HGGSP Spé Term - Étude critique Clausewitz

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30 millions d'habitants qui se considéraient tous comme citoyens de l'Etat. La participation d'un peuple à la guerre, à la place d'un cabinet ou d'une armée, faisait entrer une armée entière dans le jeu avec son poids naturel. Dès lors, les moyens disponibles n'avaient plus de limites définies (...) La guerre du temps présent est une guerre de tous contre tous Ce n'est pas un roi qui fait la guerre à un autre roi, ni une armée qui fait la guerre à une autre armée, mais tout un peuple qui fait la guerre à un autre peuple, et le roi, l'armée sont contenus dans le peuple (...). Le roi de Prusse Frédéric Le Grand, dans la guerre de sept ans, n'aurait jamais pu réussir à renverser la Monarchie autrichienne, Mais lorsque l'emploi judicieux qu'il fit d'une sage économie de ses forces out montré pendant sept ans aux puissances coalisées contre lui qu'elles seraient entraînées dans une dépense de moyens bien supérieure à ce qu'elles s'étaient imaginé, elles conclurent la paix." Source: Carl von Clausewitz, De la guerre, 1832. SUJET DE L'ÉTUDE CRITIQUE : Après avoir présenté le document, montrez quelle analyse Clausewitz fait de la guerre et de son évolution. Votre travail devra comporter une dimension critique Proposition de dissertation : Au XIXème siècle, Clausewitz a définit des concepts de guerre toujours utilisés aujourd'hui. Comment la nature et les objectifs de la guerre ont-ils évolué depuis la guerre de Sept Ans aux guerres napoléoniennes ? Dans un premier temps, nous présenterons le document. Puis, nous définirons le sens de la guerre selon l'auteur. Pour finir, nous verrons une analyse comparative de deux conflits récents. Le document est un essai de polémologie, spécialisé dans l'étude de la guerre, publié de manière posthume par sa femme. Carl Von Clausewitz est l'auteur de ce traité De la guerre. Il prussien, c'est un ancien officier militaire devenu enseignant à l'Académie militaire, mais aussi un acteur et témoin direct des grandes batailles des guerres napoléoniennes. Cette œuvre est écrite en 1832, après les guerres napoléoniennes, qui se terminent par la défaite finale de la France en 1815. Dans l'extrait, il fait référence à deux conflits, celui de la guerre de Sept Ans (1756-1763), et celui des guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815). C'est alors un comparatif de ces conflits et une confrontation entre ses expériences personnelles et la théorie. Avec cet écrit, il s'adresse à des futurs officiers prussiens ou russes, puisque la Russie est allié à la Prusse à cette époque. Le but est de leur transmettre son savoir, afin d'éviter à son armée de connaître les mêmes défaites. Clausewitz aborde le thème de la guerre, en traitant de ses objectifs, de sa nature et de sa métamorphose, qui du coup fait évoluer les deux termes précédents. Nous pouvons résumer la pensée de Clausewitz par l'aphorisme suivant de la ligne 9" (...) La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens (...)". Selon lui, faire la guerre peut se définir à la défense des intérêts d'un état ou des relations internationales, par l'irruption de la violence et par conséquent des armes. Ce n'est qu'un moyen de pression qui répond à des fins politiques. Il pense aussi qu'il y a des enjeux de derrière cette violence, dont celui de pouvoir. Puisque" La guerre est un acte de violence ayant pour but de contraindre l'adversaire à accomplir notre volonté (...)". C'est un duel entre deux parties, l'un cherchant à dominer l'autre. Cependant, la seule manière d'atteindre ce but politique, c'est de " (...) rendre l'ennemi incapable de se défendre (...)", ligne 4. Cet objectif politique ne peut être atteint qu'à travers un objectif militaire. Si l'emploi de la force armée est le moyen d'atteindre un but politique, alors la guerre est soumise à la politique. Il entend par la notion de politique, la réalisation des désirs d'un État définis selon ses intérêts et selon des calculs rationnels. Il exprime clairement ligne 5 que celle-ci " résulte d'un projet politique (...)" ce qui constitue toujours un "(...) motif initial (...)". Dans son œuvre De la guerre, Clausewitz compare deux conflits récents à cette époque. Il utilise la guerre de Sept Ans et celles de la Révolution et de l'Empire. Il constate que les objectifs de la guerre de Sept Ans sont définis et limités. En effet, les belligérants de cette guerre économisent raisonnablement les moyens avec ligne 20 une "(...) sage économie de ses forces (...)". Comme le définit le modèle Clausewitzien, la guerre réelle est une guerre purement politique. Ainsi dans la guerre de Sept Ans la politique prime. De ce fait, on assiste à un retournement des alliances, car la France et l'Autriche ennemies depuis longtemps s'allient face à la montée en puissance de la Prusse. Les annexions se font de manière politique, puisque la France annexe le Canada afin de l'échanger contre Guadeloupe et Martinique avec Angleterre. La guerre est une question d'extension de territoire, les pays veulent agrandir leur territoire, pour avoir plus de puissance. La guerre a donc un objectif politique. C'est donc une guerre réelle, car l'effort militaire est limité et proportionné aux objectifs. Cependant pour les guerres de la Révolution et de l'Empire, les moyens sont illimités avec une lutte pour éviter l'anéantissement. Pour ces guerres, les belligérants français créent des lois pour mobiliser le peuple et plus seulement l'armée. Cette "(...) guerre du temps présent est une guerre de tous contre tous (...)" ligne 16, puisqu'elle est interétatique et concerne toute l'Europe. Clausewitz constate aussi que c'est " (...) tout un peuple qui fait la guerre à un autre peuple (...)". Par exemple, lorsque l'Espagne est sous l'occupation française, le peuple espagnol se rebelle contre l'armée française. On assiste à des représailles particulièrement radicales. Ces deux guerres se rapprochent de la guerre absolue de clausewitz, une guerre ayant pour objectif la destruction totale de l'ennemi. Ici la France se bat pour éviter l'anéantissement des idées de la Révolution. C'est donc une guerre absolue, car il y a une mobilisation de toutes les forces possibles, doublée d'une volonté d'anéantir l'adversaire. Pour conclure, la guerre est le prolongement de la politique par d'autres moyens. Clausewitz assiste à une montée aux extrêmes de la guerre. Passant d'une guerre réelle, avec celle de Sept Ans, à une guerre absolue, les guerres de la Révolution et de l'Empire. L'objectif de la guerre est maintenant l'anéantissement de l'ennemi, et plus seulement son affaiblissement. La nature a elle aussi évolué, les pays ne se contentant plus d'une volonté de conquête de territoire mais d'une concrétisation d'objectifs politiques. Cette pensée de Clausewitz a eu de l'influence sur le futur. Puisqu'elle a permis de définir plus précisément l'intensité des guerres, en ajoutant les concepts de guerre réelle et de guerre absolue. Manon Bonnotte