L'appel à la liberté et à la loi
La liberté comme droit universel
Dans cette partie du texte, Olympe de Gouges élève son discours vers des principes universels. Elle affirme que la liberté est "l'apanage de l'homme", une qualité inhérente à tout être humain sans distinction de couleur de peau.
La liberté est présentée comme un don presque sacré, répandu par "une main divine". Cette formulation confère une dimension spirituelle à son combat, plaçant la liberté au-dessus des préjugés humains et des intérêts économiques des colons.
Concept fondamental : Pour Olympe de Gouges, la liberté est un droit naturel qui transcende les distinctions raciales. Cette conception s'inscrit parfaitement dans la philosophie des Lumières qui influence profondément sa pensée.
Le rôle essentiel de la loi
L'auteure développe une vision équilibrée du rôle de la loi qui doit :
- Encadrer la liberté pour éviter qu'elle ne "dégénère en licence"
- S'appliquer également à tous, sans distinction
- Être guidée par "la prudence et par la justice"
Elle défend le décret de l'Assemblée Nationale qui accorde des droits aux hommes de couleur libres et souhaite que ce type de législation éclairée se poursuive.
Un combat plus large pour l'égalité
Olympe de Gouges conclut son texte en élargissant sa perspective :
- Elle appelle l'Assemblée à rester vigilante face aux "nouveaux abus"
- Sa construction rythmique phrasesternaires donne à sa conclusion une force persuasive
- Elle réaffirme sa foi dans le pouvoir de la loi comme garante de liberté et d'égalité
Héritage historique : L'engagement d'Olympe de Gouges contre l'esclavage des noirs s'est manifesté dans plusieurs œuvres, notamment sa pièce de théâtre "Zamore et Mirza ou l'heureux naufrage" rebaptiseˊe"L′esclavagedesnoirs". Elle a milité aux côtés de Brissot et Condorcet dans la Société des amis des Noirs, contribuant ainsi au mouvement qui mènera à l'abolition de l'esclavage en 1794 par l'Assemblée, comme le rappellera l'abbé Grégoire.
Ce texte montre qu'Olympe de Gouges ne séparait pas ses combats pour les droits des femmes et contre l'esclavage - elle luttait pour une égalité universelle, fidèle aux idéaux des Lumières et de la Révolution française. Sa mort sur l'échafaud en 1793 met tragiquement fin à son engagement, mais son héritage intellectuel perdure dans l'histoire des droits humains.