Les frontières représentent des lignes de démarcation complexes qui structurent l'espace mondial et les relations internationales. Dans le cadre de la géopolitique des frontières, ces délimitations territoriales jouent un rôle fondamental dans l'organisation des États et la régulation des flux transnationaux.
La définition frontière selon Michel Foucher met en évidence leur double fonction : d'une part, elles servent à délimiter la souveraineté des États et à protéger leur territoire (frontière pour se protéger exemple : murs, barrières de sécurité), d'autre part, elles constituent des interfaces d'échanges et de contacts entre les populations. Les espaces transfrontaliers illustrent parfaitement cette dualité, comme dans le cas de la région franco-allemande où la coopération économique et culturelle s'est développée malgré la présence d'une frontière nationale. La frontière coréenne représente quant à elle un cas emblématique de frontière-barrière, marquée par une forte militarisation et des tensions géopolitiques persistantes.
Le tracer des frontières constitue un acte géopolitique majeur qui peut être source de conflits ou de coopération. Les types de frontières HGGSP sont variés : naturelles (fleuves, montagnes), artificielles (lignes droites), historiques ou ethniques. Dans le contexte de la mondialisation, les frontières connaissent des mutations profondes : si certaines s'effacent progressivement comme dans l'espace Schengen, d'autres se renforcent pour faire face aux nouveaux enjeux sécuritaires et migratoires. Cette évolution soulève des débats importants sur leur rôle et leur pertinence dans le monde contemporain, comme l'illustrent les discussions sur les frontières en débat HGGSP. Les frontières restent ainsi des éléments structurants de l'organisation spatiale et politique du monde, tout en s'adaptant aux transformations des relations internationales et aux nouveaux défis globaux.