les femmes.