Page 1 : Un appel passionné à l'éveil des femmes
Le postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne s'ouvre sur un appel vibrant d'Olympe de Gouges aux femmes. L'auteure utilise des figures de style percutantes pour secouer ses lectrices et les pousser à l'action.
Citation : "Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits."
Cette apostrophe initiale donne immédiatement le ton du texte. Olympe de Gouges emploie la métaphore du "tocsin de la raison" pour évoquer l'urgence du combat pour les droits des femmes. Elle oppose ensuite la lumière de la vérité aux ténèbres de l'ignorance et des préjugés.
Vocabulaire : Le tocsin est une sonnerie de cloche servant à alerter la population d'un danger imminent.
L'auteure dénonce ensuite l'injustice persistante envers les femmes malgré les avancées de la Révolution française. Elle utilise une série de questions rhétoriques pour interpeller directement ses lectrices :
Citation : "O femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ?"
Ces interrogations visent à provoquer une prise de conscience chez les femmes et à les inciter à l'action. Olympe de Gouges insiste sur le fait que la libération des hommes n'a pas entraîné celle des femmes, au contraire.
Analyse : L'auteure rend les femmes en partie responsables de leur situation en évoquant leur "aveuglement". Elle cherche ainsi à les secouer et à les pousser à agir.
La suite du texte est un appel à la mobilisation des femmes. Olympe de Gouges les exhorte à s'unir sous "les étendards de la philosophie" et à déployer toute leur énergie pour faire valoir leurs droits.
Citation : "Réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux non serviles adorateurs rampant à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême."
Cette image forte vise à galvaniser les lectrices en leur promettant la victoire si elles osent se battre. L'auteure termine ce passage en minimisant les obstacles potentiels, affirmant que les femmes ont le pouvoir de les surmonter si elles en ont la volonté.