L'art de la mise en scène dans Le Malade imaginaire
La fin de cette scène d'exposition met en évidence le caractère autoritaire d'Argan à travers son interaction avec des domestiques absents. Son impatience grandit progressivement, créant une tension comique qui culmine dans une véritable crise de nerfs.
L'utilisation répétée d'onomatopées ("Drelin, drelin, drelin") produit un comique de geste et de répétition qui devait provoquer l'hilarité du public. Les insultes qu'il profère ("Chienne, coquine !", "carogne, à tous les diables !") révèlent son tempérament colérique sous l'apparente fragilité du malade.
Cette scène illustre parfaitement la mise en abyme caractéristique du théâtre de Molière : Argan joue la comédie à lui-même, se mettant en scène comme un pauvre malade abandonné ("ils me laisseront ici mourir"). Ce décalage entre sa maladie imaginaire et son comportement tyrannique constitue l'essence même du comique de caractère.
Le Malade imaginaire s'inscrit dans le mouvement classique qui cherche à "plaire et instruire". À travers cette ouverture, Molière critique la crédulité des patients et l'avidité des médecins de son époque, tout en offrant une comédie divertissante dont la pertinence reste intacte quatre siècles après sa création.
🎭 Pour la dissertation : Cette scène d'exposition est un modèle d'efficacité théâtrale - elle présente le protagoniste, installe le ton comique de l'œuvre et annonce les thèmes principaux qui seront développés tout au long de la pièce.