L'impossible union entre la narratrice et la nature du Midi
Ce premier mouvement du texte établit d'emblée le rejet du Midi par la narratrice. Colette utilise des procédés stylistiques percutants pour exprimer cette opposition.
L'apostrophe "Midi menteur" personnifie la région, la transformant en rival du pays natal de l'auteure. La juxtaposition d'une proposition affirmative et négative - "tu fleuris et n'embaumes pas" - souligne le contraste entre l'apparence séduisante mais trompeuse du Midi et l'absence de parfums authentiques.
Highlight: L'utilisation de l'adverbe "Vainement" en fin de phrase accentue l'inutilité de rechercher des odeurs véritables dans ce pays, contrairement aux souvenirs olfactifs puissants généralement associés à l'enfance.
Le caractère ordinaire et peu mémorable du Midi est renforcé par l'emploi d'adjectifs péjoratifs comme "banal" pour qualifier son parfum. L'absence de noms spécifiques de fleurs dans l'expression "de tes fleurs" contribue également à cette impression de banalité.
Vocabulary: Quémander - Demander avec insistance et humilité.
La narratrice "quémande" une "souveraine odeur", soulignant son désir d'une fragrance puissante et distinctive absente du Midi. L'énumération "sol vivant, fertile, humide" évoque les qualités nourricières de la terre natale, en contraste avec la stérilité perçue du Sud.
Quote: "Le geste amoureux qui me penche [...] n'a point ici sa récompense"
Cette phrase illustre l'union manquée entre la narratrice et la nature du Midi. Le geste d'amour, habituellement destiné à une personne, est ici adressé à un pays, mais ne trouve pas de réponse satisfaisante dans cet environnement.
La conclusion de ce mouvement, avec la négation restrictive "et tu n'es que poudre blanche et que rocs fleuris", présente le Midi comme une terre essentiellement minérale et stérile, incapable de nourrir véritablement la sensibilité de l'auteure.