Analyse du premier mouvement : La montée de la crise
Le premier mouvement du poème Spleen IV de Baudelaire se décompose en trois paliers successifs, illustrant la progression de la crise du spleen. Cette structure reflète l'intensification des sentiments d'oppression et de claustration, culminant dans un état d'hallucination.
Palier 1 : L'oppression
Baudelaire utilise une anaphore ternaire ("Quand le ciel...", "Quand la terre", "Quand la pluie") pour établir le rythme oppressant du poème. Le présent d'habitude souligne la récurrence de ces crises chez le poète.
Example: "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" illustre parfaitement le sentiment d'oppression à travers l'image d'un ciel écrasant.
Le champ lexical de l'oppression ("bas", "lourd", "pèse", "couvercle", "cercle") est renforcé par des allitérations dures et des assonances fermées, créant une atmosphère sonore étouffante.
Highlight: L'utilisation du "nous" inclut le lecteur dans l'expérience du poète, universalisant ainsi le sentiment de spleen.
Palier 2 : La claustration
Le deuxième palier intensifie le sentiment d'enfermement à travers des images concrètes de claustration.
Vocabulary: Claustration - État d'enfermement, d'isolement forcé.
L'allégorie de l'Espérance, personnifiée comme une chauve-souris, tente en vain de s'échapper d'un cachot métaphorique, symbolisant l'esprit du poète.
Quote: "L'Espérance, comme une chauve-souris, / S'en va battant les murs de son aile timide"
Les sonorités imitatives (allitérations en "t", "b", "d", "c", "p") renforcent l'impression de choc et de résonnance, accentuant le sentiment d'enfermement.
Palier 3 : L'hallucination
Le troisième palier marque le passage à un état hallucinatoire, où l'élément eau prend une dimension envahissante.
Example: L'image des "immenses traînées" de pluie et du "peuple muet d'infâmes araignées" illustre l'envahissement progressif de l'esprit du poète par des visions cauchemardesques.
L'utilisation répétée de la première personne du pluriel ("nous", "nos") généralise l'expérience du poète à l'ensemble des lecteurs, créant une communion dans la souffrance.