L'évasion de Saint-Lazare : Analyse du deuxième et troisième mouvement
Le deuxième mouvement de l'évasion de Saint-Lazare dans Manon Lescaut se concentre sur le meurtre du prêtre, tandis que le troisième mouvement décrit la fuite de Des Grieux. Ces passages illustrent parfaitement la marginalisation du personnage principal et les plaisirs du romanesque offerts par le récit.
Le meurtre du prêtre
L'utilisation de l'adverbe "Enfin" au début du deuxième mouvement laisse penser que l'épisode touche à sa fin, créant un faux sentiment de résolution. La mention de la "chandelle" et du "pistolet" revêt une dimension symbolique, représentant le choix entre le bien (la lumière) et le mal (la violence).
Highlight : Des Grieux se moque du religieux avec ironie, le désignant comme "le bon père", tout en se valorisant lui-même.
Le meurtre est décrit de manière euphémistique : "je lui lâchai le coup au milieu de la poitrine". Cette périphrase permet à Des Grieux de se dédouaner du crime et d'insister sur la culpabilité du religieux.
L'évasion finale
Le troisième mouvement s'ouvre sur l'apostrophe "Mon père", utilisée par Des Grieux pour culpabiliser le religieux et rejeter la faute du meurtre sur lui. L'adverbe "Assez fièrement" souligne le sentiment de supériorité de Des Grieux et son absence de culpabilité.
Vocabulary : Le verbe "Achever" prend ici un double sens, faisant à la fois référence à la fin de l'évasion et au meurtre commis.
La "dernière porte" symbolise la fin du parcours d'évasion, mais aussi le franchissement ultime des barrières morales par Des Grieux. La litote "Il n'osa refuser de l'ouvrir" montre la soumission totale du religieux face à la menace.
Example : Le paradoxe final, où Des Grieux remercie ses complices criminels ("Amis", "promesse"), illustre parfaitement sa descente dans l'immoralité et sa marginalisation complète.
Cette analyse linéaire de l'évasion de Saint-Lazare dans Manon Lescaut met en lumière les techniques narratives utilisées par l'Abbé Prévost pour créer un personnage en marge fascinant. Le récit subjectif de Des Grieux, raconté à un homme de qualité, empêche le lecteur de le juger objectivement, renforçant ainsi le suspense et les plaisirs du romanesque.