Analyse des tercets et conclusion
Les deux tercets finaux approfondissent la description dégradante et choquante du corps féminin :
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La déshumanisation atteint son paroxysme avec l'utilisation du terme "L'échine", réduisant la femme à un animal.
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Rimbaud fait appel à plusieurs sens pour accentuer le dégoût :
L'odorat : "le tout sent un goût"
Le goût : évocation d'une saveur désagréable
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L'auteur s'inclut dans l'observation avec le pronom "on", renforçant l'implication du lecteur dans ce spectacle repoussant.
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L'hyperbole "horrible étrangement" occupe la moitié d'un vers, soulignant l'intensité de la laideur décrite.
Quote : "On voit, très précieuse et rare, une échine / Rouge et luisante, un dos de vieil âne..."
La ponctuation expressive pointsdesuspension laisse le lecteur imaginer la suite de ce tableau de laideur, amplifiant l'effet de choc.
Conclusion :
Dans Vénus anadyomène, Rimbaud réussit à déconstruire totalement le mythe de la beauté féminine incarnée par Vénus. Il utilise pour cela :
- Un vocabulaire cru et péjoratif
- Des images choquantes et dégradantes
- Une description progressive qui ne laisse aucune place à l'idéalisation
Highlight : La problématique de Vénus anadyomène trouve sa réponse dans cette subversion radicale des codes poétiques et mythologiques traditionnels.
Le poète parvient à créer un contraste saisissant entre la forme classique du sonnet et le contenu provocateur, renforçant ainsi l'impact de sa critique de l'idéalisation du corps féminin dans l'art et la littérature.
Cette analyse linéaire de Vénus anadyomène révèle toute la puissance subversive de l'écriture de Rimbaud, qui utilise la beauté formelle du poème pour mieux déconstruire les clichés esthétiques de son époque.