La cour et la ville : scènes de la comédie sociale
Dans le livre VII des "Caractères", La Bruyère s'intéresse particulièrement à deux espaces qui font ressortir les vices de la cour : la cour elle-même et la ville. Ces lieux sont présentés comme des scènes où se joue une comédie sociale néfaste.
Un lieu de changement perpétuel
Pour La Bruyère, la cour et la ville sont des lieux de changement constant. Cette instabilité déplaît au moraliste qui préfère l'équilibre et la tradition.
Exemple: Le chapitre illustre ce mouvement perpétuel à travers des portraits comme celui de Cimon et Clitandre qui "portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s'y voir assis" (VIII,9).
La roue de la Fortune
La cour et la ville sont dominées par la figure de la Roue de la Fortune, qui fait et défait les destins. Cette image souligne l'instabilité des positions sociales et la précarité des faveurs.
Highlight: La Bruyère insiste sur le fait que celui qui vient d'être placé à un nouveau poste en sera rapidement déchu (VIII,32).
L'esclavage des courtisans
Dans ces espaces, les hommes sont présentés comme des esclaves de leurs ambitions et des caprices de la fortune.
Quote: "Qui est plus esclave qu'un courtisan assidu, si ce n'est pas un courtisan plus assidu" (VIII, 69).
Cette citation met en lumière la servitude volontaire des courtisans, toujours en quête de faveurs et de reconnaissance.
La critique de La Bruyère vise ainsi à dénoncer les travers d'une société où l'apparence et l'intérêt personnel priment sur la vertu et le mérite véritable.