Portrait de Quasimodo dans Notre-Dame de Paris
L'extrait commence par l'élection triomphale de Quasimodo comme "pape des fous", suivie immédiatement d'un effet de surprise saisissant : "La grimace était son visage." Cette épanorthose (correction) est renforcée par un chiasme qui amplifie le choc de la révélation : "Ou plutôt toute sa personne était une grimace."
Le portrait physique de Quasimodo se déploie ensuite par une accumulation détaillée :
- Une "grosse tête hérissée de cheveux roux" (évoquant l'animalité et le diable)
- Une "bosse énorme" entre les épaules
- Des jambes "étrangement fourvoyées" qui ressemblent à "deux croissants de faucilles"
- Des "pieds larges" et des "mains monstrueuses"
Concept Clé : La description utilise un lexique technique et mathématique ("système", "croissants", "poignée") qui déshumanise Quasimodo en le présentant comme une machine mal assemblée.
Hugo crée un oxymore saisissant en évoquant "je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d'agilité et de courage", suggérant que malgré sa difformité, Quasimodo possède des qualités extraordinaires. La métaphore "un géant brisé et mal ressoudé" synthétise cette contradiction.
La réaction de la foule est ensuite présentée à travers un crescendo de réactions cruelles :
- Des surnoms humiliants : "le bossu", "le borgne", "le bancal"
- Des superstitions : "Gare les femmes grosses!"
- Des assimilations au diable et aux animaux : "vilain singe", "aussi méchant que laid"
Analyse Stylistique : Les allitérations dans la répétition des surnoms créent un effet de martèlement qui souligne la violence verbale exercée contre Quasimodo.
Le contraste entre les réactions des femmes (terrifiées) et des hommes (amusés) renforce l'idée que Quasimodo est réduit à un simple objet de divertissement. Pendant ce tumulte, Quasimodo lui-même reste "debout, sombre et grave", créant un contraste saisissant entre sa dignité silencieuse et l'agitation cruelle qui l'entoure.