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Prologue de Juste la fin du monde (analyse linéaire)

09/12/2022

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@ambrelmr_
Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde
INTRODUCTION
Présentation du texte :
→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est
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→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est
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→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est
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→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est
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→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est
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→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est
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Présentation du texte :
→ Auteur : Jean-Luc Lagarce est

Français @ambrelmr_ Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde INTRODUCTION Présentation du texte : → Auteur : Jean-Luc Lagarce est un comédien, metteur en scène et dramaturge du XXe siècle. En 1988, il apprends qu'il est atteint du sida et se sait condamné. Malgré sa mort prématurée en 1995, à l'age de 38 ans, il laisse derrière lui plusieurs dizaines de pièces qui rencontreront un succès posthume. → Œuvre : Lagarce a écrit Juste la fin du monde en 1990. Cette pièce est d'abord refusée par tous les comités de lecture et elle ne sera montée qu'en 1999. Elle exhibe la solitude des personnages en décalage avec leur famille et révèle leurs propres conflits intérieurs. Sans être totalement autobiographique, Jean-Luc Lagarce parle aussi de son histoire dans cette œuvre. → Extrait : L'extrait à analyser constitue le « Prologue » de la pièce, forme héritée de l'antiquité, qui, traditionnellement, a pour fonction d'exposer le sujet. Mais cette forme traditionnelle entre en tension avec des éléments beaucoup plus modernes présents dans le texte. En effet, il s'agit ici d'un monologue qui déploie une phrase unique d'environ 35 lignes. Il est écrit sous forme de versets (le verset en poésie est une forme d'écriture située entre le vers et le paragraphe tendant souvent vers la prose) et présente une parole...

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qui avance par répétitions, corrections, parenthèses... Cette parole singulière semble indiquer que Louis échoue à dire les choses et pose finalement le spectateur face à une ambiguïté : quel sera le sujet de la pièce? Mouvements Nous pouvons distinguer 3 mouvements: @ambrelmr_ - Lignes 1 à 19 : Louis annonce qu'il va mourir - Lignes 20 à 30 : Louis décide de retourner dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine - Lignes 30 à la fin : Louis exprime son désir de rester maître de lui-même Problématique : En quoi ce prologue qui joue sur la confusion annonce-t-il au lecteur spectateur une intrigue qui semble à la fois traditionnelle et moderne? Premier mouvement (lignes 1 à 19) : Louis annonce qu'il va mourir Français @ambrelmr_ Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde d'apre - << Plus tard, l'année d'après » (1.1) = CCT Indiquent des repères temporels confus, qui ne peuvent être situés dans une chronologie puisqu'ils ne sont pas rattachés à un moment déterminé. - « - j'allais mourir à mon tour – » (1.2) = parenthèse → Les tirets indiquent la présence d'une parenthèse qui vient suspendre la phrase et témoigne d'une parole non linéaire, hachée. → La parenthèse rend l'information délivrée secondaire, or il s'agit ici d'une information cruciale. - << j'allais mourir » (1.2) = imparfait + « l'année d'après » (1.1) = CCT au futur // << maintenant » (1.3) = CCT au présent + « et c'est à cet âge que je mourrai » (1.3) = futur Confusion temporelle. La mort est présentée comme encore non advenue mais inévitable. → Cette mort inévitable s'inscrit dans la tradition de la tragédie : le lecteur- spectateur sait généralement dès le début de la pièce que le personnage tragique est voué à mourir. - « j'ai près de trente-quatre ans » (1.3) = double destination Cette information est destinée au public, Louis connaissant déjà son âge. Cela rappelle la fonction traditionnelle du prologue qui consiste à délivrer des informations. – « mourrai » (1.4) // « mourir » (1.3) = répétition →Renforce la présence tragique de la mort. « l'année d'après » (1.1, 4, 8, 14, 19) = anaphore → La reprise anaphorique montre un retour au point de départ soulignant l'idée de fatalité et suggérant une prise de parole difficile qui peine à avancer. - « j'attendais » (1.5 et 7) = répétition + imparfait @ambrelmr_ → L'imparfait inscrit l'action dans la durée et rend compte d'une attente. « en avoir fini » (1.7) = euphémisme Français @ambrelmr_ Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde →Cette attente est vraisemblablement celle de la mort. e attente - – «‹ à ne rien faire » (1.5), « à ne plus savoir » (1.5-6) = négation → L'attente de la mort se traduit par une perte de repères pour le personnage. - << un danger extrême » (1.11), « trop violent » (1.12) « ennemi » (1.12), « détruirait » (1.12) = champ lexical de la guerre Le texte se teinte d'une couleur épique. L'ennemi à combattre serait la mort. << à peine » (1.10), « imperceptiblement » (1.11), « sans vouloir » (1.11), « comme on ose bouger parfois » (1.9), = CCM + « réveillerait » (1.12), « détruirait » (1.12) = conditionnel → Témoignent de la retenue de Louis, de la précaution qu'il met dans ses paroles. << vous » (1.12) = pronom de deuxième personne du pluriel → On retrouve la double destination : le « vous » renvoie ici à Louis qui s'adresse à lui-même, extériorise ses pensée mais aussi au lecteur-spectateur qui se retrouve ainsi associé à l'expérience de Louis. « sans espoir » (1. 17) = préposition privative → Renvoie à la dimension tragique traditionnelle. Transition : C'est cette conscience de sa mort prochaine qui pousse Louis à retourner dans sa famille afin de les en avertir. Deuxième mouvement (lignes 20 à 30) : Louis décide de retourner dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine - « je décidai » (1.20) = passé simple @ambrelmr_ →Marque une rupture. - << de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces » (1.20) = accumulation + préfixe « re-»> → Mise en avant de la thématique du retour. → On retrouve la fonction traditionnelle du prologue : présenter le sujet de la pièce qui est ici le retour de Louis dans sa famille. @ambrelmr_ Français Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde - – « faire le voyage » (1.21) = métaphore → Renvoie au déplacement physique mais symbolise également le passage de la vie à la mort. L'idée de mort est donc toujours présente dans ce prologue. « pour annoncer » (1.21, 26, 30) = CC de but + répétition →Le retour de Louis dans sa famille est organisé pour un but précis. La répétition de ce complément circonstanciel de but insiste sur la difficulté à dire les choses. << lentement, avec soin, avec soin et précision » (1.21) // « lentement, calmement, d'une manière posée » (1.23) = énumération de CC de manière → Témoignent d'une difficulté à trouver le bon mot. En effet, ils expriment de manière différentes et en même temps assez proche les modalités de l'annonce. Cela témoigne d'une volonté d'être précis, de trouver le mot juste. - << ma mort » (1.29) = COD → Le COD du verbe « annoncer » (1.21) n'est donné que 8 lignes plus tard ce qui crée un effet d'attente et renforce l'idée d'une parole difficile. - « eux » (1.24) // << les » (1.20) = pronoms personnels Ces pronoms personnels n'ont pas de référent clairement identifié. Il faudra attendre la suite du texte pour comprendre qu'il s'agit des membres de la famille de Louis. Cette indétermination invite le lecteur-spectateur à lire la suite de la pièce, elle suscite sa curiosité remplissant ainsi une des fonctions traditionnelles du prologue. - « dire » (1.27) = mot isolé sur un verset + «‹ annoncer » (1.26), « messager » (1.30) = · champ lexical de la parole @ambrelmr_ → La parole semble être le cœur de l'action, le sujet véritable de la pièce. << ma mort prochaine et irrémédiable » (1.29) → Rappelle de la thématique de la mort et de l'horizon tragique de la pièce. La mort apparaît comme une fatalité dès le début de la pièce inscrivant cette dernière dans la tradition de la tragédie. Français @ambrelmr_ Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde Louis de rester maitre de ses Transition: Ce retour semble révéler la volonté de Louis de rester décisions alors même qu'il n'est plus maître de son destin, sa mort étant « prochaine et irrémédiable » (1.29) Troisième mouvement (lignes 31 à 39): Louis exprime son désir de rester maître de lui-même - << et >> (1.31) = conjonction de coordination → Suggère que le texte avance. La parole est difficile certes, elle repose sur de nombreuses répétitions, mais elle avance tout de même. << paraître » (1.31 et 34) // « me donner et donner aux autres » (1.35 et 38) = répétitions → Ce troisième mouvement repose sur de nouvelles reprises qui soulignent une fois encore la difficulté à trouver les mots. - - << - peut-être ce que j'ai toujours voulu, voulu et décidé, en toutes circonstances et depuis le plus loin que j'ose me souvenir - » (1.32-33) // « (trop tard et tant pis) »> (1.36-37) = parenthèses →Renforce l'idée d'une parole difficile, d'un souci de précision. – « j'ai toujours voulu, voulu et décidé » (1.32) // « pouvoir là encore décider » (1.34) champ lexical de la volonté + « responsable » (1.38) // « mon propre maître » (1.39) = champ lexical de la maîtrise @ambrelmr_ → Louis apparaît comme quelqu'un qui souhaite avoir le contrôle, maîtriser les évènements. << paraître » (1.31 et 34) // « illusion » (1.38) = champ lexical du mensonge → Suggère le fait que Louis ment, triche, qu'il est dans l'apparence. «‹ toi, vous, elle, ceux-là » (1.36) = pronoms + double destination →Ces pronoms peuvent désigner les personnages de la pièce comme les lecteurs-spectateurs. « une dernière fois » (1.38), « jusqu'à cette extrémité » (1.39) = CCT Rappel du temps qui passe et de la mort. = @ambrelmr_ Français Analyse linéaire: Prologue de Juste la fin du monde CONCLUSION Réponse à la problématique : Le Prologue, qui rend compte de la crise personnelle de Louis, se situe donc dans un entre-deux : entre modernité et tradition. En effet, de la tradition, le texte reprend la forme du Prologue, l'adresse au public, les thèmes de la fatalité et de la mort, le personnage du messager, la thématique du retour... Il s'inscrit cependant dans la modernité par son brouillage de la temporalité, qui refuse le réalisme, par la construction d'une phrase à rallonge, qui multiplie les répétitions, les corrections, tout en avançant, et qui annonce un drame qui sera centré non sur l'action mais bien sur le langage. ● ; Ouverture La scène 9 de la première partie renforcera la dimension tragique du personnage Louis. En effet, au cours de scène Louis ne parviendra à annoncer sa << mort prochaine et irrémédiable ». Antoine et Suzanne monopolisant la parole et s'adonnant à de futiles querelles. TEXTE PROLOGUE DE JUSTE LA FIN DU MONDE LOUIS-Plus tard, l'année d'après - j'allais mourir à mon tour - jai près de trente-quatre ans maintenant et c'est à cet âge que je mourrai. l'année d'après. de nombreux mois déjà que j'attendais à ne rien faire, à tricher, à ne plus savoir. de nombreux mois que j'attendais d'en avoir fini. l'année d'après. comme on ose bouger parfois. à peine. devant un @ambrelmr_ extrême, imperceptiblement, sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui réveillerait l'ennemi et vous détruirait aussitôt, l'année d'après. malgré tout. la peur. danger danger Français @ambrelmr_ Analyse linéaire : Prologue de Juste la fin du monde prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre. malgré tout. l'année d'après. je décidai de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage, pour annoncer, lentement, avec soin, avec soin et précision - ce que je crois - lentement, calmement, d'une manière posée - et n'ai-je pas toujours été pour les autres et eux, tout précisément, n'ai-je pas toujours été un homme posé ?. pour annoncer. dire. seulement dire. ma mort prochaine et irrémédiable. l'annoncer moi-même, en être l'unique messager. et paraître de ce que l'al tou - peut-être ce que j'ai toujours voulu, voulu et décidé, en toutes circonstances et depuis le plus loin que j'ose me souvenir et paraître pouvoir là encore décider. me donner et donner aux autres, et à eux, tout précisément, toi, vous, elle, ceux-là encore que je ne connais pas (trop tard et tant pis). me donner et donner aux autres une dernière fois l'illusion d'être responsable de moi-même et d'être, jusqu'à cette extrémité, mon propre maître. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, Prologue (1990) @ambrelmr_