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HGGSP Spé Term - thème : faire la guerre, faire la paix

15/10/2022

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Thème 1 : Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution
Introduction : au thème 1
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Thème 1 : Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution Introduction : au thème 1 Introduction : définition et typologie des termes Comment définiriez-vous ces termes en quelques mots ? Guerre : - tensions conflit →guerre + + + échelle localisée, mondiale acteurs → états, dirigeants ( militaires ou politiques) enjeu → territoire, richesses, ressources, pouvoir(s) moyens → armement, cyberguerre, pressions économiques diplomatiques pertes humaines, matérielles Paix : absence conflit • cessation de la guerre entente intérêts mutuels → économiques, politiques, financiers, commerciaux moyens diplomatie = discussions accords → traités Au premier abord, guerre et paix sont deux termes considérés comme contraires / opposés. Une zone, un état ne se trouverait que dans l'une ou l'autre des situations. A. Une vision familière, celle de deux états de la société opposés l'un à l'autre Cas nº2: En Libye → 2020 PAIX B. Une réalité plus complexe : entre paix et guerre, une question de gradient et d'intensité Éléments disqualifiant le terme de guerre dans ce cas - des « pourparlers » entre les acteurs Cas étudié Cas nᵒ1 En Syrie → 2019-2020 → guerre civile depuis 2011 (toujours pas finie) → guerre civile depuis 2011 (toujours pas finie) GUERRE Éléments établissant un état de guerre présence de troupes et militaires -chars, missiles - exode de civils, crise humanitaire - morts, destructions, incendies - << opérations de ratissage >> - << offensives >> un témoignage très offensif 1er niveau...

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de discussion entre belligérants (acteurs de guerre) - mention de << tension >> - services de secours opérationnels => Ce cas pourrait être plus qualifié de « guerre >> bombardement à Tripoli (port pétrolier) - suspension des pourparlers plusieurs opérations militaires en cours - rôle de médiateur de l'ONU - beaucoup d'armes en circulation pourparlers pour obtenir un cessez-le-feu durable - recherche d'un accord - volonté de désarmement des groupes armés libyens - délocalisation de réunion à Genève et Moscou - votes / consultations au niveau local => Ce cas pourrait être plus qualifié de « statut quo » ou de « situation équilibrée >> Cas nᵒ3: En Ukraine - marins ukrainiens faits prisonniers par → 2017 l'armée russe →2014: annexion de la Crimée → 2014: soutien de la Russie à des forces séparatistes « barbarie », « menace de guerre totale », « tensions », « crise >> -appel à l'OTAN pro-russe dans le - lois martiale Donbass GRECE annexer: récupérer un territoire qui n'appartient pas à l'état sans violence envahir : récupérer un territoire qui n'appartient pas à l'état avec violence MEN NORE MER MEDITERRANEE PAIX ÉGYPTE RUSSIE SYRIE paix positive Ukraine emploie des termes forts pour qualifier la Russie : « illégal arrêt des combats et les raisons du conflit sont réglées ARABIE SAOUDITE fin 2GM (paix franco- allemande) IRAN concepts définis par Johan GALTUNG OMAN négative arrêt des combats mais les raisons du conflit demeurent OCEAN FRANCE ATLANTIQUE fin 1GM (Traité de Versailles) ESPAGNE MAROC ALGERIE MALI CÔTE D'IVOIRE HONGRIE GULPE DE GUNEE ITALIE NIGERIA MEDITERRANE - absence de violence physique (pas de coups de feu, de destructions, de morts) TCHAD NEW NORY LIBYE EGYPTE ISRAEL TURQUIE REP DEM DU CONGO - Guerre froide - situation en Ukraine en 2017 paix armée ou tension conflictuelle RUSSIE situation de conflit, sans affrontement, mais pouvant à tout moment évoluer en guerre réelle conflit entre les 2 Corée(s) ETHIOPIE NORVEGE Lorsque l'on observe la réalité sur le terrain, à travers des études de cas, nous nous rendons compte que les limites entre guerre et paix sont difficiles à établir. Il existe toute une gamme de situation complexe entre les deux notions (voir schéma ci-dessous). ALLEMAGNE guerre réelle l'effort militaire est limité et proportionné aux objectifs FINLANDE guerre du Vietnam (pour les E.U.) MER CAL NOUS ITALIE LETTONIE HONGRIE GRECE MER MEDITERRANEE UKRAINE MER NORE concepts Clausewitziens RUSSIE TURQUIE guerre absolue GUERRE 2GM mobilisation de toutes les forces possibles, doublée d'une volonté d'anéantir l'adversaire guerre en Ukraine en 2022 (entre les 2 types de guerre, selon les points de vue, correspond à l'un et à l'autre) Document 1: La guerre, essai de définition << Par définition, si la guerre fait appel à la force armée pour obtenir la soumission de l'adversaire, le conflit est une opposition d'intérêts qui ne conduit pas nécessairement à l'affrontement armé. Lorsqu'il devient armé, il désigne le combat entre les forces militaires de deux gouvernements ou plus ou entre un gouvernement et un groupe armé organisé. L'Uppsala Conflict Data Progran (SIPRI) définit le conflit armé comme l'opposition entre deux parties, à des fins de contrôle du pouvoir (gouvernement) et/ou du territoire, qui ont recours à l'usage de la force et conduit à au moins 1000 morts par an. (...) Ces (définitions) ont souvent été critiquées, car elles mettent en avant bien souvent un facteur (nombre de morts technologie employée...) en amoindrissant le rôle des autres caractéristiques des conflits. >> Source: P. Boulanger, Géographie militaire et géostratégique, A. Colin, 2015 et A. Cattaruzza, Géopolitique des conflits, Bréal 2016. • Document 2: La question de la définition de la paix << La paix positive est un concept développé par le politologue norvégien Johan Galtung: pour faire la paix, il ne suffit pas de mettre fin à la violence, il faut tenter d'éradiquer les éléments qui ont été à l'origine de cette violence. Ce qui distingue la paix négative - on ne se bat plus de la paix positive: on ne se bat plus et on a tenté de régler les questions qui ont fait que l'on s'est battu (...). Pour arriver à ce résultat, il ne suffit pas de condamner le terrorisme, de mettre un terme à la violence, il faut aussi mettre en place les conditions qui permettront aux anciens combattants d'être réintégrés dans la société, et aux problèmes soulevés par la violence d'être traités par des voies pacifiques. Cela suppose par exemple une politique carcérale qui ne soit pas exclusivement répressive, mais une politique carcérale de réintégration. Si l'on prend l'exemple de la Colombie, les F.A.R.C. (forces armées révolutionnaires de Colombie) ont été réintégrées en grande partie dans la société, les F.A.R.C. sont devenus un parti politique. »> Source: Interview de Jean-Pierre Massias, « Résolution des confits », France culture, 7 décembre 2017. tension manifestation de jeux d'oppositions sans qu'il ne se soit encore produit de démonstrations de force conflit Conflit concrétisation de l'antagonisme : l'un des acteurs portent atteinte à l'autre Cas n°1: La Syrie acteurs belligérants acteurs non combattants acteurs (définition): un individu, un groupe d'individu ou une organisation qui joue un rôle dans une situation donnée → exemples : l'état français, E. Macron, Al-Qaïda, Apple, l'ONU, Greenpeace, un parti politique... C. Une situation évolutive : l'exemple de l'Ukraine guerre interétatique (définition ) : guerre qui oppose au moins deux pays guerre intraétatique (définition): guerre qui oppose plusieurs groupes armés au sein d'un état (= guerre civile) guerre d'intervention (définition ) : guerre au sein de laquelle une puissance étrangère, lointaine (qui n'est pas concernée par des frontières voisines) concrétise des actions militaires guerre Identification des acteurs du conflit - E.U. - U.E. - O.N.U. - Turquie lutte armée entre plusieurs acteurs - armée syrienne - djihadistes - rebelles - Russie Type de conflit - guerre intraétatique - guerre d'intervention Cas nº2: La Libye acteurs belligérants acteurs non combattants Cas n°3: L'Ukraine et la Russie acteurs belligérants acteurs non combattants ● armée nationale libyenne du Maréchal Haftar gouvernement d'entente nationale - O.N.U. - U.E. ● - E.U. - Russie - Ukraine - O.T.A.N. 1945 Allemagne D. Typologie et géographie de la guerre dans le monde actuel • Document 1 : L'évolution actuelle de la guerre, extrait de l'ouvrage de Bertrand Badie et Dominique Vidal, Nouvelles guerres, comprendre les conflits du XXI siècle. La découverte, 2016. << La quasi-totalité des guerres d'aujourd'hui sont intraétatiques et, à ce titre, opposent des acteurs qui ne sont pas des États et qui ne représentent pas sur le terrain des forces armées régulières. On assiste à un combat asymétrique confrontant un acteur étatique à un autre qui ne l'est pas. Cette situation est favorable à la prolifération de milices de toutes sortes, dont la principale caractéristique est leur identité fugace et changeante on ne sait pas exactement combien de milices s'affrontent actuellement au Congo, ni quelle est leur identité. (...) Peut-on encore parler de champs de bataille ?() L'asymétrie des moyens, l'absence d'armées auxquelles se substituent des milices, l'indifférenciation croissante entre civils et militaires (qui le sont de moins en moins) tendent à effacer l'idée de bataille, donc de moment décisif et en fait de victoire militaire Aujourd'hui les guerres ne se gagnent plus, parce que la nouvelle conflictualité abolit les batailles en faveur des harcèlements, des raids ou des attaques soudaines. Les évolutions récentes des types de guerre : - guerre intraétatique - guerre d'intervention guerre interétatique Guerres interétatiques Guerres intraétatiques Conséquences de cette évolution récentes des types de guerre (depuis 1945) : disparition du « front », au sens de zone de contact et de combat entre deux armées irrégulières effacement de la distinction entre civils et militaires disparition de la notion de « victoire militaire >> A La guerre en Ukraine est complètement inédite dans l'Histoire de guerre récente : → guerre de position / de tranchés → un front → interétatique . Les principaux foyers de conflit dans le monde : Sahel et Afrique subsaharienne Introduction : Ukraine Moyen Orient Axe 1 : Les dimensions politiques de la guerre : des conflits interétatiques aux conflits transnationaux Problématique : La guerre moderne est-elle née au XXe siècle ? Très souvent, la 1GM est qualifiée comme la première guerre moderne de l'histoire : suite aux armements utilisés, la mobilisation générale de la société et à un bilan très important. Cependant, certaines guerres plus lointaines dans le temps, possèdent déjà des facteurs de modernité identifiée par Carl Von CLAUSEWITZ au XIXe siècle. I. De la Guerre de Sept ans aux guerres napoléoniennes, la guerre comme continuation de la politique par d'autres moyens Citation: << La guerre comme continuation de la politique par d'autres moyens >> Clausewitz Origine et nature du conflit Issue et implications du conflit Guerre de Sept ans (1756-1763) - se battent pour des ambitions économiques et coloniales du conflit → agrandir son commerce international → France veut récupérer des îles perdues aux Caraïbes (ex: Guadeloupe) guerre interétatique → 2 systèmes d'alliances (France et ses alliés contre Angleterre et ses alliés) - guerre sur plusieurs continents - bataille navale guerre de puissances - Angleterre gagne - Angleterre fait couler beaucoup de bateaux français - Angleterre devient une thalassocratie - France devient une puissance terrestre et perd sa puissance maritime Facteurs de - 1ère guerre mondiale modernité-purification / nettoyage ethnique → déportation des acadiens (catholiques français d'Amérique du Nord = anglais pensent que se sont peut-être des complices français sur leur territoire) - objectif = faire capituler / affaiblir l'ennemi → avant les pays voulaient anéantir les adversaires → stratégie volontaire de chaque camps Analyse du guerre réelle conflit selon - moyens limités et calibrés en fonction de Clausewitz l'objectif Guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) se battent essentiellement pour des idées (= guerre idéologique) → pour « libérer » les pays voisins de l'empire français, de la monarchie et partager les idéaux de la Révolution française guerre interétatique → concerne toute l'Europe - on voit émerger des guerres intraétatiques → en France : les royalistes français se battent contre l'armée française → en Espagne : peuple espagnol se rebelle contre l'armée française - mobilisation du peuple (= armée d'appelés) → 1 million de citoyens appelés - défaite de la France - capture et exil de Napoléon Bonaparte - Restauration de la monarchie en 1815 → avec Louis XVIII comme roi - France rend ses conquêtes aux pays d'origines - idéaux de la Révolution subsistent - 1er facteur = guerre idéologique → avant les pays se battaient pour gagner du territoire, de la richesse, étendre ou affaiblir une religion... - guerre de masse → lois sont créées pour mobiliser tout le monde (mobilisation de toute la nation, sauf les femmes) guerre absolue -moyens illimités → mobilisation de toutes les ressources possibles - volonté d'anéantissement de l'adversaire (formes d'anéantissement vastes et variées ) thalassocratie (définition): exercer un pouvoir et une domination sur les mers et les océans nettoyage ethnique (définition): tentative de créer des zones géographiques se caractérisant par leur homogénéité ethnique, au moyen de la déportation ou du déplacement forcé de personnes appartenant à des groupes ethniques définis (exclure un groupe ethnique considéré comme problématique) → Le nettoyage ethnique entraîne parfois la suppression de toutes les marques physiques témoignant de l'existence du groupe visé, par la destruction des monuments, cimetières et lieux de cultes guerre idéologique (définition ) : guerre qui relève des idées, ou qui se fonde sur des idées Notice biographique : 1780-1831 La guerre selon Clausewitz Carl Von Clausewitz est né en Prusse en 1780 dans une famille de la petite noblesse. Son père combat lors de la guerre de Sept Ans. Il entre à 12 ans dans l'armée prussienne et participe aux guerres révolutionnaires contre la France (1792-1795). Il intègre ensuite l'Académie militaire de Berlin de 1801 et participe à la bataille d'Iéna (1806) défaite prussienne où il est fait prisonnier par les Français. A partir de 1809, il est associé à la réorganisation de l'armée prussienne, promu commandant et nommé professeur à l'Académie militaire. Il s'occupe aussi de la formation militaire du prince hériter de Prusse, futur Guillaume I. En 1812, il rejoint l'armée impériale russe et participe aux campagnes qui conduisent à la défaite finale de Napoléon I. Devenu directeur de l'administration à l'Académie de Berlin, il se consacre alors à la rédaction de son traité de théorie militaire, De la guerre, auquel il travaille pendant 16 ans. Il meurt du choléra en 1831. Document à l'étude : Les objectifs et la nature de la guerre selon Clausewitz << La guerre est un acte de violence ayant pour but de contraindre un adversaire à accomplir notre volonté. La violence s'arme des inventions des arts et de sciences pour combattre violence. La violence constitue donc le moyen, la fin est d'imposer notre volonté à l'ennemi. Pour atteindre cet objectif avec certitude, nous devons rendre l'ennemi incapable de se défendre (...). La guerre d'une communauté, de nations entières et spécialement de Nations civilisées naît toujours d'une situation politique et ne résulte que d'un motif politique. Donc, si l'on songe que la guerre résulte d'un projet politique, il est naturel que ce motif initial dont elle est issue demeure la considération première qui dictera sa conduite. Aussi la politique pénétrera-t-elle l'acte de guerre entier en exerçant une influence constante sur lui. La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens. Nous voyons donc que la guerre n'est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique, une poursuite des relations politiques, une réalisation de celles-ci par d'autres moyens. (...) Quand la Révolution française éclata, la guerre est (re)devenue l'affaire du peuple, d'un peuple de 30 millions d'habitants qui se considéraient tous comme citoyens de l'État. La participation d'un peuple à la guerre, à la place d'un cabinet ou d'une armée, faisait entrer une armée entière dans le jeu avec son poids naturel. Dès lors, les moyens disponibles n'avaient plus de limites définies.(...) La guerre du temps présent est une guerre de tous contre tous. Ce n'est pas un roi qui fait la guerre à un autre roi, ni une armée qui fait la guerre à une autre armée, mais tout peuple qui fait la guerre à un autre peupl et le roi, l'armée sont contenus dans le peuple (...). Le roi de Prusse Frédéric Le Grand, dans la guerre de sept ans, n'aurait jamais pu réussir à renverser la Monarchie autrichienne. Mais lorsque l'emploi judicieux qu'il fit d'une sage économie de ses forces eut montré pendant sept ans aux puissances coalisées contre lui qu'elles seraient entraînées dans une dépense de moyens bien supérieure à ce qu'elles s'étaient imaginé, elles conclurent la paix. >> Source: Carl Von Clausewitz, De la guerre, 1832. SUJET DE L'ÉTUDE CRITIQUE : Après avoir présenté le document, montrez quelle analyse Clausewitz fait de la guerre et de son évolution. Votre travail devra comporter une dimension critique Questions: 1) Présentez le document en utilisant le document 1. 2) Relevez dans la première partie du texte une phrase qui résume la pensée de Clausewitz sur la guerre. 3) Utilisez les éléments contenus dans la première partie du texte pour expliquer cette phrase 4) Repérez les deux conflits que Clausewitz utilise comme exemple pour évolutions de la guerre dans la deuxième partie du texte. Méthode pour présenter un document → À partir des élément du niveau collège, il faut y ajouter des éléments critiques : Qui s'exprime ? Quel est le destinataire du propos ? Quelle vision ou projet défend l'auteur ? Que nous apprend le contexte ? Quel degré de subjectivité ? (si texte = surtout subjectif + autre) Nature → précisions Auteur → éléments biographiques sélectionnés en vue d'une réflexion critique Date contexte historique et si besoin géographique • Source titre + diffusion + adressé à qui ? + intentions Thème → idée générale / thèse . ● ● 1) Introduction : Clausewitz a définit des concepts de guerre toujours utilisés aujourd'hui Nature: traité / essai de polémologie (qui se spécialise dans la guerre) publié de manière posthume Auteur : Carl Von Clausewitz, prussien, ancien officier militaire devenu enseignant à l'Académie militaire, un acteur / témoin direct des grandes batailles des guerres napoléoniennes Date / Contexte : 1832 = XIXe siècle = après guerres napoléoniennes (défaite finale de la France en 1815). Dans l'extrait, il fait référence à deux conflits, celui des guerres de la Révolution et de l'Empire et celui de la guerre de Sept Ans. C'est un comparatif → en + : la guerre d'Iéna a eu une grande importance sur sa réflexion. Car il a vu son pays perdre face à une armée française avec moins d'effectif →léna = bataille qui oppose la France et la Prusse. L'armée française comptait 40 000 personnes et a connu 2480 pertes. Contrairement à l'armée prussienne, elle est venue avec 45.000 hommes et en a perdu 25 000. Source: confrontation entre des expériences personnelles et la théorie De la guerre. Il s'adresse à des futurs officiers prussiens ou russes (puisque la Russie est allié à la Prusse) dans le but de leur transmettre son savoir afin d'éviter à son armée de connaître les mêmes défaites Thème : la guerre objectifs / nature / métamorphose de la guerre (dont ses objectifs et sa nature) 2) et 3) Aphorisme de la pensée de Clausewitz : « La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens >> explications politique défense des intérêts d'un état / relations internationales → d'autres moyens = irruption de la violence (armes) 4) Il utilise deux conflits, celui de la guerre de Sept Ans et celui des guerres de la Révolution et de l'Empire. => montée aux extrêmes de la guerre (autrefois guerre réelle (guerre de Sept Ans) en une guerre absolue (guerres de la Révolution et de l'Empire)). ➤ Sujet : Après avoir présenté le document, montrez quelle analyse Clausewitz fait de la guerre et de son évolution. Votre travail devra comporter une dimension critique. De la Guerre de Carl Von Clausewitz propose une vision novatrice et visionnaire du phénomène guerrier. Après voir présenté l'extrait qui nous est proposé, nous mettrons en évidence la perception de la guerre développée par l'auteur, théorique dans un premier temps puis illustrée à travers deux exemples empiriques. Le document est un extrait de l'ouvrage de polémologie, De la guerre, rédigé par Carl Von Clausewitz, un général et théoricien prussien. Son œuvre, publiée de manière posthume en 1832-1835 par son épouse est le résultat de l'expérience de l'auteur lorsqu'il combat contre la France lors des guerres napoléoniennes. Il assiste, médusé, aux défaites successives de son armée face aux troupes de la Révolution et de l'Empire et cherche à en comprendre les causes et les moyens de remédier à cette situation. De la Guerre, rassemble l'ensemble de la réflexion théorique de Clausewitz sur les mutations de la guerre qui s'opèrent à son époque. Cet extrait permet de comprendre le cœur de la pensée théorique de Clausewitz sur la guerre. Celle-ci constituerait selon lui un prolongement violent de l'action politique lorsque tous les moyens non-violents auraient été épuisés. Ainsi, lignes 2 et 3, l'auteur indique que «(...) à la violence constitue le moyen, la fin est d'imposer notre volonté à l'ennemi (...) ». La guerre est perçue par Clausewitz comme l'expression d'une volonté de puissance c'est à dire le développement des capacités de domination d'un état sur les autres. Par ailleurs, Clausewitz établit le fait que l'origine et les objectifs d'une guerre sont toujours politiques. La politique étant à définir au sens large comme la réalisation des désirs d'un Etat définis selon ses intérêts et selon des calculs rationnels. Il exprime clairement ligne 5 que celle-ci « résulte d'un projet politique (...)» ce qui constitue toujours un «(...) motif initial (...)». C'est à partir de ces arguments qu'il construit cette maxime devenue fameuse : « (...) La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens (...)» (ligne 7). Cette assertion peut être appréhendée de deux façons. D'une part, la guerre ne constitue pas une suspension les autres formes de relations politiques mais elle les continue autrement. Clausewitz précise, ligne 9, qu'un conflit se double d'une « (....) poursuite des relations politiques (...)». D'autre part, la guerre étant la réalisation d'un projet politique par des moyens violents, elle ne constitue donc pas une fin en soi. La guerre est donc avant l'affaire de dirigeants politiques qui prennent des décisions auxquelles l'armée est subordonnée. Pour donner à son analyse une dimension empirique, l'auteur, dans la deuxième partie de l'extrait, s'appuie sur deux exemples de conflits qu'il compare la Guerre de Sept Ans (...)» (ligne 13) et «(...) la guerre du temps présent (...)» (ligne 10) c'est à dire les guerres de la Révolution et de l'Empire. Le premier conflit évoqué s'est déroulé de 1756 à 1753 et oppose deux puissances européennes, la France et l'Angleterre et leurs alliées. Cette guerre, selon Clausewitz est assimilée à une guerre réelle car ses objectifs politiques et les moyens utilisés sont limités. Il précise à la ligne 12 que «(...) le roi de Prusse Frédéric le Grand, dans la guerre de Sept Ans n'aurait jamais pu réussir à renverser la monarchie autrichienne (...)». Les guerres de la Révolution et de l'Empire qui ravagent l'Europe entre 1792 et 1815 marquent selon l'auteur une mutation profonde. Parce qu'elles mobilisent la Nation tout entière par le biais de la conscription des citoyens français en âge de combattre, ces guerres constituent les premières guerres de masse aux moyens illimités. Ainsi à la ligne 11, Clausewitz constate que désormais c'est «(...) tout un peuple, qui fait la guerre à un autre peuple (...)». Cette mutation de la nature même de la guerre qui devient absolue provoque le franchissement de seuils dans l'intensité des conflits. Cette perception de la guerre proposé par Carl von Clausewitz comme « continuation de la politique par d'autres moyens » est profondément novatrice et influencera nombre de personnages historiques célèbres comme Lénine, Charles De Gaulle, Winston Churchill ou Mao Zedong. Témoin des changement qui lui sont contemporains, l'auteur met en lumière une forme de modernité de la guerre qui caractérisera les conflits ultérieurs au cours des XIXe et XXe siècles. (+ Aujourd'hui encore, en 2022, cette perception peut encore être assimilée à la guerre en Ukraine) II. D'Al-Qaïda à l'État islamique ( Daech ) : les mutations récentes de la guerre - Al-Qaïda: la base - Daech : organisation d'état islamique Introduction : Les éléments du 11 septembre 2001 : une rupture dans la manière de faire la guerre ? Rappels de faits : Quand ? Où ? Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Comment ? 11 septembre 2001 : le déroulé des événements 4 vols, 19 terroristes, 2 977 victimes en 102 minutes ÉTATS-UNIS York Shanksville Washington Lac Erié Clevelando OHIO 8h54 New CANADA Charleston 50 km 9h35 VIRGINIE OCCIDENTALE Lac Ontario VIRGINIE Vol United Airlines 93 Newark/Shanksville Vol à destination de San Francisco Boeing 757:33 passagers et 7 membres d'équipage, 4 terroristes Crash à 906 km/h dans un champ après la révolte des passagers 40 victimes Vol American Airlines 11 Boston-Logan/New York- World Trade Center-Tour Nord Vol à destination de Los Angeles Boeing 757:76 passagers et Pittsburgh 11 membres d'équipage, 5 terroristes Collision et effrondement de la tour Shanksville 10h03 8h20 PENNSYLVANIE NEW YORK MARYLAND Baltimore O Washington 9h37 Pentagone Vol American Airlines 77 Washington Dulles / Washington - Pentagone Vol à destination de Los Angeles •Boeing 757:53 passagers et 6 membres d'équipage, 5 terroristes . Collision avec l'aile ouest à 853 km/h 184 victimes dont 125 au sol 8h47 Philadelphie 8h27 Newark 8h42 NEW JERSEY Albany Vol United Airlines 175 Boston-Logan/ New York- World Trade Center-Tour Sud Vol à destination de Los Angeles Boeing 767:51 passagers MASSACHUSETTS Boston 7h59 8h14 CONNECTICUT 9h03 8h46 New York et 9 membres d'équipage, 5 terroristes Collision et effrondement de la tour Heures locales Océan Atlantique 9h03 Tour Sud -9h03: collision à 943 km/h entre les 77 et 85 étages -9h58: effondrement 2001 8h46 World Trade Center 2753 victimes dont 2 606 dans le WTC 2016 MANHATTAN Tour Nord 8h46: collision à 750 km/h entre les 93 et 99 étages 10h28: effondrement Les attentats du 11 septembre 2001 New York - World Trade Center 8:46 Le 1er avion sécrase, ouvrant une brècherentre les 93 et 99 étages 10:28 La tour nord s'écroule 1 American Airlines 11 Boston Los Angeles Boeing 767 2 pilotes 81 passagers 9 membres (dont d'équipage 5 terroristes) New York 1 Pennsylvanie 200 km Source: 9/11 Commission Boston New York Hôtel Marriott New York Bilan 2979 morts dont 2 750 à New York 9:03 Le 2e avion s'écrase entre les 77 et 85 étages 2 United Airlines 175 Boston-Los Angeles Boeing 767 Pennsylvanie 200 km 9:58 La tour sud s'écroule 2 pilotes 56 passagers 7 membres (dont d'équipage 5 terroristes) Boston Arlington - Pentagone Ministère de la Défense New York Armée de terre Couloir 5 New York MANHATTAN WTC BROOKLYN 2 km 10.03 4 Le dernier avion s'écrase dans un champ après une bagarre entre passagers et terroristes 3 American Airlines 77 Washington DC-L.A. Boeing 757 200 km 2 pilotes 58 passagers 4 membres (dont d'équipage 5 terroristes) Pennsylvanie Dulles Aviation Pentagone Virginie Arlington ÉTATS- UNIS Washington Monument Potomac Entrée de l'héliport 2 pilotes 5 membres d'équipage Pentagone Couloir 4 Shanksville Marine New York Shanksville • 9:37 Le 3e avion percute la façade ouest 4 United Airlines 93 Newark - San Francisco Boeing 757 Arlington 37 passagers (dont 4 terroristes) 200 km New York Pennsylvanie Newark ⒸAFP Quand : Le 11 septembre 2001 Où : les États-Unis sont frappés par le plus grand attentat de leur histoire. Les endroits touchés sont New York (quartier central de Manhattan), Washington et la Pennsylvanie Quoi attentats simultanés et coordonnés Qui : ces attentats sont élaborés par une organisation djihadiste internationale Al-Qaïda, dont le chef était Oussama Ben Laden Comment : détournement 4 avions civils américains et prennent en otage les passagers. Les talibans ont utilisés des armes blanches, pour pouvoir passer les portiques de sécurité. Il y a 4 cellules terroristes. Les avions pris détournés deviennent des avions suicides Objectifs : 2 de ces avions frappent les World Trade Center ( les Tours Jumelles) à New-York. Ensuite un autre avion est envoyé sur le Pentagone à Washington. Le dernier se retrouve finalement dans un champ à Shanksville, dans l'état de la Pennsylvanie, après que des passagers et des membres d'équipage ont tenté de reprendre le contrôle. Au départ, cet avion se dirigeait sur la Maison Blanche ou le Capitole à Washington ou une centrale nucléaire. Ce sont des lieux très symboliques. Morts: Cet attentat a causé la mort de près de 3000 personnes Immédiatement, la stupeur est mondiale. La première puissance mondiale, qu'on croyait invincible après la guerre froide (1948-1991) est frappée en plein cœur économique et militaire. Les médias du monde entier titrent cet évènement Paris match « La Guerre » ; The Nex York Times «< U.S. Attacked »; The News-Gazette << Second Pearl Harbor >> → Le 7 décembre 1941, à Pearl Harbor une partie de la flotte du Pacifique, des États-Unis, est détruite lors d'une offensive massive de l'aéronavale japonaise. Cette attaque aéroportée fait entrée les États-Unis dans la 2GM. Cet évènement a eu de multiples conséquences géopolitiques, jusqu'à aujourd'hui. C'est un évènement matrice. (= mère ; qui a engendré pleins d'autres) MATCH LA GUERRE 38 PAGES SPECIALES The New York Times U.S. ATTACKED HIJACKED JETS DESTROY TWIN TOWERS AND HIT PENTAGON IN DAY OF TERROR The News-Gazette 'SECOND PEARL HARBOR' Problématique : Les transformations récentes de la guerre invalident-elles ou non les principes et les analyses qui étaient celles de Clausewitz ? • Document 1: L'essor de l'islamisme radical A. Al-Qaïda et Daech dans le contexte de l'affirmation de l'islamisme radical << L'islamisme désigne une tendance qui consiste à exiger l'application stricte des prescriptions de la loi religieuse ou Charia dont il considère que certaines avaient été abandonnées, de même que les principes de la foi, par divers gouvernements modernes des pays musulmans, notamment sous l'influence des pays européens, des idéologies occidentales et des mouvements réformistes. (...) Jusqu'au milieu des années 70, l'islamisme reste peu influent au Moyen-Orient et en Afrique du nord. Dans le prolongement de la décolonisation et du rejet de l'impérialisme occidental, les nouveaux États de la région affirment une vision nationaliste et panarabique portée par des leaders tels que Nasser ou Boumediene et par des mouvements comme le Baath, en Syrie et en Irak, ou l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en Palestine. Les organisations islamistes sont fermement contenues ou durement. réprimées, comme le fit Nasser, en Égypte, avec les Frères musulmans. Fondée en 1928 par Hassan el-Banna, l'organisation des Frères musulmans est née dans le but de restaurer l'islam politique disparu avec l'abolition du califat ottoman proclamée par Atatürk en 1924. À la fin des années 1970, la revendication islamiste se renforce L'accroissement des inégalités sociales et la corruption des élites sont dénoncés. Les mouvements islamistes tentent d'incarner une alternative politique aux dictatures en place ou s'engagent dans des actions violentes. Ces mouvements d'islamisation des sociétés du Moyen-Orient prospèrent d'autant plus que le nationalisme arabe périclite puis s'effondre. Dès la fin de la décennie, en 1979, un espace d'opportunité s'ouvre aux islamistes.>> Source: Les attentats islamistes dans le monde, 1979-2019, fondapol.org, novembre 2019 • Document 2: Le tournant de l'année 1979 << L'année 1979 est une année charnière, théâtre de plusieurs événements importants, parmi lesquels la révolution iranienne et l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS. L'opération militaire russe précipite l'émergence d'un nouvel islamisme. Au même moment, en Iran, l'opposition menée par le clergé chiite, grâce au contexte d'une intense contestation sociale, contraint le shah à fuir le pays (16 janvier 1979). Le 1er février 1979, Ruhollah Khomeyni parvient au pouvoir. Il engage la transformation du régime impérial d'Iran, accusé d'«< occidentalisation », en une république islamique. Dans le sillage de la révolution iranienne, des groupes chiites prônant la lutte armée voient le jour. Parmi eux, on compte le Hezbollah libanais, créé en 1982. L'idéologie chiite s'affirme dans le contexte du processus d'islamisation du Moyen-Orient où elle concurrence la légitimité sunnite. En Afghanistan, l'invasion soviétique ouvre le conflit qui sera considéré comme la matrice du terrorisme islamiste contemporain. Le djihad est soutenu par l'Arabie saoudite, par l'Algérie encore par l'Égypte. Les djihadistes qui rejoignent l'Afghanistan deviennent des « moudjahidines »; ils sont regardés comme les libérateurs d'une « terre d'islam » (dar al-islam). Source : Les attentats islamistes dans le monde, 1979-2019, fondapol.org, 2019. • Document 3 : Les dates clés 1992: Premiers attentats d'Al-Qaïda au Daech (O.E.I.) est né d'une scission / rupture avec Al- Qaïda. Elle a proclamé un califat dirigé par un calife (chef politique et religieux) Abou Bakar Al. Baghdadi en Syrie et en Irak Yémen 1998: Attentat contre l'ambassade des États-Unis au Kenya par Al-Qaïda 2001: Attentats du 11 septembre à New York et Washington 1982: Création du Hezbollah libanais sous influence iranienne 1987: Création d'Al-Qaïda (la base) en Afghanistan 2016: Attentat à Nice revendiqué par l'État islamique 1979: Révolution islamique en Iran 2015: Attentats à Paris revendiqués par l'État islamique 2001: Offensive occidentale en Afghanistan contre le régime islamiste des talibans qui abritait O. Ben Laden 2003: Invasion américaine de l'Irak dans le cadre de la guerre contre le terrorisme 2006 : Création de l'État islamique en Irak (de par une scission d'avec Al-Qaïda) 2014: L'État islamique proclame le Califat en Irak et au Levant Questions: 1) Relevez dans le dossier une définition simple de l'islamisme. 2) Relevez dans le dossier les facteurs favorisant l'émergence de l'islamisme à la fin des années 70. 3) Identifiez les deux opportunités offertes au développement de l'islamisme qui font de l'année 1979 un tournant pour ce mouvement 4) Peut-on considérer ou non qu'il y ait une unité de l'islamisme ? L'islam est une religion née au VI ou VII ème siècle dans la péninsule de l'Arabie Saoudite 1) Islamisme (définition ) : mouvement politico-religieux, qui a pour objectif d'imposer la loi religieuse (la Charia) dans un état. Il souhaite donc que la religion musulmane devienne une affaire publique → exemples d'état islamique : l'Afghanistan, l'Arabie Saoudite Les islamistes sont divisés entre de multiples groupes, partis, organisations au niveau mondial. Ils sont opposés sur la stratégie à adopter : • Par une voie légale : comme se présenter aux élections => islamisme modéré ● 2) Ex: Turquie : AKP Par la bienfaisance / l'humanitaire : Ex: les Frères musulmans en Égypte Par la lutte armée (= Jihad ou Djihad) (synonyme de guerre sainte) => islamisme radical Ex : guérilla, attentats, prise d'otage terrorisme (définition): groupe qui utilise les attentats et donc le meurtre à grande échelle, comme moyen de se faire entendre FACTEURS POLITIQUES : déclin du nationalisme arabe au profit d'une vision politique de l'islam FACTEURS SOCIAUX: faible développement des états du Moyen- Orient + inégalités fortes → islamisme a pu prospérer sur la pauvre, qui engendre un facteur de colère ESSOR DE L'ISLAMISME 3) L'année 1979 est une année charnière. Il y a eu : Une révolution islamique menée par L'Ayatollah Khomeyni (1909 - 1979). → C'était un mécontentement populaire vis-à-vis de la politique du Chah, de l'impérialisme américain, de la diminution de l'influence de l'islam. Cela a eu pour résultat le renversement de l'empire et l'imposition de la Charia • L'invasion de l'Afghanistan par l'URSS → avec une lutte armée de djihadistes venus de tout le monde musulman armés par les États-Unis Informations biographiques sur Oussama Ben Laden : 1957-2011 saoudien, fils d'une famille de milliardaire s'engage en 1979, à 22 ans, en tant que djihadiste en Afghanistan a été formé par les États-Unis ● ● ● ● ● fondateur et chef incontesté d'Al-Qaïda a organisé les attentats du 11 septembre 2001 commis aux États-Unis, qu'il a revendiqués à plusieurs reprises meut en 2011 au Pakistan est assassiné par les forces spéciales états-uniennes 4) Non il n'y a aucune unité de l'islamisme. Le mouvement est très divisé, certaines organisations sont même ennemies. Il existe des mouvements islamique chiite ( en Iran par exemple) et des mouvements islamique sunnite (en Arabie Saoudite, en Turquie par exemple). B. Une guerre d'un type nouveau Al Qaïda et Daech ( État islamique ) Objectifs Au Moyen-Orient : imposer la Charia dans les états existants (Al-Qaïda) ou créer un califat (O.E.I.) En Occident : déstabilisation des états frappés considérés comme décadents (car acceptent : homosexualité, laïcité, femmes avec des tenues peu couvrantes, culte de l'argent...). Un objectif plus subtil: liguer les populations occidentales (et non-musulmanes) contre les musulmans résidant sur leur sol. Ces derniers en viendraient à se radicaliser eux-aussi Moyens d'action Organisation - Sous forme de proto-état ( en Syrie, Irak, Libye, Mali) - Sous forme de réseau mondial divisé en filiales, elles mêmes divisées en cellules actives ou dormantes Pays occidentaux et États alliés face à cette menace djihadiste guerre asymétrique - utilisation des réseaux sociaux pour leur propagande et le recrutement (mosquées, prisons) - attentats visant des lieux symboliques ou maximisant le nombre de victimes → Frapper les djihadistes au Moyen-Orient : détruire leurs bases arrières, éliminer les leaders, démanteler le califat, renverser les gouvernements favorables aux djihadistes (ex : Talibans en Afghanistan) - activation de foyers de guérilla au Moyen- Orient, en Afrique → Empêcher les attentats, démanteler les cellules terroristes, déradicalisation guerre transnationale - constitution d'une coalition anti-terroriste - coordination des armées et des services secrets + des polices - contre terrorisme: expéditions militaire ciblées (frappes aériennes, armes, engagement au sol) (= guerre à distance) - enquêtes, infiltration, espionnage, interrogatoires parfois en contradiction avec l'état de droit (pas de procès, usage de la torture, surveillance généralisée) (ex: au Guantánamo, prison de Cuba) guerre irrégulière et asymétrique Définitions de quelques notions du tableau : califat: territoire et la population qui y vit reconnaissant l'autorité d'un calife proto-état : état peu aboutit, ou au fonctionnement très simple, qui nécessite de se complexifier pour devenir un État ; synonyme d'embryon d'état cellule dormante : des espions ou agents infiltrés qui ne sont pas encore passés à l'action. Elle repose sur l'infiltration et l'art du camouflage → ex : pour l'attentat du 11 septembre 2001, les terroristes habitaient et travaillaient aux États-Unis, dans la société guérilla : guerre opposant des petits groupes de partisans (armés légèrement) qui utilisent le harcèlement, les embuscades et autres coups de main. Ils n'ont pas réellement de moyens, alors ils optent pour la stratégie. guerre asymétrique (définition ) : conflit où les acteurs qui s'affrontent diffèrent selon leur nature / système : armée régulière contre une organisation, état organisé contre un réseau international... A ce n'est pas une guerre où les acteurs sont déséquilibrés, pas un plus fort que l'autre guerre transnationale (définition ) : conflit qui n'est ni purement international, ni intérieur aux frontières d'un seul État. Il implique des acteurs qui agissent de manière mobile en s'affranchissant des frontières étatiques. → les acteurs se moquent des frontières, ils agissent sans en tenir compte, les frontières ne sont pas un problème pour eux guerre irrégulière (définition ) : guerre sans front qui se traduit par un effacement de la frontière entre les militaires et les civils. Dans ce type de conflit, les règles de la guerre ne sont pas respectées (exemples: civils ciblés, usage de la torture, massacres aveugles, réduction en esclavage, frappes nucléaires ou chimiques...) → exemple : la prison de Guantánamo à Cuba C. Les théories de Clausewitz face aux mutations récentes de la guerre Rappel de la problématique : Les transformations récentes de la guerre invalident-elles ou non les principes et les analyses qui étaient celles de Clausewitz ? Arguments et exemples qui démontrent que ces idées sont encore pertinentes Idées développées par Clausewitz << La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens >> La guerre est un << duel » à grande échelle Arguments et exemples qui démontrent que ces idées sont dépassées Un duel suppose des adversaires qui soient de même taille et qui se battent à armes égales. Clausewitz a pensé ce duel: deux camps; règles établies et concept dans le contexte de guerres respectées; très codifié ; à armes qui étaient des guerres interétatiques. égales →ex: batailles napoléoniennes Il ne correspond plus du tout aux réalités des guerres asymétriques opposant des Etats à des groupes rebelles ou terroristes. Il ne correspond plus non plus à des guerres irrégulières où face aux armes des Etats sont employés le terrorisme, la guérilla ou la prise d'otage par exemple. La guerre reste le moyen choisi pour mettre en œuvre des projets de nature politique. Les groupes Al Qaïda et Daech ont un projet politique: libérer les Etats arabes et musulmans de l'influence de l'Occident et de ses valeurs et de son modèle politique, la démocratie libérale. L'islamisme, parfois nommé islam politique propose de confondre les champs religieux et politique. La création d'un califat souhaitée par Daech illustre cette idée. Le calife est un chef religieux et politique. Les États occidentaux œuvrent pour l'éradication des groupes terroristes et de leur projet politique. Leur volonté en frappant Al Qaida et Daech est de permettre la démocratisation des Etats au Moyen Orient. << La notion de « guerre absolue »> reste pertinente: la radicalisation des différents acteurs et de leurs moyens d'action contribue, en faisant monter la guerre aux extrêmes: sans limite temporelle, sans limite spatiale les conflits prennent une dimension nouvelle, transnationale, qui ne fait que les rendre plus absolus. La guerre obéit toujours à un motif Le projet des groupes terroristes initial qui est politique islamistes est un projet de nature religieux et donc plutôt culturel que politique puisqu'il s'agit de mettre en œuvre la charia (loi islamique) dans tout l'espace du monde arabo- musulman. (Umma: communauté des croyants musulmans) L'outil militaire est au service de la réalisation d'une finalité politique La guerre évolue vers une guerre de type absolue de nature idéologique qui conduit à une « montée aux extrêmes >> Le lien établi entre Clausewitz entre l'outil militaire et une finalité politique tend à se disloquer: la victoire des coalitions militaires occidentales ne s'est pas forcément traduit en succès politique, puisque même vaincu sur le terrain au Moyen Orient ces groupes terroristes peuvent continuer à semer le chaos en revendiquant par exemple les attentats commis par des cellules indépendantes. Le caractère transnational de cette nouvelle forme de guerre rend impossible toute victoire définitive. Bilan / Réponse à la problématique : Les conceptions de la guerre développés par Clausewitz possède deux siècle après, un certaine pertinence. Si les nouvelles formes de guerre ne ressemblent plus véritablement à un duel, avec ses règles codifiées et sa délimitation. En revanche, on assiste bel et bien à une « montée aux extrêmes » de la guerre qui n'a plus aucune limite (plus de front, violence extrême...). Concernant le motif politique, celui-ci s'est complexifié : l'islamisme radical se trouve au croisement d'un projet politique, religieux et idéologique. A Nouveauté de 2022: la guerre russo-ukrainienne redonne une pertinence particulière aux théories clausewitziennes. Axe 2 : Les défis de la construction de la paix Problématiques : Est-ce que les traités de Westphalie donnent ou non lieu à une paix positives? Est-ce que les principes établis lors des traités de Westphalie ont été des principes durables ? I. Le temps des systèmes « westphaliens >> A. Les traités de Westphalie : une paix positive ? Les traités de paix de Westphalie ont été signé en 1648 (à Münster et Osnabrück, villes du Saint Empire romain germanique). Ils mettent fin à la guerre de Trente Ans (1618-1648) et marquent un changement dans la manière de faire la paix. Explication du titre : soit c'est une cause politique qui est devenue religieuse, soit c'est une cause religieuse qui est devenue politique La guerre de Trente Ans (1618-1648): conflit européen de 1618 à 1648 éclate suite à la querelle entre des princes allemands catholiques et protestants prend rapidement une ampleur européenne, causant la mort de millions de personnes principales forces en présence : → la famille royale des Habsbourg du Saint Empire romain germanique, soutenue par la papauté → catholiques → alliés : Royaume de l'Espagne et celui du Portugal → les États allemands vassaux ● ● 1. La guerre de Trente Ans (1618 – 1648) : un conflit institutionnel qui prend une tournure religieuse ou l'inverse ? ● ● → protestants → alliés : Royaumes de Hongrie, de France, de Suède, de Bohème (république tchécoslovaque) ; le Danemark / Norvège ; les Provinces unies (Hollande) raisons / causes : → religieuse : catholicisme contre protestantisme → politique : princes protestants n'acceptent plus la domination de l'empereur, veulent être indépendants; conflit féodal = vassaux se rebellent contre leur empereur → géopolitique : contestation par des royaumes d'Europe de la puissance des Habsbourg évènement déclencheur : la « défenestration de Prague » le 23 mai 1618 = accrochage local internalisé : des envoyés catholiques sont reçus par les protestants au château de Prague, la situation tourne mal puisque les catholiques sont jetés par la fenêtre conflit très long, meurtrier, sanglant et qui ravage l'Europe Centrale 2. La paix de Westphalie : une paix positive ? La paix positive est un concept développé par Johan Galtung. La paix ne se limite plus à une simple cessation des hostilités, mais elle traite des causes structurelles et de l'éclatement de la violence. → arrêt des combats et les raisons du conflit sont réglées médiateur (définition ): personne ou puissance qui s'entremet et qui a pour objectif de faciliter un accord, un accommodement entre des personnes ou des parties qui ont un différend amnistie (définition ): processus juridique d'oubli volontaire des infractions / délits / crimes commis. C'est une condition de la paix positive Johan GALTUNG a créé l'irénologie (la science de la paix ) • Document 1a: Extraits du traité de Münster, 24 octobre 1648 << Art. 1 - Qu'il y ait une paix chrétienne, universelle et perpétuelle, et une amitié vraie et sincère entre la sacrée Majesté impériale [Ferdinand III] et la sacrée Majesté très chrétienne [Louis XIV] comme aussi entre tous et chacun des Alliés (...) et le Royaume de Suède, et respectivement les Électeurs, princes et États de l'Empire. Que cette paix et amitié s'observe et se cultive sincèrement et sérieusement (...) et qu'ainsi de tous côtés on voit renaître et refleurir les biens de cette paix et de cette amitié (...). Art. 2 - Qu'il y ait de part et d'autre un oubli et une amnistie perpétuelle de tout ce qui a été fait depuis le commencement de ces troubles en quelque lieu ou en quelque manière (...) de sorte que ni pour aucune de ces choses, ni sous aucune autre cause ou prétexte, l'on exerce (...) aucun acte d'hostilité ni quant aux personnes, ni aux biens ou à la sûreté (...). Que toutes les injures, violences, hostilités, dommages (...) soient entièrement abolies; si bien que tout ce que l'un pourrait demander et prétendre sur l'autre pour ce sujet soit enseveli dans un éternel oubli. Art. 128 - Avec la République de Venise comme médiatrice de ce traité, les Ambassadeurs de leurs Majestés Impériales et très- chrétienne et ceux de tous les Électeurs, Princes et États de l'Empire spécialement députés par lui pour cet acte (...) Tous les députés ont signé de leur propre main et munis de leurs cachets ce présent traité de paix et ont promis d'en fournir les ratifications de leurs supérieurs dans le temps précisé, et en la forme dont il a été convenu, laissant la liberté aux autres représentants des États de signer si bon leur semble et de faire venir les ratifications de leurs supérieurs. >> • Document 1b : Extraits du traité de Osnabrück, 24 octobre 1648 << Art. 5 - Il doit être tout à fait libre au seigneur direct d'introduire publiquement en ses terres l'exercice de sa religion. Toutefois, les habitants ne seront pas contraints d'en sortir, ni de quitter la religion qu'ils avaient embrassée sous le précédent possesseur de semblables terres. Il a été bon que ceux de la Confession d'Augsbourg (les Luthériens) qui sont sujets des catholiques et les catholiques qui sont sujets des États de la confession d'Augsbourg (...) et qui, après la paix publiée, embrasseront une religion différente de celle du seigneur territorial, seront en conséquence de la paix tolérés sans qu'on les empêche de vaquer à leurs dévotions (...), en toute liberté de conscience (...). Pareillement les sujets, soit qu'ils soient catholiques, soit qu'ils soient de la confession d'Augsbourg ne seront en aucun lieu méprisés à cause de leur religion ; ni ne seront exclus de la communauté des marchands, des artisans, non plus que privés des successions, legs et autres droits ou commerces, et 15 moins encore des cimetières publics >>. • Document 2: Interview de Jean-Pierre Massias, « Résolution des conflits », France culture, 7 décembre 2017 << La paix positive est un concept développé par le politologue norvégien Johan Galtung: pour faire la paix, il ne suffit pas de mettre fin à la violence, il faut tenter d'éradiquer les éléments qui ont été à l'origine de cette violence. Ce qui distingue la paix négative on ne se bat plus de la paix positive : on ne se bat plus et on a tenté de régler les questions qui ont fait que l'on s'est battu (...). Pour arriver à ce résultat, il ne suffit pas de condamner le terrorisme, de mettre un terme à la violence, il faut aussi mettre en place les conditions qui permettront aux anciens combattants d'être réintégrés dans la société, et aux problèmes soulevés par la violence d'être traités par des voies pacifiques. Cela suppose par exemple une politique carcérale qui ne soit pas exclusivement répressive, mais une politique carcérale de réintégration. Si l'on prend l'exemple de la Colombie, les FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie) ont été réintégré en grande. partie dans la société, les FARC sont devenus un parti politique. >> Extraits des documents 1a et 1b «(...) une amitié vraie et sincère entre la sacrée Majesté impériale [Ferdinand III] et la sacrée Majesté très chrétienne [Louis XIV] comme aussi entre tous et chacun des Alliés (...) et le Royaume de Suède, et respectivement les Électeurs, princes et États de l'Empire (...) » (lignes 1 et 3 ) «(...)Qu'il y ait de part et d'autre un oubli et une amnistie perpétuelle (...)» (ligne 5) «(...) de sorte que ni pour aucune de ces choses, ni sous aucune autre cause ou prétexte, l'on exerce (...) aucun acte d'hostilité ni quant aux personnes, ni aux biens ou à la sûreté (...) » (lignes 6 et 7) «(...) éternel oubli (...) » (ligne 9 ) «(...) les habitants ne seront pas contraints d'en sortir, ni de quitter la religion qu'ils avaient embrassée sous le précédent possesseur de semblables terres (...) » (lignes 1 et 3) «(...) tolérés sans qu'on les empêche de vaquer à leurs dévotions (...), en toute liberté de conscience (...) » (lignes 6 et 7) «(...) ni ne seront exclus de la communauté des marchands, des artisans, non plus que privés des successions, legs et autres droits ou commerces, et 15 moins encore des cimetières publics » (lignes 9 et 10) Arguments Les négociations menée lors des traités de Westphalie ont réuni tous les belligérants : on crée ainsi les conditions d'un véritable règlement du conflit: la paix n'est pas une paix imposée par les vainqueurs. Rôle de médiateur de la République de Venise Une paix positive suppose la réintégration des anciens combattants au sein de la société. Les traités de Westphalie tentent de l'organiser en prévoyant une amnistie générale. Personne ne pourra être inquiété en fonction de ses actes pendant la guerre. Un « oubli » est demandé. Les traités de Westphalie proposent un règlement des causes religieuses du conflit. Une forme de tolérance religieuse est mise en place. Les droits des minorités religieuses sont garantis. Extraits du document 2 «(...) on ne se bat plus et on a tenté de régler les questions qui ont fait que l'on s'est battu (...) » (ligne 3) «(...) il faut aussi mettre en place les conditions qui permettront aux anciens combattants d'être réintégrés dans la société » (lignes 4 et 5 ) « (...) on a tenté de régler les questions qui ont fait que l'on s'est battu (...) » (ligne 3) « (...) aux problèmes soulevés par la violence d'être traités par des voies pacifiques (...) » (lignes 5 et 6) La paix de Westphalie est indéniablement une paix positive, c'est un exemple parfait. Car on ne se bat plus, on négocie tous ensemble avec un médiateur, on règle les causes premières et on met en place une amnistie. B. Les traités de Westphalie : à un « ordre westphalien >> Les deux traités de paix de Westphalie ont débouché sur une paix durable, fondée sur trois piliers qui forment ce que les géopolitologues ont nommé le « système westphalien >>. Document 1: Extraits de l'ouvrage d'Arnaud Blin, Le désarroi de la puissance. Les États-Unis vers la guerre permanente, 2004. << Le système des relations internationales tel qu'on l'a connu au cours des trois derniers siècles fut établi au lendemain de la guerre de trente ans (1618-1648) par les traités de Westphalie (1648). La paix de Westphalie et le système a westphalien qui en découla introduisirent les concepts directeurs des relations internationales modernes l'équilibre des puissances, l'inviolabilité de la souveraineté nationale et le principe de non-ingérence dans les affaires d'autrui. Ces principes gouvernent la politique des nations depuis cette époque. Lorsque ils ont été respectés, le monde (c'est à dire l'Europe au départ puis l'ensemble de la planète à partir du 19e siècle) connut globalement la stabilité. Lorsqu'ils ont été abandonnés par un État ou un ensemble d'États, la tempête succéda au calme (par ailleurs toujours relatif) Aujourd'hui on perçoit les principes du système westphalien comme anachroniques ou dangereux. Le système de sécurité collective tel qu'il est incarné par les Nations Unies constitue une première tentative d'en finir définitivement avec l'équilibre des puissances >>. • Document 2 : Carte de l'Europe après la paix de Westphalie 1. Les traités de paix et les États Saint-Empire Traités de paix Nouveaux États souverains Possessions des Habsbourg d'Espagne Possessions des Habsbourg d'Autriche 2. Les gains territoriaux Brandebourg † France Suède Saxe Évêché confirmé à la France. Source: L'Histoire, n°454, 2018. ROYAUME D'ANGLETERRE Océan Atlantique ROYAUME D'ESPAGNE Mer du Nord Osnabrück (1648) PROVINCES UNIES PAYS-BAS LESPAGNOL Verdun T Toul ROYAUME DE FRANCE ROYAUME DU DANEMARK Metz Münster (1648) CONF HELVETIQUE ROYAUME DE SUEDE Wismar BRANDEBOURG TYROL BAVIERE Mer Baltique BOHÈME ETATS DE L'EGLISE SILESIE MORAVIE AUTRICHE PRUSSE EMPIRE OTTOMAN 250 km Document 3 : Extraits des articles 34 et 35 du traité de Münster, 24 octobre 1648 << Afin de pourvoir à ce que dorénavant il ne naisse plus de différents dans le gouvernement civil, que tous et chacun (les électeurs, les princes et États de l'Empire) soient tellement établis et confirmés en leurs anciens droits, prérogatives. privilèges, libre exercice du droit territorial, tant au spirituel qu'au temporel (...) qu'ils ne puissent jamais y être troublés de fait par qui que ce soit, sous aucun prétexte que se puisse être. (...) Que chacun des États de l'empire jouissent librement et à perpétuité du droit de faire entre eux, et avec les étrangers, des alliances pour la conservation et sûreté de chacun, pourvu que néanmoins ces sortes d'alliances ne soient ni contre l'empereur et l'Empire, ni contre la paix publique (...) » • Document 4 : Extrait de l'ouvrage de Vincent Adoumié, Géopolitique du monde contemporain, Hachette supérieur, 2014 << Désormais le souverain d'un État est lié à un territoire et une population dont il assure la sécurité et garantit les droits. En effet, les États signataires des traités de Westphalie se reconnaissent mutuellement des frontières précises et inviolables qui délimitent le champ de la Souveraineté. L'État, tel qu'il est défini dans le système westphalien, exerce tout d'abord sa Souveraineté sur la population à l'intérieur des frontières, à laquelle il garantit la sécurité grâce à ce que le sociologue allemand Max Weber appellera le monopole de la violence physique légitime. Mais il doit aussi sécuriser ses frontières vis à vis de l'extérieur et des autres États. L'État devient donc l'acteur géopolitique majeur par sa faculté à mobiliser les ressources à l'intérieur de ses frontières (lever les impôts, organiser les productions, préparer une armée) ainsi qu'à les utiliser à l'extérieur (déploiement d'un réseau d'ambassades, conduite de la guerre). Malgré les espoirs des promoteurs des traités de Westphalie, dont le juriste Grotius, la stabilisation des frontières étatiques en Europe n'a pas du tout pacifié les relations désormais internationales entre différentes puissances continentales. Les États westphaliens, qui se transforment progressivement en États-nations par l'identification d'un peuple à un territoire et à un Souverain, sont guidés par leur appétit de puissance() Les frontières deviennent l'enjeu majeur des conflits et les nouveaux tracés sont déterminés par les traités de paix, l'élargissement du territoire devenant le symbole de l'affirmation de la puissance. Cette nouvelle règle du jeu entre les États-Nations, que le philosophe français Raymond Aron théorise par sa fameuse maxime sur les relations internationales à « l'ombre de la guerre », appelle impérativement un système de partage et d'équilibre de la puissance. >> Principes de « l'ordre westphalien >> 1. Équilibre des puissances 2. Inviolabilité de la souveraineté nationale 3. Principe de non ingérence DOC 2: Argument: Suite à la guerre de Trente Ans, le Saint Empire romain germanique perd des territoires, ce qui tend à l'affaiblir et à permettre à la France de rivaliser davantage avec lui DOC 4: Extrait : « (...) un système de partage et d'équilibre de la puissance (...) » (ligne 14) DOC 4: Extrait : «Désormais le souverain d'un État est lié à un territoire et une population dont il assure et garantit les droits. En effet, les États signataires des traités de Westphalie se reconnaissent mutuellement des frontières précises et inviolables (...) » (lignes 1 à 2) DOC 2: Argument: La carte montre que les frontières deviennent des lignes, clairement fixées. Les gains territoriaux sont censés ne pas être remis en cause DOC 3: Extrait : «(...) qu'ils [les princes, les Électeurs et États de l'Empire] ne puissent jamais y être troublés de fait par qui que ce soit, sous aucun prétexte que se puisse être (...)» (ligne 4) II. La recherche d'un nouvel ordre international pour la sécurité collective Problématique : Est ce que la fin de l'ordre westphalien se traduit par l'affirmation d'une réelle sécurité collective (la paix dans le monde) ? sécurité collective (définition ) : situation des relations internationale basée sur le principe de l'interdiction du recours à la force associé à un système de solidarité et de décisions collectives destinée à garantir la paix et la sécurité des États A. La remise en cause et la fin de « l'ordre westphalien >> • Document 1 : Extraits de l'ouvrage d'Arnaud Blin, Le désarroi de la puissance. Les États-Unis vers la guerre permanente, 2004. (voir document 1 de l'activité précédente) • Document 2: Un autre extrait de l'ouvrage d'Arnaud Blin, Le désarroi de la puissances. Les États-Unis vers la guerre permanente, 2004. << Les États-Unis furent au départ réticents à suivre les règles imposées par le système westphalien, qui longtemps se cantonna à Europe (...). On se souvient que George Washington exhortait son pays à tourner le dos aux affaires du vieux monde »>. (...) L'autre père de la politique étrangère américaine, Thomas Jefferson, s'opposa moralement aux principes du système westphalien et à sa mise en pratique. Et même si Jefferson pratique en fin de compte une politique <réaliste, il ne cessa de penser que les États-Unis devraient acquérir un jour la puissance nécessaire pour abolir la tradition westphalienne afin d'imposer un code de conduite international plus en rapport avec les règles de bases de l'éthique. C'est ce renversement que tentera d'accomplir un siècle plus tard Woodrow Wilson et après lui Jimmy Carter. Pour les pères fondateurs, le système westphalien était critiquable à la fois sur un plan éthique, pour son amoralité, et d'un point de vue politique parce qu'il reposait sur les rapports de forces, rapports au départ défavorables aux États-Unis. Pour ces pères fondateurs et leurs héritiers, l'Amérique devait apporter autre chose au monde. Elle avait même pour devoir d'éliminer ce système impropre et le remplacer par quelque chose dont on ne savait pas très bien au départ à quoi il ressemblerait. Mais on était d'ores et déjà certain qu'émanant des États-Unis, il ne pourrait qu'être meilleur. >> Document 3 : Extraits des « 14 points du président Wilson », discours prononcé le 8 janvier 1918 devant le Congrès des États-Unis. << [..] Ce que nous exigeons dans cette guerre n'est donc rien de particulier pour nous-mêmes. Ce que nous voulons, c'est que le monde devienne un lieu sûr où tous puissent vivre [...], spécialement pour toute nation éprise de la pais, comme la nôtre, pour toute nation qui désire vivre librement de sa vie propre, décider de ses propres institutions, et être sûre d'être traitée en toute justice et loyauté par les autres nations, au lieu d'être exposée à la violence et aux agressions égoïstes de jadis [...]. C'est donc le programme de la paix du monde qui constitue notre programme. Et ce programme, le seul possible selon nous, est le suivant : 1- Des conventions de paix, préparées au grand jour [...]. 2-Liberté absolue de navigation sur mer, en dehors des eaux territoriales [...]. 3-Suppression, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et établissement de conditions commerciales égales pour toutes les nations consentant à la paix et s'associant pour son maintien. 4-Échanges de garanties suffisantes que les armements de chaque pays seront réduits au minimum compatible avec la sécurité intérieure [...]. 9-Une rectification des frontières italiennes devra être opérée conformément aux données clairement perceptibles du principe des nationalités [...]. 10- Aux peuples d'Autriche-Hongrie, dont nous désirons voir sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devra être accordée au plus tôt la possibilité d'un développement autonome. 14-Il faut qu'une société des nations soit constituée en vertu de conventions formelles ayant pour objet d'offrir des garanties mutuelles d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux petits comme aux grands États.» Ce point ci-dessous a été ajouté par Wilson lors d'un discours prononcé au Sénat le 22 janvier 1918 << Il doit y avoir, non pas un équilibre des puissances, mais une communauté des puissances; non pas des rivalités organisées, mais une paix commune organisée»> (Discours du 22 janvier 1918 au Sénat, Wilson) >> • Document 4 : Extraits du préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme adopté le 10 décembre 1948 à Paris << Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme. (...) Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement. L'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent (...) de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. >> • Document 5: Schéma simplifié du fonctionnement institutionnel de l'O.N.U. COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL - UNESCO - UNICEF - FAO - etc. SECRÉTARIAT GÉNÉRAL 1 Secrétaire général (élu pour 5 ans, rééligible) élit ASSEMBLÉE GÉNÉRALE propose 1 État = 1 voix 1 session ordinaire annuelle ÉTATS décide élit CONSEIL DE SÉCURITÉ 5 membres permanents avec droit de veto (États-Unis, URSS, France, Royaume-Uni, Chine) 6 puis 10 membres non permanents (élus pour 2 ans) Délibération Décision Organes spécialisés Document 6: Reportages vidéos 6a : journal télévisé de FR3 le jour de l'attribution du prix Nobel de la paix à l'O.N.G. (= Organisation Non Gouvernementale) Médecins sans Frontières (M.S.F.), le 15 octobre 1999. 6b: Extrait du débat << Droits de l'Homme, droit d'ingérence : comment protéger les populations ? » aux Rencontres Capitales 2011, William Bourdon, avocat spécialiste des droits de l'homme, Zeina El Tibi, Présidente de l'Observatoire d'études géopolitiques et Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères, débattaient à propos de l'intervention militaire internationale en Libye. Questions: 1) Quel état est à l'origine de la remise en cause du « système westphalien » ? Pour quels motifs ?(document 1 à 2) 2) Quel est le contexte du discours de T. W. Wilson ? 3 1) Les États-Unis régissent les principes du système westphalien, car ils les trouvent amorales. Alors qu'ils sont imprégnés de pluralisme protestant. Ils ne se retrouvent dans l'équilibre des puissances, étant eux-mêmes une puissance montante / ascendante qui ne recherche pas d'équilibre mais la domination / l'hégémonie. Cela va être théorisé par Wilson. 2) Le contexte est la fin de la Première Guerre mondiale. Puisque le discours a eu lieu en janvier et en novembre se fut la fin de la guerre avec une armistice. Les États-Unis ont rompu leur neutralité en 1917. C'est donc une guerre d'intervention, où ils ont enfreint le principe d'inviolabilité de la souveraineté nationale et celui de non ingérence. C'est un passage de relai de puissance entre l'Europe (phase en déclin) et les États-Unis (phase montante). Wilson est le promoteur du « providentialisme ». C'est une doctrine où Dieu aurait donné au États-Unis, comme mission d'apporter des valeurs tels que la paix et le fait d'éclairer le monde avec la lumière états-unienne. Cette mission s'appelle la « Destinée Manifeste »>. Document Principes remis Justification utilisé en causes 1 et 2 - Équilibre des puissances Équilibre des puissances - Inviolabilité de la souveraineté nationale - Principe de non ingérence Les États-Unis sont une puissance montante, il ne souhaite pas l'équilibre des puissances Ils trouvent les principes amorales Les États-Unis proposent la création d'une communauté des nations pour régler les problèmes du monde (Société des Nations). Les États-Unis proposent de réfléchir aux frontières de certains États. Les États-Unis proposent aux Autrichiens et aux Hongrois de fonder leur état au détriment de l'empire Austro-hongrois. Extraits «(...) Elle avait même pour devoir d'éliminer ce système impropre et le remplacer par quelque chose dont on ne savait pas très bien au départ à quoi il ressemblerait (...)» (lignes 13 et 14) 9- Une rectification des frontières italiennes devra être opérée conformément aux données clairement perceptibles du principe des nationalités... 10- Aux peuples d'Autriche-Hongrie, dont nous désirons voir sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devrait être accorder au plus tôt la possibilité d'un développement autonome. 14- Il faut qu'une société des nations soit constituée en vertu de conventions formelles ayant pour objet d'offrir des 4 et 5 6a et 6b ONU: • ● B. La question de la paix dans le monde post-westphalien : retour à l'hégémonie ou la sécurité collective ? L'exemple de l'ONU au temps des mandats de Kofi Annan ( 1997-2006) ● - Équilibre des puissances - Principe de non ingérence Problématique : Dans le monde actuel assiste-t-on à un retour d'un ordre hégémonique pré-westphalien ou à une véritable sécurité collective dans le cadre de l'O.N.U. ? • fondée le 26 juin 1945 au départ 51 pays, maintenant il y en a plus de 200 signée par la Seconde Guerre mondiale charte de San Francisco ● - Principe de non ingérence ● Elle substitue à l'équilibre des puissances, une communauté d'États qui assure la sécurité collective. Elle intervient pour stopper des conflits (sanctions, envoi des casques bleus). ● Certaines ONG considèrent qu'il est de leur devoir d'intervenir pour venir en aide aux populations en détresse (sinon pour eux, c'est comme de la non assistance à personne en danger) Devoir d'ingérence humanitaire. Des pays invoquent un devoir d'ingérence (tout court ), c'est une devoir d'intervenir militairement. garanties mutuelles d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux petits comme aux grands États. Voir organigramme du doc 5 Kofi Annan : Voir doc 6 aujourd'hui le siège est à New York signification des couleurs : la couleur bleue représente la paix en opposition au rouge, couleur représentant la guerre signification symboles : le motif central est entouré de rameaux d'olivier symbolisant la paix, aussi représenté par une carte du monde formée par une projection équidistante azimutale centrée sur le pôle Nord (= pas de pays mis en avant, tous les pays sont au même pied d'estral) 1 état = 1 voix le pouvoirs exécutif : 5 membres permanents avec un droit de véto (= blocage, pouvoir gigantesque) (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Chine, les gagnants de la 2GM ) premier africain comme secrétaire général de l'ONU (1997-2006) diplômât ghanéen fonctionnaire d'administration dans différentes instances de l'ONU Retour à une situation « pré-westphalienne » avec une volonté d'un État d'imposer son hégémonie Toutefois l'ONU reste impuissante à agir lorsque les intérêts d'une grande puissance sont en jeu. La guerre en Irak (2003) a montré que lorsque l'ONU s'oppose à la volonté d'une grande puissance (États-Unis), celle-ci passe outre et peut mener des actions unilatérales qui traduisent son hégémonie. Elle se révèle alors impuissante pour empêcher les conflits de prendre la forme d'une guerre ouverte. K. Annan a voulu modifier la structure du conseil de sécurité de l'ONU, celui-ci est en effet issu de l'ordre mondial hérité de la Seconde Guerre mondiale. Il n'est plus adapté au monde actuel (doc 2 et 3). Au terme de son mandat, cette réforme n'a eu lieu. Les grandes puissances (USA, Russie, Chine) s'opposent à toute cette évolution. Plus d'une sécurité collective pensée dans un cadre multilatéral, l'ONU reste le cadre de l'expression des puissances qui manifeste leur désir d'hégémonie. 2 Les institutions de l'ONU Secrétaire général > Kofi Annan (1997-2206) Institutions spécialisées > Unicef (enfance) > PNUD (actions pour le développement) > Unesco (éducation et culture) > OMS (santé) > OMC (commerce) > FMI (aide et stabilité monétaire) ONU au temps de K. Annan (1997-2006) Capacité de l'ONU à être présente dans le monde Capacité de l'ONU à agir pour la paix dans le monde : Réussites / Échecs selon K. Annan Capacité de l'ONU à faire évoluer son fonctionnement ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 193 États-membres 1 État = 1 voix Désigne et oriente Instauration d'une volonté de sécurité collective dans le cadre de l'ONU L'ONU a vu sa présence dans le monde s'accroître. Pendant le mandat de Kofi Annan, 15 missions d'imposition, de maintien ou de consolidation de la paix se sont succédés. Seulement 9 avaient eu lieu entre 1915 et 1997. Dans le cadre des missions de l'ONU : - des nombreuses situations de guerre ont été dénouées de façon pacifique des actions de médiation ont pu de façon préventive, empêcher que les conflits ne dégénèrent en guerre ouverte. Toutefois, la paix obtenue reste souvent fragile d'où la volonté de K. Annan de renforcer les moyens de l'ONU Conseil de sécurité >5 membres permanents avec droit de veto (bloquer le vote d'une résolution) 10 membres non permanents élus pour 2 ans Cour de justice internationale Cour pénale internationale Conseil économique et social UN Envoi de casques bleus > Maintien de la paix et missions humanitaires 1648 1715 Recherche d'hégémonie de la France de Louis XIV (1661-1715) Les trois principes directeurs des Relations Internationales: << ordre westphalien >> ... 1756-63 1- Équilibre des puissances 2- Inviolabilité de la souveraineté nationale Respect des trois 3- Principe de non-ingérence principes directeurs Affirmation de la puissance du Royaume-Uni (Guerre de Sept Ans) PAIX Non-respect des trois principes par désirs d'hégémonie d'une puissance L'ordre westphalien et sa remise en cause 1792 1870-71 Guerre franco-prussienne GUERRE 1815 Guerres de la Révolution et de l'Empire : poussée française *** « Concept européen des états »>, période de paix née du traité de Vienne (1815) progressivement remis en cause par : 1914-18 1GM: affirmation nationaliste des états européens Affirmation des États-Unis comme puissances : rejet de l'équilibre des puissances pour des raisons politiques et morales. Première recherche d'une forme de sécurité collective (14 points de Wilson et naissance de la SDN). D.U.D.H. (1948) sous l'égide de l'ONU au nom de laquelle des ONG forgent le concept de << droit d'ingérence » aux années 1970-80 (ex : Médecins Sans Frontière). 2000-2020: émergence d'une nouvelle superpuissance d'échelle mondiale ? Chine? Inde? 1933 SDN 1945 2GM: impérialismes de puissances européennes et du Japon Années 2000 sécurité sociale Le futur des relations internationales et des questions de paix Hypothèse 1: Retour à un système pré-westphalien : recherche d'hégémonie d'une puissance Hypothèse 2: Mise en œuvre d'une sécurité collective dans le cadre des instances existantes (ONU) ou d'un gouvernement mondial Objet conclusif : le Moyen-Orient, conflits régionaux et tentative de paix depuis 1918 Introduction : une région conflictogène ? région conflictogène (définition): région qui posséderait des caractéristiques propres aux conflits, nom forgée par les européens • carrefour de 3 continents (= région stratégique pour le commerce) Moyen-Orient + Proche Orient = Moyen-Orient élargie ● Raisons de conflits : Le Moyen-Orient a été dominé par les Européens jusqu'en 1945 Mosaïque de peuple (Turcs, Iraniens, Kundes (sous État), Arabes, Israël) et de religions (Islam (divisé entre les chiites et les sunnites qui sont majoritaires), Chrétien d'Orient, Juifs ( religion = judaïsme, peuple = judcité ) ) • ● ● L'imbrication des lieux saints (Jérusalem ). Le Moyen-Orient a vu la naissance des religions monothéistes, c'est un sujet de convoitise • Principal foyer de ressources en hydrocarbures au monde (pétrole, gaz) déterminisme (définition ) : considère qu'un pays est déterminé à faire ce qu'il veut En géographie ainsi qu'en géopolitique, rien n'est joué à l'avance et rien ne condamne le Moyen-Orient des guerres perpétuelles. 1. Des guerres israélo-arabes au conflit israélo-palestinien, évolution et tentative de résolution du conflit A. Des guerres israélo-arabes à l'émergence du conflit israélo-palestinien Durant le XIXe siècle, on constate une montée du nationalisme. Les juifs vivant en France sont considérés / assimilés comme des français de confession juive. Mais une monté de l'antisémitisme a lieu en 1904 avec l'Affaire Dreyfus (1894-1904). Theodor HERZL (1860-1904) est un journaliste juif qui a assisté au procès en révision de Dreyfus. Il est aussi le fondateur du mut sioniste (= idéologie politique basée sur le soutient du projet de création d'un État juif en terre d'Israël) Pendant la Seconde Guerre mondiale, 2/3 des juifs sont exterminés lors de la Shoah. David Ben Gourion est le premier ministre de l'État d'Israël après sa création le 14 mai 1948. L'État d'Israël est un pays démocratique sans séparation avec l'Église sur des bases juives. Mossad est un service secret israélien. 1920 : création de Tel-Aviv ( capitale économique aujourd'hui) 1936: guerre civile entre les milices juives et l'armée arabe J.O. Munich : 1972: Dans le village olympique israélien, des hommes cagoulés prennent en otage la délégation sportive. Cet événement se nomme le « Septembre Noir », ces hommes ont comme revendication la demande de la libération des prisonniers palestiniens. Résolution de cette prise d'otage : la mort de tous les otages et des assaillants suite à un énorme assaut de la police allemande Intifada (définition ) : « guerre des prières » avec des émeutes d'arabes palestiniens contre l'armée israélienne dans les territoires occupés B. Les tentatives de résolution des conflits israélo-arabes et israélo-palestiniens Les accords de Camp David sont signés de 1978 à 1979 entre l'Égypte (A.Sadate) et l'Israël (M.Begin ) Le médiateur est états-unien et se nomme Jimmy Carter. Guerres israélo- arabes Les accords d'Oslo sont signés en 1993 entre l'Israël (Y.Rabin) et les Arabes palestiniens (O.L.P) (Y.Arafat) Le médiateur est états-unien et se nomme Bill Clinton Conflit israélo- palestinien Origine et déroulement du conflit ▪ Le 14 mai 1948 : création de l'État d'Israël (état juif) ▪ Un territoire (Palestine) revendiqué par deux pays (arabes/juifs) ▪ 3 guerres : →1948-1949 : 1ère guerre israélo-arabe (Israël contre Égypte, Syrie, Jordanie) → 5 au 10 juin 1967: guerre des six jours → octobre 1973 : guerre du Kippour ▪ À chaque victoire, Israël agrandit son territoire au détriment des arabes palestiniens ou des États arabes voisins (1967: invasion de Jérusalem est) ▪ Volonté des arabes palestiniens de fonder un état palestinien en lieu et place d'Israël ▪ Volonté de récupérer des territoires occupés par Israël ▪ 1948-1949 : Nasksa suite à la défaite de 1949, exil forcé d'arabes palestiniens de leurs terres (réfugiés) ▪ 1967: Naksa : exil forcé d'arabes palestiniens ▪ après la défaite des États arabes palestiniens ont recours à la guérilla, au Analyse des objectifs de guerre ▪ Pour les États arabes voisins et les Arabes palestiniens → disparition d'Israël de plus en plus cet objectif est devenu irréalisable ▪ Pour Israël → assurer sa survie en tant d'État, une guerre absolue qui dérivent lentement en une guerre réelle ▪ Pour les Arabes palestiniens, l'objectif est de « rejeter les israéliens à la mer »>. C'est une guerre absolue qui dérivent en guerre réelle, seul le Hamas (mut Arabe palestinien musulman islamiste) reste sur une logique de guerre absolue ▪ Pour Israël, l'objectif est de contenir les arabes palestiniens, de les diviser, d'empêcher la création d'un état Analyse de la nature du conflit ▪ Des guerres interétatiques Israël contre états arabes voisins Égypte, Syrie, Jordanie ▪ Guerre intraétatique à dimension transnationale (ex : J.O. de Munich en 1972) Analyse des moyens mobilisés pour la guerre ▪ Globalement des guerres régulières (prisonniers plutôt bien traité avec des irrégularités) (ex : destruction des maisons d'arabes palestiniens civils à Jérusalem) ▪ Guerre symétrique, armée régulière contre régulière chacun à son propre équipement ▪ Guerre irrégulière : civils ciblés, recours à des attentats, détournement d'avions, usage de la répression ▪ Guerre asymétrique : armée régulière (Tsahal) contre des organisations hétéroclites (O.L.P., Hamas...) terrorisme international ▪ création de l'OLP dirigé par Yasser Arafat ▪ 1987-2000: intifadas: rébellion dans les territoires arabes palestiniens Du conflit israélo-arabe au conflit israélo-palestinien, les tentatives de résolution Une tentative de résolution du conflit israélo-arabe : l'exemple des Accords de Camp David (1978-79) palestinien (guerre réelle) ▪ La plupart du temps, la situation ressemble à une paix armée ou guerre larvée Affaiblissement du nationalisme arabe conduisant le gouvernement égyptien à négocier Reconnaissance par l'Égypte de l'État d'Israël et de sa légitimité à exister Éléments de contexte favorables à l'émergence d'un accord Idéalisme de l'administration Carter et volonté d'afficher des résultats en politique étrangère dans le contexte des élections américaines Accords de Camp David (1978-79) Restitution par Israël à l'Égypte de la péninsule du Sinaï occupée depuis la guerre du Kippour (1973) Résolution réelle des facteurs de conflit: PAIX POSITIVE ? Souci du gouvernement israélien d'assurer sa sécurité en profitant de l'état de faiblesse des États arabes dans la négociation de la paix Assassinat du président égyptien A. Sadate (1981) traduisant les oppositions internes à la paix et la montée de l'islamisme Non respect de la promesse par Israël de geler la colonisation au sein des territoires occupés depuis 1967 Permanence des facteurs de conflit: PAIX NÉGATIVE ? Une tentative de résolution du conflit israélo-palestinien: l'exemple des Accords d'Oslo (1993) Reconnaissance d'Israël par I'OLP Éléments de contexte favorables à l'émergence d'un accord Politique « d'enlargement >> (idée de diffuser la démocratie et la paix dans le monde) de la démocratie menée par W.Clinton dans le contexte de l'après Guerre froide Volonté de l'OLP de tirer de l'impact de l'intifada auprès de l'opinion mondiale et de neutraliser la concurrence que lui fait le Hamas (mouvement palestinien islamiste radical) Accords d'Oslo (1993) (accord juste symbolique) Principe admis par Israël de la création d'une autorité palestinienne pouvant se transformer à terme en un État palestinien (c'est un État embryon) Résolution réelle des facteurs de conflit: PAIX POSITIVE ? Nécessité pour Israël de redorer son image après l'intifada (1987) et d'arrivée au pouvoir d'un gouvernement plus favorable à la négociation Fortes oppositions internes à chaque camp au processus de paix : - rejet par le Hamas en Palestine (reprise de la lutte armée) - rejet de l'extrême-droite et par les Juifs orthodoxes en Israël (Assassinat de Y. Rabin en 1995, par son propre camp) Faiblesse du processus de paix dont la symbolique est forte mais qui ne règle aucun des grands problèmes de fond - statut de Jérusalem - droit de retour des réfugiés palestiniens - permanence de la colonisation Permanence des facteurs de conflit: PAIX NÉGATIVE? Conclusion : Les accords de Camp David, même s'ils comportaient certaines faiblesses ont donné lieu à une paix durable entre l'Égypte et Israël. En revanche, il ne fait aucun doute que les accords d'Oslo sont un exemple édifiant d'une paix négative : les causes / raisons du conflit n'ont pas été traité, donc le conflit continue. II. Les deux guerres du Golfe (1991 et 2003) et leurs prolongements Causes du conflit Modalités du déclenchement du conflit Première guerre du Golfe (1991) Déroulement, issue et implications du conflit Bilan: ● ● Endettement de l'Irak Août 1990: invasion du Koweït par l'Irak S.Hussein considère le Koweït comme illégitime Incendies des puits de pétrole Contexte de la fin de la Guerre froide (fort interventionnisme des États-Unis) Résolution de l'ONU qui autorise le recours à la force Rapide victoire de la coalition, l'Irak se retire du Koweït Maintien de S.Hussein au pouvoir Opération << Tempête du Désert » (janvier à février 1991) Maintien de sanctions contre l'Irak, difficultés économiques et humainitaires guerre interétatique : un état contre une coalition d'états guerre d'intervention multilatérale : une coalition intervient sur un théâtre lointain avec l'aval de l'ONU guerre symétrique : armée régulière contre une coalition d'armés régulières guerre régulière avec des dérives irrégulières : dommages collatéraux, incendies des puits de pétrole, S.Hussein a eu recours à des gaz contre une rébellion intérieure Deuxième guerre du Golfe (2003 - 2011) Causes du conflit Modalités du déclenchement du conflit Déroulement, issue et implications du conflit Bilan: Guerre contre le terrorisme (après les attentas du 11 septembre 2001) Accusations à l'ONU contre l'Irak (détenir des armes de destructions massives, abriter des djihadistes d'Al-Qaïda ) Rejet (veto français) Chute de S.Hussein et de son régime Désir de sécuriser des approvisionnements pétroliers Demande d'autorisation de l'ONU Guerre menée par une coalition sans aval de l'ONU (printemps 2003) Déstabilisation de l'Irak => guerre mouvante guerre interétatique devenue intraétatique guerre symétrique devenue asymétrique guerre irrégulière : frappes contre les civils, usage de la torture États-Unis souhaitent intervenir en Irak Guerre civile en 2004 (entre sunnites et chiites ) Situation de chaos qui favorise l'émergence de Daech (2006) Les États-Unis ont prétendu combattre quelque chose, cependant c'est eux qu'ils l'ont finalement créé (le terrorisme) Conclusion : Ces guerres sont différentes dans leurs natures, leurs déroulements et leurs conséquences. Certes, elles se déroulent au même endroit à dix ans d'intervalle. La première guerre du Golfe (1991) est très classique : interétatique, intervention, symétrique, régulière. Cependant la deuxième guerre du Golfe (2003-2011) débute de la même manière, mais elle va mutée et devenir intraétatique, asymétrique, irrégulière. Et elle va surtout plonger l'Irak dans un chaos, dont il n'est toujours pas sorti aujourd'hui.