Justice Inéquitable et Morale
Le Renard, flatteur professionnel, intervient pour disculper le Lion en utilisant des termes mélioratifs ("trop bon", "vos scrupules") pour le roi, mais dénigre ses victimes avec des termes péjoratifs ("canailles", "sottes espèces"). Cette scène illustre parfaitement la critique que La Fontaine fait des courtisans.
Puis vient le tour de l'Âne, personnage naïf et vulnérable. Son crime ? Avoir brouté "d'un pré la largeur de sa langue" alors qu'il mourait de faim. Sa "peccadille" (faute légère) est immédiatement jugée "un cas pendable" dans un contraste saisissant qui révèle l'injustice du système.
La morale de cette fable de La Fontaine apparaît clairement à travers les parallélismes "blanc ou noir", "puissant ou misérable" : la justice n'est pas égale pour tous, elle dépend de la classe sociale. Le poète dénonce ainsi une société où la loi protège les puissants et opprime les faibles.
À travers cette fable, La Fontaine respecte le principe classique du "plaire et instruire" (placere et docere). Il captive son lecteur par la variété des discours et des vers tout en délivrant une critique sociale mordante contre les injustices de son temps.
🔍 Réflexion : Cette fable résonne encore aujourd'hui car elle soulève des questions universelles sur l'équité de la justice. As-tu déjà observé des situations similaires où les puissants semblent avoir un traitement de faveur ?