Le portrait de Zénobie dans Les Caractères de La Bruyère présente une figure féminine complexe et fascinante de l'aristocratie.
Dans cette œuvre majeure, La Bruyère dépeint Zénobie comme une femme noble qui vit dans un château délabré, s'accrochant désespérément aux vestiges de sa grandeur passée. L'analyse satirique du personnage de Zénobie par La Bruyère met en lumière le décalage entre ses aspirations aristocratiques et sa réalité économique précaire. Le texte souligne avec finesse l'absurdité de cette situation où Zénobie continue à maintenir les apparences malgré sa ruine évidente. La description détaillée de son domaine en déclin - les toits qui s'effondrent, les murs qui se lézardent - contraste fortement avec son comportement hautain et ses prétentions nobiliaires.
L'éloge et critique dans le texte de La Bruyère sur Zénobie révèle une approche nuancée de l'auteur. D'un côté, il admire la dignité et la résilience de Zénobie face à l'adversité, reconnaissant sa noblesse d'âme et son refus de s'avouer vaincue. De l'autre, il critique subtilement son obstination à maintenir un train de vie inadapté à sa situation réelle. Cette dualité dans le portrait fait de Zénobie un personnage emblématique de la noblesse déchue du XVIIe siècle, illustrant les tensions sociales de l'époque entre l'apparence et la réalité, entre la grandeur passée et le déclin présent. La Bruyère utilise ce portrait comme un miroir de la société de son temps, où de nombreux nobles s'efforçaient de maintenir leur rang malgré des difficultés financières croissantes, créant ainsi une critique sociale subtile mais efficace des mœurs de son époque.