Vénus anadyomène, Rimbaud
Arthur Rimbaud est un poète français de la fin du XIXe siècle, inscrit dans le mouvement du symbolisme. "Vénus anadyomène" est un poème de son recueil Cahiers de Douai écrit en 1870. C'est un sonnet en alexandrin ayant pour thème Vénus sortant des eaux, renvoyant à l'épisode mythologique de la naissance de Vénus, déesse de l'amour et de la beauté. Toutefois, Rimbaud, à travers ce poème, va rompre avec les attentes traditionnelles liées à cette dernière. Comment Rimbaud renouvelle-t-il la représentation traditionnelle de Vénus ?
Analyse linéaire Vénus anadyomène
Le poème suit un mouvement descendant de la description du corps de Vénus et se découpe ainsi en 3 mouvements. Au sein de ces mouvements, Rimbaud renouvelle la représentation traditionnelle de Vénus à travers différentes techniques artistiques et stylistiques.
Mouvement 1
Au tout début du poème, Rimbaud décrit "une tête de femme" détachée du corps, imitant le surgissement de la tête sortant de la baignoire. Cette comparaison entre cercueil et une vieille baignoire appuie sur un registre de la mort plutôt que sur la naissance de Vénus, cassant ainsi la représentation mythique traditionnelle de Vénus. De plus, il décrit les cheveux bruns fortement pommadés, renvoyant à une beauté maladroite et donnant un aspect sale à Vénus. En fin de compte, Rimbaud oppose l'image traditionnelle de Vénus, celle de la jeunesse, à un portrait d'une vieille femme.
Mouvement 2
Dans ce deuxième mouvement, Vénus est vue de dos, une perspective qui la met encore moins en valeur. On retrouve des termes péjoratifs tels que "gras et gris", créant une image de grosseur et de laideur, et "large croupe", soulignant une nouvelle fois la laideur de Vénus, allant à l'encontre de l'image traditionnelle de la déesse.
Mouvement 3
Le dernier mouvement se concentre sur le bas du dos de Vénus, avec des références qui évoquent l'animalité et des termes péjoratifs exprimant le dégoût du poète face au corps de Vénus. Au lieu de faire l'éloge de Vénus, le poète s'intéresse plutôt à ses défauts, en en faisant un objet poétique.
Conclusion de l'analyse linéaire Vénus anadyomène
En conclusion, Rimbaud renouvelle la représentation traditionnelle de Vénus à travers des descriptions qui vont à l'encontre des attentes et qui mettent en lumière la laideur et les défauts de Vénus. Sa poésie brise le mythe de la déesse de l'amour et de la beauté pour présenter une Vénus déchue, loin de l'image idéalisée traditionnelle.