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Les lettres persanes - Lettre 161: Roxane à Usbek

03/07/2023

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Introduction :
Montesquieu est un philosophe des Lumières et penseur politique connu pour son
œuvre L'esprit des Lois qui a inspiré la Const
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Montesquieu est un philosophe des Lumières et penseur politique connu pour son
œuvre L'esprit des Lois qui a inspiré la Const
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Montesquieu est un philosophe des Lumières et penseur politique connu pour son
œuvre L'esprit des Lois qui a inspiré la Const

Introduction : Montesquieu est un philosophe des Lumières et penseur politique connu pour son œuvre L'esprit des Lois qui a inspiré la Constitution. Son roman épistolaire Les lettres persanes a été publié anonymement à Amsterdam en 1721 afin d'éviter la censure française. Ce roman développe les thèmes des Lumières ; l'éloge de la nature et de la liberté, de la raison et de la justice. Le texte analysé est la dernière lettre du roman, où Roxane, la femme préférée d'Usbek, lui écrit pour annoncer sa mort imminente car elle vient de prendre du poison. Elle en profite également pour lui révéler qu'elle l'a trompé. Problématique : Comment Montesquieu défend-il les droits des femmes à travers le perso de Roxane ? Mouvements: 1. L'aveu de la tromperie 2. Renversement des illusions (d'Usbek) 3. Une mort sublimée (par Roxanne) Conclusion: La question des femmes et de la différence des sexes est un sujet qui a fortement intéressé Montesquieu. Dans la fin de son roman, il utilise le personnage de Roxane et la met en avant pour dénoncer l'injustice faite aux femmes mais aussi l'hypocrisie, les préjugés et l'abus de pouvoir des hommes de son époque. 1er mouvement L'extrait débute par l'adverbe : « oui » et par l'aveu de la tromperie. Le rythme quaternaire : « je t'ai trompé ; j'ai séduit tes eunuques;...

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Légende alternative :

je me suis jouée de ta jalousie ; et j'ai su de ton affreux sérail faire un lieu de délices et de plaisirs. » (I 1-2) montre une héroïne provocatrice. Le champ lexical de la supercherie en est le témoin : « trompé », « séduit »>, << jouée de »>« délices »> << plaisirs >>. Le pronom personnel « je » est le sujet de ces quatre phrases et affirme, ainsi, la supériorité de Roxanne qui est à l'origine de chaque action. Deuxième paragraphe : Roxane annonce sa mort, elle apparait comme une héroïne tragique lorsqu'elle annonce au futur proche simple « je vais mourir, le poison va couler dans mes veines >> Puis les verbes qui décrivent la mort de Roxane sont ensuite au présent pour que les lecteurs et Usbek assiste à la mort en direct de Roxane Elle poursuit en expliquant que la mort de son amant, désigné par la périphrase : « le seul homme qui me retenait à la vie » (1 3-4), est la raison de son suicide. L'adjectif « seul » montre que Roxane n'a aimé qu'un seul homme et cet homme n'a jamais été Usbek La forme interrogative: « car que ferais-je ici » révèle que vivre sans lui n'a aucun sens. Roxane évoque son décès par une métaphore poétique : « mon ombre s'envole » (1.4) Elle avoue à Usbek qu'elle a tué les meurtriers de son amant pour se venger. En effet, l'euphémisme : << je viens d'envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde. » (1 4-5) indique qu'elle meurt après avoir assassiné les personnes qui lui ont enlevé l'homme qu'elle aimait. 2e mouvement (1.7 -1.18) Elle commence par une question rhétorique : « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m'imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? » (1 6-7) pour dévoiler l'aveuglement d'Usbek. Usbek croyait qu'il avait le contrôle sur les femmes de son harem et qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait d'elles « tu te permets tout » (1 7) ». Mais Roxane montre qu'elle s'est joué de lui, il est donc ridiculisé. Le champ lexical de la domination / du pouvoir « tu te permet tout », « caprice >>, << eusses le droit »>, << servitude », « tes lois » affirme que Usbek exerçait un certain pouvoir sur les femmes Le « non » qui s'oppose au « oui » situé au début du texte, Roxane confis qu'elle n'a jamais été soumise à Usbek et elle affirme sa liberté. On a également une antithèse entre l'idée de la servitude et l'idée de la liberté à travers le champ lexicale de la domination qui s'oppose avec le champ lexical de la liberté par ex: libre(1.9) et indépendant (1.10) Elle assume pleinement son infidélité / sa lâcheté envers Usbek, en répétant le verbe "paraître" à travers les phrases "je me suis abaissée jusqu'à te paraître fidèle" et "ce que j'aurais dû faire paraître", elle montre que sa loyauté envers lui était fausse. Cependant elle exprime un regret avec le conditionnelle passé «ce que j'aurais dû faire paraître à la terre entière »>, elle aurait voulu dire à la terre entière l'amour qu'elle avait pour son amant et sa détestation pour Usbek. Elle lui fait remarqué sa naïveté avec la négation totale : « tu étais étonné de ne point trouver en moi les transports de l'amour » (I 13) Elle se moque de la naïveté d'Usbek qui pensait être aimé avec l'ironie : « Nous étions tous deux heureux ». (I 15-16). OU elle était heureuse dans les bras d'un autre homme et lui était heureux de la dominer La phrase << tu me croyais trompée, et je te trompais » montre un retournement de situation. Usbek pensait dominer Roxane, mais c'est elle qui s'est joué de lui. Ce qui remet en cause la supériorité de l'homme sur la femme. 3e mouvement: Roxane renverse les rôles en utilisant le verbe de soumission : « forcer » dans la phrase « Serait-il possible qu'après t'avoir accablé de douleurs, je te forçasse encore d'admirer mon courage ? », le terme « courage » montre que c'est elle la véritable héroïne. En se donnant la mort, elle empêche Usbek de se venger, elle le prive de son pouvoir tyrannique. La phrase qui clôt notre extrait se compose de propositions brèves, séparées par des virgules et points-virgules qui révèlent la difficulté à écrire parce que le poison est en train d'agir et qu'elle meurt peu à peu. Enfin, le verbe << mourir » apparaît maintenant sous sa forme pronominale : « je me meurs >>. << Montesquieu, Lettres persanes, lettre CLXI, 1721 Usbek, qui voyage en Europe, a laissé les femmes de son sérail¹ à Isaphan. Il reçoit une lettre de sa favorite, Roxane, qui s'est révoltée en l'absence de son maître. ROXANE A USBEK. Oui, je t'ai trompé ; j'ai séduit tes eunuques2 ; je me suis jouée de ta jalousie; et j'ai su de ton affreux un lieu de délices et de plaisirs. Je vais mourir; le poison va couler dans mes veines: car que ferais-je ici, puisque le seul homme qui me retenait à la vie n'est plus ? Je meurs; mais mon ombre s'envole bien accompagnée : je viens d'envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde. Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule³, pour m'imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? que, pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d'affliger tous mes désirs ? Non : j'ai pu vivre dans la servitude; mais j'ai toujours été libre : j'ai réformé4 tes lois sur celles de la nature; et mon esprit s'est toujours tenu dans l'indépendance. Tu devrais me rendre grâces5 encore du sacrifice que je t'ai fait ; de ce que je me suis abaissée jusqu'à te paraître fidèle ; de que j'ai lâchement gardé dans mon cœur ce que j'aurais dû faire paraître à toute la terre ; enfin de ce que j'ai profané6 la vertu en souffrant qu'on appelât de ce nom ma soumission à tes fantaisies. Tu étais étonné de ne point trouver en moi les transports de l'amour : si tu m'avais bien connue, tu y aurais trouvé toute la violence de la haine. Mais tu as eu longtemps l'avantage de croire qu'un cœur comme le mien t'était soumis. Nous étions tous deux heureux; tu me croyais trompée, et je te trompais. Ce langage, sans doute, te paraît nouveau. Serait-il possible qu'après t'avoir accablé de douleurs, je te forçasse encore d'admirer mon courage ? Mais c'en est fait, le poison me consume, ma force m'abandonne; la plume me tombe des mains; je sens affaiblir jusqu'à ma haine; je me meurs. Du sérail d'Ispahan, le 8 de la lune de Rebiab 1, 1720. 1: Harem, appartement réservé aux femmes en Orient. 2: homme castré dont la fonction était de garder les femmes d'un harem. 3: naïve. 4: donner une meilleure forme à une chose. 5: Attribuer une action favorable, à quelque chose. 6: ne pas respecter le caractère sacré. 7: Mouvement passionné, d'un élan qui nous met en quelque sorte hors de nous-mêmes.