L'affrontement avec le magistrat : une critique sociale et politique
Le troisième mouvement du texte présente la confrontation avec un commissaire de paix décrit de façon péjorative. L'analyse linéaire de ce passage révèle une critique acerbe des représentants de l'autorité. Olympe de Gouges utilise l'ironie quand elle mentionne qu'il "ignorait sans doute que la femme qui réclamait sa justice était la femme auteure de tant de bienfaisance et d'équité".
Le magistrat est présenté comme incompétent et abusif. Son portrait caricatural ("en redingote poudreuse et dégoûtante comme sa conversation") et sa comparaison avec "ce moderne Brid'oison" - référence au juge ridicule du Mariage de Figaro de Beaumarchais - le discréditent totalement. À l'inverse, Olympe affirme "connaître mieux la loi que lui", renversant ainsi les positions d'autorité.
L'explication du postambule prend tout son sens à travers cette anecdote. Le dialogue retranscrit donne vie à la scène et renforce son effet dramatique. La réaction finale d'Olympe, "moitié furieuse et moitié riant", montre sa capacité à prendre de la distance tout en dénonçant l'injustice.
La conclusion "C'est donc là l'espèce d'homme qui doit juger un peuple éclairé !" élargit la critique personnelle à une dimension politique. En évoquant "le tocsin de la raison", Olympe de Gouges dénonce l'écart entre les idéaux révolutionnaires des Lumières et leur application concrète, particulièrement envers les femmes.
⚖️ Cette anecdote, loin d'être anodine, constitue une démonstration par l'exemple que même sous le nouveau régime, les femmes restent soumises à l'arbitraire masculin, renforçant ainsi le message central de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.