L'éloge romantique des sentiments
Dans cette pièce de théâtre du début du XIXe siècle, Musset exprime l'essence du romantisme à travers l'exaltation des sentiments extrêmes. L'analyse linéaire de cet extrait révèle la confrontation entre Perdican et Camille :
Perdican attaque frontalement la vision religieuse que Camille a adoptée :
- Il questionne avec véhémence : "Sais-tu ce que c'est que des nonnes, malheureuse fille ?"
- Il dénonce le "mensonge de l'amour divin"
- Il évoque avec nostalgie leur enfance commune et la "petite fontaine qui nous regarde tout en larmes"
Passage crucial : L'opposition entre le "masque de plâtre" imposé par les nonnes et le cœur de Camille qui "a oublié sa leçon" illustre parfaitement le conflit entre artifice social et authenticité des sentiments dans "On ne badine pas avec l'amour".
Le discours culminant de Perdican présente une structure rhétorique puissante :
- Une énumération des défauts humains : "menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites..."
- Une métaphore saisissante du monde comme "égout sans fond"
- Une conclusion sublime sur la valeur de l'amour véritable : "il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits"
Sa conclusion "C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui" représente l'innovation du romantisme face aux conventions sociales, un argument central dans le contexte historique de l'œuvre.