La relation complexe entre l'État et religion à travers l'histoire médiévale européenne se cristallise particulièrement autour du règne de Charlemagne et de la Réforme grégorienne.
Charlemagne, né en 742 et mort en 814, transforme profondément l'Europe médiévale en établissant un vaste empire chrétien. Son Couronnement Charlemagne 800 par le pape Léon III à Rome marque un moment décisif dans les relations entre pouvoir temporel et spirituel. En tant que chef de l'Empire carolingien, il fait d'Aix-la-Chapelle sa capitale et établit un système où l'Église et l'État sont étroitement liés. Cette période voit l'émergence d'un modèle de gouvernance où le souverain est à la fois protecteur de l'Église et garant de son unité.
La lutte du sacerdoce et de l'empire prend une nouvelle dimension avec la Réforme grégorienne, initiée au XIe siècle. Cette réforme fondamentale, menée par le pape Grégoire VII, vise à affirmer la suprématie du pouvoir spirituel sur le temporel. Elle engendre des conflits majeurs, notamment la querelle des investitures, et divise l'Europe entre les guelfes (partisans du pape) et les gibelins (partisans de l'empereur). Cette période marque profondément l'Analyser les relations entre États et religions, créant des tensions qui persistent pendant des siècles. La réforme établit également des principes fondamentaux comme le célibat des prêtres et l'indépendance de l'Église face aux pouvoirs séculiers, influençant durablement les relations entre État et religion jusqu'à l'époque moderne.