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HGGSP Spé Term - thème: le patrimoine

02/03/2023

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Thème 3 : Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques
Introduction : au thème 3
Introduction : La notion de patri
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Thème 3 : Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques Introduction : au thème 3 Introduction : La notion de patrimoine : définition, évolutions et enjeux A. Au cœur de la notion de patrimoine : capital et transmission Idées d'amorce : → la ville de Liverpool a été déclassée par l'UNESCO du patrimoine mondial en 2021 → entrée de la fête de l'ours dans les Pyrénées au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, le 29/11/2022 → entrée de la baguette au patrimoine immatériel de l'UNESCO, le 30/11/2022 → entrée de l'harissa et du raï au patrimoine immatériel mondial de l'UNESCO, le 02/12/2022 • Document 1 : Le patrimoine à l'époque moderne dans 1788 de M.Faivelle, extrait étudié : 1h07 - 1h09 Le contexte du film se déroule en 1788, il raconte les prémices de la Révolution Française de 1789. La France est sous la monarchie absolue et le règne de Louis XVI. Ce sont deux pères qui discutent des noces de leurs enfants (Madeleine et Benoît ). Ils s'accordent sur la date du mariage et des biens qui vont leur transmettre (la dot). Cela s'articule sur du mobilier, des terres et des objets du quotidien ( outils, vaisselle...). Ces deux familles sont des paysans modestes, mais pas pauvres. Elles sont de rang social...

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équivalent / égal. Elles sont aussi propriétaires de certains biens, mais également dominées par un noble (elles doivent lui payer des taxes ). Le terme de patrimoine au sens étymologique signifie ce qui est hérité / transmis par le père. La notion de transmission est centrale dans ce thème. Cette notion de patrimoine s'est considérablement élargie au fil du temps. patrimoine (définition ) : à l'origine du mot, c'est un capital individuel destiné à être transmis dans le cadre de la famille → ensemble de biens hérités du passé qui sont transmis aux générations suivantes ou qui méritent de l'être patrimoine matériel (définition ) : ce qui est tangible (concret, dont la réalité est évidente) → ex = objet, monument, instrument, cinéma, photographie, industrie... → château de Versailles (Versailles, 1979) patrimoine immatériel (définition ) : ce qui est intangible → ex = pratique, connaissance, tradition, savoir-faire, expression → baguette de pain (30/11/2022) • Document 2: Les règles de la transmission du patrimoine Art 734: En l'absence de conjoint successible, les parents sont appelés à succéder ainsi qu'il suit : - les enfants et leurs descendants - Les père et mère, les frères et sœurs et les descendants de ces derniers - les ascendants autres que les père et mère - les collatéraux autres que les frères et sœurs et les descendants de ces derniers Chacune de des quatre catégories constitue un ordre d'héritiers qui exclut les suivants Art 735 Les enfants ou leurs descendants succèdent à leur père et mère ou autres ascendants sans distinction de sexe, ni de primogéniture, même s'ils sont issus d'unions différentes. Source: Code civil, Livre III, titre ler, Chapitre III, section I • Document 3 : La transmission du patrimoine, une question en débat << L'inégalité est toujours une construction politique et idéologique. (...) Il faut rendre la propriété temporaire : les mêmes personnes ne doivent pas concentrer le capital éternellement. Je propose qu'au-delà d'un certain seuil, chacun redonne à la collectivité une partie de ce qu'il détient. J'imagine un impôt très progressif sur la propriété. Dans un tel système, les milliardaires disparaîtraient de fait. Cet impôt progressif, qui drainerait une recette de l'ordre de 5% du PIB, bien plus élevé que la taxe foncière (2% du PIB) permettrait le versement d'une dotation universelle : en France par exemple, tous les jeunes de 25 ans recevraient 120 000 euros, ce qui représente tout de même 60% du patrimoine moyen par adulte. On permettrait là une véritable circulation de capital. L'égalité face à l'héritage n'a rien de démagogique, pas plus que l'égalité éducative. Nous vivons dans une société où 50% de la population n'hérite de rien ou presque: la moitié la plus pauvre reçoit 5000 ou 10 000 euros et souvent très tard dans la vie. >> Source: Sonya Faure, Cécile Daumas << Thomas Piketty: Chaque société invente un récit idéologique pour justifier ses inégalités », Libération, 11 septembre 2019. Le document 2 est un code loi, il montre que la transmission du patrimoine est régit par la loi. Par exemple, le code civil prévoit précisément l'ordre des héritiers. L'héritage est alors régit par des lois. Une branche du droit se spécialise dans ce domaine, c'est le droit notarial. En France, les questions d'héritage sont l'objet de débats, notamment politiques. Dans le document 3, Thomas Piketty, économiste français, soumet une réforme radicale de l'héritage. Il propose une dotation universelle de 120 000 €, obtenue grâce à une taxation des patrimoines les plus importants. B. L'élargissement de la notion de patrimoine Le patrimoine est une notion individuelle qui s'est diversifiée, selon 2 axes: → du contenu de ce que l'on nomme « patrimoine >> → des acteurs concernés par le << patrimoine >> patrimoine culturel (définition): ensemble des biens construits par l'Homme et considérés comme constitutifs de son identité → ex = la cathédrale de Notre-Dame (Paris, 1991), la fête de l'ours (Pyrénées Orientales, 2022) patrimoine naturel (définition ) : bien commun n'ayant pas été modifié par l'Homme ou résultant des échanges entre l'Homme et la nature → ex = le parc national de Yellowstone (EU, 1872), le parc national de Serengeti (Tanzanie, 1981), les îles Galápagos (Océan Pacifique à l'ouest du pays de l'Équateur, 1978), la Grande Barrière (Australie, 1981) patrimonialisation (définition ): processus de création de patrimoine Du point de vue des acteurs Du point de vue du contenu XVIe s Frise chronologique sur l'élargissement de la notion de patrimoine XVIIIe s Le patrimoine : une notion individuelle et familiale, progressivement organisée et régie par l'État Le patrimoine : une notion essentiellement matérielle et économique XVIIe s Le patrimoine : une notion qui devient collective et qui s'articule autour de la Nation - création des premiers musées nationaux - définition de monuments auxquels la Nation peut s'identifier (exemple : la cathédrale de Reims en France) Naissance d'un patrimoine collectif d'abord limité aux bâtiments et aux biens mobiliers Du patrimoine individuel au patrimoine collectif XIXe s XXe s Définition d'un patrimoine mondial: naissance de I'UNESCO (1946), convention de protection du patrimoine mondial (1972) Définition progressive d'un patrimoine naturel Extension de la nation au patrimoine immatériel (pratiques, savoir-faire ) Puis élargissement dans différents domaines : archéologie, urbanisme, industrie... Du patrimoine économique aux patrimoines culturel, naturel, mémoriel (matériel et immatériel) L'élargissement de la notion de patrimoine : Du patrimoine aux patrimoines Le patrimoine : une notion économique reposant sur des biens matériels destinés à être transmis Le patrimoine devient aussi culturel : monuments et objets mobiliers devant être conservés et transmis (fin du XVIIIe siècle) Extension progressive (XXe siècle) des composantes de ce patrimoine culturel et matériel: archéologie, industrie, cinéma, photographie Développement progressif de l'idée d'un patrimoine collectif Constitution de collection d'œuvres d'art par des propriétaires fortunés (cabinet de curiosités, à partir de XVIe-XVIIe siècles) Institution des premiers musées nationaux : les œuvres dont on juge qu'elles ont un intérêt sont offertes au public (fin du XVIIe siècle) Le patrimoine culturel n'est plus seulement matériel, mais s'élargit aux pratiques, savoir-faire et devient immatériel Le patrimoine devient une notion collective Travail de l'UNESCO dans la définition des composantes du patrimoine immatériel devant être protégé et conservé Le patrimoine : une notion individuelle et familiale Intégration progressive d'un patrimoine mémoriel, de lieux qui apprennent aux hommes quelque chose sur eux- mêmes (exemple: démarche actuelle de Tchernobyl) Développement progressif de la notion de la Nation (XVe-XVIIIe siècles) Constitution d'un patrimoine « national >> (exemple: pendant le Révolution Française) pouvant être mobilisé comme ciment de la Nation (exemple : guerre de 1914-1918) Définition progressive (XXe siècle) d'un patrimoine naturel (création des parcs nationaux / régionaux) Le patrimoine devient une notion << nationale >> Définition par l'UNESCO d'un patrimoine mondial naturel (à partir de 1972) Développement de valeurs à portée universelle (exemple: droits de l'homme ) à partir de la fin du XVIIe siècle P Naissance de l'UNESCO dans le cadre de l'ONU en 1946 C E S L'élargissement de la notion de patrimoine : Du patrimoine individuel au patrimoine collectif, acteurs et statut Le patrimoine devient une notion mondiale U S D' L A R G I S S E Patrimonialisation : processus de création de patrimoine M E N T C. Les enjeux multiples du patrimoine Des enjeux financiers et économiques Utilisation du patrimoine dans un objectif - de valorisation. ● - d'appropriation - d'investissement (achat) - de financement (vente) ● Des moyens : - identifier -labelliser - réhabiliter - restaurer - informer - éduquer Le patrimoine, des enjeux multiples Des acteurs : - les associations - les entreprises - les États - les organisation (UNESCO) Conflits Ou Coopération Transmettre et préserver Le patrimoine, une notion d'abord privée, devenue aussi publique Des enjeux identitaires (et mémoriels) et politiques (et géopolitiques) Utilisation du patrimoine dans un objectif - d'affirmation - de rayonnement - de mobilisation - de mémorialisation Aujourd'hui, pour s'établir on ne dépend plus de ses parents. Puisque l' « on devient hériter à 60 ans, c'est-à-dire lorsqu'on a déjà l'âge de la retraite et que l'on a généralement constitué son propre patrimoine » selon Martine Ségalen dans une entretien de Martine Fournier en 2002 Des menaces : - la destruction - les phénomènes naturels - le réchauffement climatique - l'urbanisation UNESCO = Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (définition): organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture + institution internationale spécialisée dans l'ONU créée le 16 nov. 1945 à la suite des dégâts et massacre de la 2GM → objectif : contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l'éducation, la science et la culture, la collaboration des autres États afin d'assurer le respect universel de la justice, des lois et droits de l'Homme et libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, sexe, religion ou langue. patrimoine mondial de l'UNESCO ( définition): liste de biens culturels et naturels créée par l'UNESCO à partir de 1972, augmentée à partir de 2003 par la liste de biens immatériels Axe 1 : Les usages sociaux et politiques du patrimoine I. Le patrimoine entre héritage du passé et construction politiques A. L'attachement au patrimoine, un fait social... • 90% des français se disent attachés au patrimoine → 60% sont prêts à consacrer du temps au patrimoine → 30% ont déjà donné de l'argent pour protéger le patrimoine En vertu de cet attachement, 3/4 des français voudraient que le patrimoine soit plus accessible → cet attachement se traduit par une demande de patrimonialisation → considèrent les traditions, coutumes locales et le patrimoine industriel plus proches d'eux 96% des français pensent que le patrimoine contribue au rayonnement de la France dans le monde 16 avril 2019: incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris → composante identitaire du pays → représente les périodes historiques, la musique et la littérature du pays → drame national → héritage du passé qui permet d'avoir une identité dans le présent → E.Macron (président de la République) a pris immédiatement la parole au pied du lieu, entouré du premier ministre (E.Philippe ), président de l'assemblée nationale (R.Ferrand ) et de la maire de Paris (A.Hidalgo ) => mobile toutes les sphères de l'État → discours dramatique, rassurant, émouvant, solennel, projection vers l'avenir → s'adresse d'abord aux catholiques, puis aux parisiens, enfin aux français et « même ceux qui n'y sont jamais venus >> → président de la République adresse ses pensées à tous les français comme s'ils étaient tous touchés par cet événement B. ... qui nourrit et explique des usages politiques De ce qui constitue l'attachement au patrimoine, celui-ci varie selon les pays concernés. Ces spécificités dépendent de l'histoire de chaque pays. Éléments patrimoniaux mobilisés Esplanade et château du Louvre Pyramide du Louvre Hymne à la joie de Beethoven Éléments patrimoniaux mobilisés Panthéon La victoire d'Emmanuel Macron aux présidentielles de 2017 Nature du patrimoine Patrimoine architectural et historique (ancien château des rois de France devenu musée national) Patrimoine architectural plus récent, voulu par F. Mitterrand (années 80 ) Patrimoine musical allemand puis européen (Hymne du conseil européen en 1972, puis de la CEE et de l'UE depuis 1985) Utilisation politique Patrimoine architectural dévolue depuis la Révolution Française au culte de grands noms de la Nation E. Macron essaie de s'inscrire dans le temps long de l'histoire de France (depuis les rois ) Il choisit un des monuments historiques les plus emblématiques pour les Français : volonté de les unir et de devenir le président de tous les Français (au-delà de ceux qui l'ont élus ) La pyramide du Louvre a été voulue par le président socialiste F. Mitterrand et acceptée par le président gauchiste J.Chirac E. Macron essaie de créer un lien avec ses deux prédécesseurs et de faire apparaître sa présidence comme à la fois de gauche et de droite Volonté de s'inscrire dans une certaine modernité En choisissant l'hymne européen, E. Macron entend dès le début, engager son action dans le cadre d'une adhésion forte à l'Union européenne et ses principes La cérémonie d'investiture de François Mitterrand en 1981 Nature du patrimoine Utilisation politique François Mitterrand choisit un monument emblématique dans lequel tous les français peuvent se reconnaître : il inscrit le début de son action dans une continuité avec les deux derniers siècles de l'histoire de France Tombeaux de Jean Jaurès et de Jean Moulin Hymne à la joie de Beethoven ● ● Points communs entre les deux cérémonies d'investitures : Entrée forte + marche seule = entrée solennel Ouverts à l'Europe Points divergents entre les deux cérémonies d'investitures : • ● . Conclusion: L'importance sociale et politique du patrimoine en France est national • Passer un message avec les cérémonies d'investitures ● ● Sanctuaire honorant deux grands hommes << panthéonisés >> ● Patrimoine musical allemand puis européen (Hymne du conseil européen depuis 1972 ) Palais de Berlin (RDA) doit être détruite : Diffère avec l'architecture à Berlin Coûte cher d'entretenir un bâtiment vide Réaction du peuple allemand : décision politique, trop frais dans l'histoire allemande, lourd passé de la RDA, pas d'accord Contradiction usage politique du patrimoine et l'importance social qu'il peut conserver Point de vue politique : allemands de l'est pensent que ceux de l'ouest prennent encore le dessus Attachement historique à ce bâtiment C. Usages sociaux et politiques du patrimoine, à travers l'exemple du château de Versailles En honorant Jean Jaurès, F. Mitterrand inscrit son action dans le cadre du socialisme : sa victoire est celle de la gauche En honorant Jean Moulin, Mitterrand choisit d'honorer une figure unitaire dans laquelle tous les Républicains (de gauche comme de droite) peuvent se reconnaître. Il entend ainsi être président de tous les Français ● En choisissant l'hymne du conseil de l'Europe, F. Mitterrand entend expliciter son adhésion au processus de construction européenne . Lieux Macron est face aux français, Mitterrand plus intimiste est seul face aux tombeaux Macron se positionne de gauche et de droite, engagement. Cette cérémonie dans le cadre solennel par le caractère solitaire de la longue marche, traduisant implicitement l'esprit de nos institutions de la Ve République, qui confère au chef de l'État des pouvoirs importants pour certains aspects hérédités d'une tradition régalienne (droit attaché à la royauté, droit de grâce ). Sa cérémonie rappelle en de nombreux points communs celle de F. Mitterrand au Panthéon. Dates clés du château: https://youtu.be/N2hoOMmXeyk 1629 - 1634 : Louis XIII fait bâtir un pavillon de chasse • 1634 : Louis XIV hérite d'un petit château en briques et pierres 1665 : début des aménagements du château ( agrandissement continu ), symbole de l'absolutisme, centre vie politique 1789: roi et sa famille quittent Versailles suite à la Révolution Française. Le château de Versailles cesse dès lors d'être la résidence des rois 1832: transformation du château en musée historique sous Louis-Philippe • 1979: inscription au patrimoine mondial de l'Unesco (suite à une souscription en 1952) Explications → Volonté d'impressionner en montrant la puissance de la France, symbolisée par ce lieu emblématique → Volonté d'établir de bonnes relations entre les 2 Nations → Versailles = symbole de la monarchie La réception de Vladimir Poutine par Emmanuel Macron au château de Versailles en mai 2017 Critiques → Vient de l'opposition politique et du peuple français lui-même (droit de regard suite au patrimoine social, appropriation du peuple) → Cadre trop monarchique → Un cadre plus démocratique et plus neutre aurait été plus approprié / propice → Trop d'honneur envers Poutine Enjeux et usages Des enjeux financiers / économiques Des enjeux identitaires/ politiques (historiques) Des usages sociaux Des usages politiques Les usages sociaux et politiques du château de Versailles depuis l'Empire Justification << Mots clés » du patrimoine pouvant être mobilisés Les usages du château de Versailles nourrissent des enjeux financiers importants. Billetterie, location pour des événements privés ou le tournage de films, merchandising sont les sources majeurs de revenus du château, loin devant les subventions accordés par l'état Musée national célébrant l'histoire de France, le château de Versailles est un lieu dans lequel s'inscrit la mémoire de la Nation. Ces enjeux identitaires ont été mobilisés pour humilier la France après une défaite (proclamation de l'empire allemand après la guerre de 1870), comme la France (et ses alliés) ont pu mobiliser le même symbole pour prendre leur revanche (traité de Versailles en 1919) Certains usages qui sont fait au château de Versailles peuvent être considérés comme des usages sociaux : → les visites qui ont lieu dans la majeure partie du château → les films qui y sont tournés et qui sont destinés à un large public → les actions de formation et d'éducation qui visent à une meilleure connaissance et une meilleure transmission du patrimoine Depuis 1830 et sa transformation en musée, le château, symbole de la Monarchie absolue, est offert à la Nation tout entière par la célébration de son histoire. La démocratie française vit à Versailles, puisque le château est le cadre dans lequel se réunit le Congrès du Parlement français. Par ailleurs, il reste un cadre d'activité diplomatique par la réception de chefs d'État étrangers (Xi Jinping, Vladimir Poutine) et l'organisation de conférence internationale (traité de Versailles en 1919, tenue du G7 en 1982) - valorisation - financement (par les locations) - mémorialisation - affirmation - rayonnement - informer - éduquer - mémorialisation - mobilisation - affirmation - rayonnement Les usages de Versailles : des usages complémentaires ou contradictoires Des usages complémentaires: - Faire vivre la démocratie française par la réunion du Congrès dans ce cadre important pour l'histoire de la Nation semble cohérent. - La transformation du château absolutiste en musée, est un aménagement de la mémoire qui permet son appropriation par la République, d'autant que le lieu reste largement accessible au public. Des usages contradictoires - L'importance mémorielle du château de Versailles pour les Français, cadre assez mal avec sa << privatisation », même partielle pour des évènements privés (location de salle, d'espace...). merchandising (définition ) : techniques de présentation des marchandises visant à inciter le consommateur à acheter mécénat (définition): action de protection et de promotion des arts par un particulier ou une entreprise présentant un intérêt général, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire. → Pour le ministère de la Culture, depuis 1989, il s'agit du soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l'exercice d'activités Le château de Versailles a connu un réaménagement du lieu et de la mémoire, afin de devenir accessible à tous les Français. II. Le patrimoine mondial, distributions géographiques et tensions géopolitiques Problématique : Est-ce que la géographie du patrimoine est un question publique ? A. Le patrimoine, une inégale distribution géographique ... La répartition géographique des composantes du patrimoine mondial de l'UNESCO est très inégalitaire. À eux seuls l'Europe et l'Amérique du Nord concentre presque 50 % (47,8%) de ce patrimoine. À l'inverse certaines régions du monde telles que l'Afrique ou le Moyen-Orient n'atteignent pas 10% de ce patrimoine. Si l'on cherche à analyser ce déséquilibre selon la nature du patrimoine considéré, il apparaît : qu'il est moindre pour les composantes naturelles du patrimoine mondial qu'au contraire ce déséquilibre est très important pour les composantes culturelles du patrimoine mondial) ● ● la patrimonialisation n'est pas neutre politiquement : ses fondements étant Européens, la définition de ce qui constitue le patrimoine a favorisé des composantes européennes (notamment les monuments) la patrimonialisation repose sur des avis d'experts qui ont également tous contribué à ce que soit porté un regard centré sur l'Europe de ce qui méritait d'être retenu dans le patrimoine mondial les enjeux économiques liés à la patrimonialisation ont favorisé une compétition / émulation entre États européens La question de l'inégale répartition spatiale du patrimoine dépasse le seul problème de la domination par les Nord des politiques et des techniques de patrimonialisation. En effet, une grande partie du patrimoine mobilier de l'Afrique subsaharienne (masques africains, statues...) se trouve concentrée dans les musées européens. Selon certaines estimations, jusqu'à 90% du patrimoine de l'Afrique se trouve hors d'Afrique. Mais il y a aussi eu des guerres intraétatiques (guerres tribales) en Afrique, pendant lesquelles les œuvres disparaissent, pourrissaient... ● la patrimonialisation au final a souvent été une expression de la puissance : le rayonnement culturel est le fruit des réalités géoéconomiques et géopolitique du monde première vague : années 1880-1930: administration coloniale et rôle de l'Église deuxième vague : au moment des indépendances dans les années 1960: rôle essentiel des acteurs privés, notamment des marchands d'art Conclusion: La répartition géographique du patrimoine mondial est le fruit des politiques de patrimonialisation qui ont été mises en œuvre. Or celles-ci ne sont pas neutres politiquement. Les fondements même de la notion de patrimoine ainsi que les experts travaillant à la labellisation au sein de l'UNESCO par exemple sont européens. L'inégale répartition spatiale du patrimoine de l'UNESCO trouve son origine dans cette réalité ainsi que dans la compétition pour la patrimonialisation à laquelle se sont livrés les pays développés des Nord dans un premier temps, les pays émergents du Sud (ex: Chine) dans un second temps. Au final, la patrimonialisation a souvent été une expression de la puissance, un reflet des réalités géoéconomiques et géopolitiques du monde. Cette localisation hors d'Afrique du patrimoine africain et dans une moindre mesure pour les continents asiatiques ou sud-américains est assez largement un héritage de l'histoire coloniale. C'est dans le contexte de la colonisation qu'à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle a été organisé par les administrations coloniales le transfert vers l'Europe du patrimoine des pays colonisés. Les indépendances acquises dans la deuxième moitié du XXe siècle, loin de stopper le phénomène l'ont aggravé même si les acteurs de cette collecte ne sont plus les mêmes : dans le contexte d'États jeunes et encore fragiles, les marchands d'art ont alors capter une large part du patrimoine qui demeurait encore sur place. B. ... qui fait l'objet de remises en cause, de débats et de conflits Mise en évidence de la naissance de la notion de patrimoine immatériel. Le patrimoine évolue vers tout ce qui constitue une forme d'héritage culturel. L'une des évolutions récentes majeures des politiques de patrimonialisation est la définition récente, au tournant des années 2000, du patrimoine culturel immatériel. De ce fait, les patrimoines non européen sont sans doute mieux pris en compte dans ces nouvelles dimensions du patrimoine mondial. Dans ce cadre, le patrimoine évolue vers tout ce qui constitue une forme d'héritage culturel. Pensée au sujet des pratiques de la place Jemaa el-Fnaa de Marrakech, la notion de patrimoine culturel immatériel a contribué à une meilleure prise en compte du patrimoine de certaines régions du monde et notamment de l'Afrique (a favorisé de nombreuses prises d'initiative dans certains pays africains). La géographie du patrimoine est l'expression des politiques de patrimonialisation. Ces dernières ont récemment eu pour objectif de réduire les déséquilibres spatiaux qui demeurent toutefois importants. La patrimonialisation a permit un rééquilibrage et un élargissement de la notion dans le monde, car toutes les parties du monde peuvent être concernées. Ouverture d'un musée à Berlin, qui abrite des objets provenant d'Afrique → en septembre 2022: musée d'ethnologie au Humboldt Forum → ambassadeur du Nigeria a fait la demande d'un retour des œuvres dans leur pays d'origine → du à leur ancien empire colonial → les pays d'origine de ces œuvres veulent récupérer leur héritage culturel → ce phénomène n'est pas spécifique à l'Allemagne, tous les anciens empires coloniaux sont concernés par ses demandes → enjeux sociaux et sociopolitiques L'Afrique utilise certaines méthodes pour retrouver son patrimoine : via le biais d'un rachat des œuvres ou lors d'une restitution complète suite à un accord préalable. Les acteurs sont des associations et les États eux-mêmes. Ce qui fait de cette demande de restitution, une demande de nature sociale et politique. Néanmoins, l'Afrique se heurte à des résistances dans ses démarches. Certains pays refusent de rendre les œuvres, estimant qu'elles font parties de l'héritage de leur empire colonial, et que s'ils les renvoient, des musées n'existeront plus pour cause d'absence d'œuvres à présenter aux visiteurs. Ce serait le cas du Quai Branly à Paris, si toutes les œuvres africaines exposées devraient être rendues. De plus certains pays qui abritent ces œuvres africaines se posent la question de la capacité des pays africains à conserver les œuvres, si elles venaient à être envoyées. La restitution du patrimoine africain traduit les réalités géopolitiques du monde actuel, avec la Chine qui a financé la construction du musée des civilisations noires de Dakar à hauteur de 30 millions, cela fait de ce pays un acteur principal qui affirme sa volonté de se faire des alliés et de montrer sa puissance économique. Ensuite certains pays commence à reconnaître la légitimité d'un possible retour des œuvres dans leurs pays d'origines, c'est ce que l'on a pu voir pendant le discours de Macron en 2017 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. C. Un exemple de conflit du patrimoine : frise des Panathénées Sur l'acropole d'Athènes se trouvent de temples et des sanctuaires pour les Dieux, dont le Parthénon qui est réservée à la déesse Athéna, où on lui fait des offrandes (du bœuf ). La frise des Panathénées se trouvent tout autour du Parthénon d'Athéna, elle se déroulait sur les quatre côtés sur plus de 160 mètres de long. Elle y a été sculpté de 442 à 438 avant J.-C. Cette frise a traversé l'histoire, malgré l'avancée de l'empire ottoman et les dégâts naturels. Mais aussi à travers les remplois du temple au cours des siècles, un temps église, puis mosquée..., certains morceaux de marbres ont même été brûlés. De 1801 à 1804, un lord anglais, le Lord Elgin a essayé de ramener 25 plaques pour sa collection privée, pour cela il les a mis sur un bateau. Cela étant trop lourd, le bateau a coulé en embarquant avec lui 17 plaques, seules 4 plaques ont pu être récupérer. Elles sont ensuite vendues au Parlement puis revendues au British Museum, en 1816. Ainsi jusqu'à maintenant, une partie de la frise est conservée au British Museum. Nature des enjeux En faveur du retour de la frise à Athènes et des arguments Financiers, économiques et juridiques Identitaires et politiques Artistiques et techniques → L'acquisition par les Anglais de la frise n'a pas de valeur juridique, puisque réalisée à l'époque de l'empire ottoman par les Turcs, et non par les Grecs → Par ailleurs, l'UNESCO soutien moralement et juridiquement, le retour de la fresque à Athènes → Les Grecs considèrent ces frises comme une composante fondamentale de leur identité → Elles sont avec le Parthénon, un élément d'identification de la Grèce par le monde → La Grèce défend donc ici le retour des frises à Athènes, au nom d'une vision nationale du patrimoine Au plan artistique, les frises ne prennent sens que dans leur cadre d'origine. Ailleurs, elles y perdent de leur beauté, notamment au plan de la lumière qui doit les mettre en valeur, les transfigurer → Les frises des Panathénées et le Parthénon en lui- même ne peuvent se concevoir séparément, c'est une mutilation En faveur du maintien de la frise à Londres →→ Pour les Anglais, la frise a été légalement achetée par le British Museum en 1816, qui en détient la propriété. Toute décision concernant les frises ne peut être prise que par le musée, et non par les instances gouvernementales → Par ailleurs, le British Museum insiste sur le fait qu'il met à disposition du public la fresque de manière gratuite, garantissant ainsi un accès universel et démocratique aux sculptures → Pour le gouvernement britannique, les frises ne doivent pas être considérées comme relevant d'un patrimoine grec, mais s'inscrivant dans le patrimoine mondial. L'exposition gratuite à Londres de cette œuvre est une contribution britannique à ce patrimoine mondial → L'exposition des marbres de la frise à Londres dans une salle qui a été spécialement pensée pour eux en soi un acte créatif au plan artistique qui fait vivre les frises dans le présent Au plan technique, la Grèce s'est dotée en 2009 d'un musée moderne au pied de l'Acropole. Les frises y disposent d'une salle dédiée, dont l'architecture est pensée en fonction du Parthénon, et l'orientation en fonction de la luminosité : les frises sont donc prêtes à être accueillies Ce sont alors des enjeux économiques qui dominent, et non ceux culturels. Axe 2 : La préservation du patrimoine : entre tensions et concurrences 1. Urbanisation et patrimoine : l'exemple de Paris, entre protection et développement économique Paris, surnommée « la Ville Lumière » est la capitale de la France. Elle est connue dans le monde entier pour sa vie artistique et culturelle et est d'ailleurs la ville la plus visitée au monde (50 millions de touristes, dont 22 millions de touristes internationaux durant l'année 2019). Elle est surtout connue pour la tour Eiffel et le musée du Louvre. Paris est aussi un centre politique et économique majeur, avec le Parlement Européen, l'Assemblée Nationale, le Sénat, le quartier de La Défense,et de la Bourse. Depuis le Moyen Âge, la ville de Paris s'agrandit au fil d'aménagements successifs qui développent la richesse et la diversité de son patrimoine, attirant des visiteurs du monde entier et contribuant à l'influence française. Le patrimoine parisien comprend plus de 2 000 monuments historiques 200 musées, 1000 galeries d'art, 14 000 cafés et restaurants dont 90 restaurants étoiles. A. Paris, ville mondiale qui s'appuie sur un patrimoine exceptionnel... Problématique : Y a-t-il une complémentarité ou une contradiction pour une ville, entre son développement économique et la préservation de son patrimoine ville mondiale (définition): métropole / ville ayant une position stratégique à l'échelle mondiale et constituant un nœud de communications au sein d'un réseau → elle concentre des fonctions de commandement et dont le rayonnement s'exerce à l'échelle internationale, en raison de son histoire, son patrimoine, ses productions artistiques ou culturelles, associées à ses fonctions économiques et politiques. → exemples : Londres, New York, Tokyo, Paris, Singapour, Séoul, Amsterdam, Berlin, Hong Kong, Sydney... Avec Londres, New York et Tokyo, Paris est l'une des quatre villes qui peuvent prétendre par les fonctions stratégiques qu'elle exerce à l'échelle mondiale au statut de ville mondiale. Elle se caractérise en même temps par un patrimoine exceptionnel et identifié dans le monde entier (Tour Eiffel, arc de triomphe...) qui vaut à une grande partie de son centre d'être classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, institution dont elle abrite par ailleurs le siège. D'une façon générale, la patrimonialisation n'est pas un frein au poids économique de Paris dans la mondialisation. Elle en est au contraire une composante essentielle. Les principaux atouts de Paris en tant que ville monde relèvent de son cadre de vie et de son rayonnement qui reposent largement sur un patrimoine exceptionnel, concentrant plus de 10 monuments ou musée de renommée mondiale. Le patrimoine est devenue une << industrie culturelle », composante à part entière des fonctions métropolitaines de Paris et instrument de la valorisation de son image. Le patrimoine est sans doute l'un des domaines où Paris réussit le mieux dans la concurrence qui l'opposent à New York, Londres ou Tokyo, les autres villes mondiales. Les paysages parisiens traduisent l'articulation entre la patrimonialisation d'une part et la modernité attachée aux fonctions économiques de la ville-monde d'autre part. L'axe du pouvoir et des affaires qui s'étend du Louvre à la Défense en offre une bonne illustration : le Louvre, le jardin des Tuileries, la place de la concorde et l'arc de triomphe, héritages patrimoniaux du passé sont connectés, notamment par l'avenue des Champs-Élysées au quartier moderne de la Défense où l'on retrouve les paysages verticaux propres aux grandes métropoles mondialisés, sans que ceux-ci n'abîment l'image de Paris. B.... mais dont les mutations génèrent des conflits d'usage et des inégalités dans la patrimonialisation Problématique : Toutes les formes de patrimoine, font-elles à Paris, l'objet du même souci de conservation et de la même mise en cohérence Les berges de la Seine font face à un conflit d'usage: entre ceux qui veulent les patrimonialiser (accessibilité, paysages...) et ceux qui critiquent cette patrimonialisation voyant un risque de « muséification » de Paris. Ainsi les usagers, riverains, automobilistes ont fait des requêtes en justice. D'un côté la piétonisation des quais de la Seine permettrait aux piétons de circuler plus librement et moins dangereusement en ayant plus d'espaces, cela limiterait aussi la pollution et préserverait les quais de Seine. De l'autre, le parcours pour les automobilistes serait rallongé, car ils ne pourraient plus passer par ici.Du coup, la cohabitation dans un même espace des habitants et des touristes a des conséquences dans l'organisation de la ville, qui est confrontée à des choix entre protection et nouvel urbanisme. Donc la vie économique de Paris peut être contrariée par la patrimonialisation. << muséification » (définition): évolution d'espaces patrimonialisés qui se spécialisent dans des fonctions touristiques au détriment des autres fonctions urbaines Les Halles sont un marché couvert de Paris. Depuis le XIXe siècle, elles nourrissaient Paris. E. Zola les a même qualifié de << ventre de Paris ». Dans les années 1960, elles sont délocalisées par manque de place vers le Sud de Rungis. Ainsi ce marché est immense (passant de 25 hectares à 350 hectares ), le plus grand d'Europe. Mais une question se pose : que faire sur l'ancien emplacement ? Le détruire, le rénover ou le restaurer ? Car cela reste un élément du patrimoine. Du coup plusieurs projets sont proposés. C'est de projet de les transformer les Halles en gare RER, qui est décidé. Ce qui a été conservé → conservation du pavillon n°8 (à Nogent-sur-Marne) → fonction commerciale de Halles → architecture actuelle de la canopée avec un toit en verre (rappel des pavillons) Ce qui a été détruit → destruction de 9/10 des pavillons → le « peuple des Halles » a disparu : ceux qui travaillaient ici ou autour, les SDF, les prostituées → des métiers ont disparu (tasseur, approvisionneur...) → disparition de la vie de quartier => les 3 derniers = patrimoine immatériel On peut conserver les éléments du patrimoine, mais on ne peut pas déplacer le patrimoine immatériel, qui s'efface et que l'on perd irrémédiablement. Mais on garde ce patrimoine immatériel dans l'art : photos, littérature, peintures, musiques. Une maison d'artistes a été démolie en 1975: destruction matérielle et immatérielle Des structures, des maisons sont détruites pour reconstruire quelque chose de plus moderne. C'est ainsi qu'a commencé dans les années 1970, la gentrification de Paris. Il y a eu plusieurs vagues de gentrification (des années 1970 jusqu'aux années 2000 ). Aujourd'hui c'est presque fini, mais elle s'étend au-delà de Paris. Elle n'avance pas uniformément, c'est un endroit précis qui est d'abord touché, puis cela s'étend à partir de là. La gentrification est la transformation de quartiers populaires dues à l'arrivée de catégories sociales plus favorisées qui réhabilitent certains logements et importent des modes de vie et de consommation différents. Les catégories populaires et leurs modes de vie sont alors rejetés vers l'extérieur. Légende : La gentrification de Paris ● Progression de la gentrification de Paris des années 1970 aux années 2000 Axe ouest-est de la gentrification Avant poste de la gentrification Exurbanisation (rejet vers l'extérieur) des catégories populaires Montmatre Parc Montsouris Buttes- Chaumont Père-Lachaise Conclusion: À Paris, le patrimoine est une composante de sa puissance, mais des portions entières sont détruites. Ainsi, il existe plusieurs patrimoines à Paris (« Les patrimoines ») avec une disparition surtout du patrimoine populaire par la métropolisation. Les relations de Paris à son patrimoine sont complexes et contradictoires, en s'appuyant sur un patrimoine valorisé pour asseoir son rayonnement, son pouvoir. Mais il y a aussi un patrimoine de rénovation urbaine et la gentrification. Une partie du patrimoine disparaît (ex : les Halles ), surtout celui immatériel. les modes de vie et les populations populaires sont rejetés en périphérie. Seules les créations artistiques en gardent une trace. La tension entre les évolutions urbaines et la sauvegarde des patrimoines est inévitable, certains sont l'assise de la puissance, d'autres sont artificialisés ou disparus II. Venise entre valorisation et protection du patrimoine Venise est une ville côtière du nord-est de l'Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s'étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts, elle est située au milieu de la lagune vénète. Venise est renommée pour cet emplacement exceptionnel ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel, qui lui valent une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO (1987). La massification de ce tourisme culturel modifie les pratiques des habitants de la ville. On constate une baisse du nombre des résidents, notamment dans le centre ancien, et un déséquilibre des activités, désormais consacrées au seul tourisme. Au XVe siècle, Venise était le centre du commerce mondial et la plus grande ville portuaire au monde. A. Venise, un patrimoine entre mise en valeur et mise en péril Depuis 1987, Venise est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO • Originalité du site : dans centaines d'îles dans une lagune reliées par des canaux Patrimoine architectural riche suite à un héritage multiple: influences byzantine, romane, de la renaissance, baroque Croissance du tourisme de masse Hausse des prix de l'immobilier et baisse de la population vénitienne Venise, un patrimoine en péril Type de mesure Technique et financier Politique Présence croissante des paquebots géants Disparition des activités et des commerces traditionnels Perte d'authenticité et risque de « dysneylandisation » de Venise Facteurs économiques Érosion accrue des berges et destruction de la lagune Risque pour Venise de se voir placée sur la liste du patrimoine en péril, voire de perdre son label UNESCO Progressive destruction de la cité Croissance des épisodes d'acqua alta Facteurs naturels État italien et municipalité de Venise Municipalité de Venise acqua alta (définition ): phénomène de marée qui, à Venise, provoque des inondation plus ou moins fortes, du fait du niveau de la ville situé au-dessous du niveau de la mer → En novembre 2019, Venise était inondée à 80 % par un épisode particulièrement fort d'acqua alta << dysneylandisation » (définition ) : terme popularisé par la géographe Sylvie Brunel, désignant la transformation des territoires et des sociétés locales pour répondre aux attentes touristiques surtourisme (définition): situation dans laquelle il est jugé qu'un trop grand nombre de touristes visitent un lieu B. Les problématiques de la sauvegarde du patrimoine vénitien Mesures prises pour essayer de protéger Venise Acteurs Déstabilisation des bâtiments Description de la mesure 4 grandes digues mécaniques fixées sur des blocs en béton, qui se relèvent quand l'acqua alta monte Localiser et concentrer les touristes sur les lieux touristiques, pour laisser plus de place aux locaux Fiscale Technique Technique Municipalité de Venise État italien État italien et chercheur Défiscaliser les locations en faveur des vénitiens, mise en place d'une réservation obligatoire pour les groupes de touristes (pour étaler les arrivées), implanter un label vénitien (certifier les produits réellement vénitien), limiter l'implantation de fast-foods Déplacer le port à l'extérieur de la lagune (accostement à l'extérieur du centre de Venise), mise en place d'une taxe pour les touristes qui ne dorment pas à Venise Surélever Venise en injectant très lentement, du gaz carbonique ou de l'eau de mer sous la cité III. La dépatrimonialisation et ses limites à travers l'exemple du Mali Problématique : Détruire le patrimoine peut-il constituer un projet politique ? dépatrimonialisation (définition ): processus de destruction du patrimoine Le Mali est un état d'Afrique, à peu près deux fois plus grand que la France mais avec seulement 20 millions d'habitants (un tiers de la France ). Cet état est saharien et subsaharien, c'est-à-dire qu'il se trouve sur le désert du Sahara. Le Mali, comme tous les pays d'Afrique ou presque, est très diversifié éthiquement et culturellement avec une mosaïque de peuples et de cultures. Néanmoins c'est un pays majoritairement musulman. Comme l'ensemble de l'Afrique saharienne et subsaharienne, la Mali est affecté par le djihadisme avec plusieurs groupes actifs, dont Ansar Dine (principalement constitué de touareg et créé en mars 2012). Les djihadistes réalisent des conquêtes au début des années 2010. La région d'Afrique de centre-ouest a connu l'essor de royaumes puissants au cours du Moyen Âge. Différence entre l'islam et l'islamisme : L'islam est une religion née au VI ou VII ème siècle dans la péninsule de l'Arabie Saoudite L'islamisme est un mouvement politico-religieux, qui a pour objectif d'imposer la loi religieuse (la Charia) dans un état. Il souhaite donc que la religion musulmane devienne une affaire publique → il s'agit du synonyme religieux de l'islam politique → exemples d'état islamique : l'Afghanistan, l'Arabie Saoudite A. La destruction du patrimoine malien : situation et état des lieux Des groupes djihadistes venus de l'extérieur ont détruit des bâtiments (mosquées, mausolés...), ils ont aussi brûlé des manuscrits religieux et non religieux à Tombouctou / Timbuktu (orthographe locale). Les habitants de la ville les ont aussi accompagnés dans leur démarche de destruction. Les habitants semblent choqués, en colère et attristés par cette perte irréparable. Ils traitent ces djihadistes de bandits et de destructeurs. Ces monuments témoignent du passé historique de la région, de son origine islamique. Les centres universitaires et culturels, qui reçoivent des savants et 25000 étudiants, sont des lieux pratiqués et utilisés par la population locale, des lieux du quotidien (pas de muséification). Ils ont aussi un rôle social et festif de cohésion qui soude la communauté. Il font aussi la fierté de la ville et du pays, tout en démontrant / témoignant d'une culture préexistante avant l'arrivée des occidentaux, ce sont aussi des facteurs de paix. B. Islamisme et destruction du patrimoine : un projet de dépatrimonialisation Les islamistes radicaux ont détruit le patrimoine d'autres pays : un temple à la Palmyre en Syrie, un musée un Irak, les bouddhas géants de Bamiyan en Afghanistan. Dans le cas malien, la difficulté de compréhension vient du fait que les monuments sont musulmans (lieux et livres religieux) Principaux sites culturels détruits par les jihadistes Syrie Temple de Bél Groupe Etat islamique Libye Mausolées 2012-2013 Extrémistes islamistes Algérie Sanctuaires maraboutiques Années 1990 Groupes islamistes BAMAKO ALGER Tombouctou Source: mops4news.com/CHERE Ces trésors archéologiques ont été détruits parce qu'«anti-islamiques ou relevant de l'idolâtrie Explications relevant d'un projet culturel Les islamistes radicaux rejettent le soufisme : une forme d'islam caractérisé par sa tolérance, son mysticisme et des pratiques parfois éloignées des textes religieux Un moyen de s'affranchir d'un passé qui trahissait un islam mythique des origines, dans le but de revenir à un islam plus latéral TRIPOLI Misrata Zliten Un moyen pour les djihadistes de nier la diversité culturelle, la tolérance présentes dans ces territoires, << haine patrimoniale >> Irak Musée État islamique Mali Mausolées 2012 Ansar Dine SYRIE C. Les résistances au processus de dépatrimonialisation Document 1: Le sauvetage des manuscrits de Tombouctou IRAK TURQUIE Apamée 0 Tell Ajaja Doura Europos Palmyre DAMAS JORDANIE Afghanistan Bouddhas géants 2001 Talibans Bamiyan Tal Afar Mossoul Nimroud Hatra KABOUL 1000 km BAGDAD IRAN 100 km L © AFP Explications relevant d'un projet politique Un moyen d'asseoir son pouvoir politique en imposant la Terreur Volonté de s'opposer à l'Occident, aux institutions internationales, de faire parler d'eux et de faire pression La dépatrimonialisation résulte de rupture politique (guerres, révolutions), volonté du nouveau régime de faire << table rase » de l'ancien régime Le contenu d'une malle sortie d'une bibliothèque familiale à SEYDOU CAMAR. Source: Le Monde, avril 2016 Si certains manuscrits de Tombouctou ont été brûlés par les islamistes radicaux d'Ansar Dine, d'autres ont échappé à la destruction. Des habitants de la ville en ont exfiltré une partie, jusqu'à la capitale du Mali, Bamako. Ils y sont toujours stockés, mais sont menacés par le climat humide du sud du pays. Source: Manuel HGGSP Hatier, 2020. Document 2: Le rôle de l'UNESCO dans la protection du patrimoine << En prévision des opérations militaires menées en janvier 2013, l'Unesco a fourni au gouvernement français au aux états-majors des cartes pour prévenir les dommages au patrimoine et lutter contre le trafic illicite des biens culturels du Mali »>. • Document 3 : La réinstallation de la porte sacrée Sidi Yahia en 2016 (mosquée de Tombouctou), source: UNESCO Cette porte sacrée avait été arrachée et endommagée le 2 juillet 2012 par les groupes extrémistes armés qui occupaient la ville. • Document 4 : L'engagement des Maliens dans la reconstruction de leur patrimoine << Le succès du projet en cours de réhabilitation du patrimoine malien s'explique en grande partie par la mobilisation des communautés locales qui mènent toutes les opérations de reconstruction. Ces communautés ont conservé leurs connaissances traditionnelles remontant à plusieurs siècles. Leur détermination et leur engagement constitue une réponse audacieuse à toutes les formes d'extrêmismes. >> Source: Irina Bokova, directrice générale de l'UNESCO 5 mai 2017 • Document 5: La réhabilitation du patrimoine malien, une coopération internationale << L'UNESCO réhabilitera les mosquées et les mausolées détruits. La France appuiera la reconstruction de ce patrimoine qui demande la mobilisation de toute la communauté internationale. La culture (...) est la clé de l'identité et de l'unité de la société malienne. Réhabiliter les sites n'est pas qu'une opération matérielle, c'est montrer que le terrorisme n'est pas une fatalité. L'UNESCO et la France se mobiliseront aussi pour protéger les manuscrits anciens de Tombouctou. La bibliothèque nationale de France pourra également devenir partenaire de leur numérisation. >> Source: Tribune signée des ministres de la culture français et malien, www.liberation.fr. 17 février 2013 • Document 6 : L'échec de la dépatrimonialisation selon les autorités maliennes << Les apprentis fossoyeurs de la culture du Mali avaient pour destin cynique de détruire nos âmes. Aujourd'hui, nous sommes plus que jamais soudés par la diversité de nos expressions culturelles et résolus à combattre avec pour arme la culture. Le Mali ne peut que se réjouir de la tenue à Bamako, de la conférence internationale sur les enjeux et défis liés à la protection du patrimoine en zone de conflit armé. La conférence doit être perçue par l'ensemble des participants comme une << master class » où l'expérience malienne de réhabilitation du patrimoine culturel intentionnellement endommagé devra servir de source d'inspiration dans un monde en crise (...) » Source: Ndaye Ramatoulaye Diallo, Ministre de la culture du Mali, mars 2017 Questions: 1) Repérez les acteurs et les moyens utilisés pour résister à cette destruction du patrimoine au Mali. 2) Pourquoi selon l'auteur du document 6, le projet de dépatrimonialisation mené par les islamistes radicaux est un échec ? 1) Doc 1: les habitants de Tombouctou, exfiltration de manuscrits dans des zones libres (Bamako) Doc 2: l'UNESCO, cartographie des lieux à protéger en vue de l'opération Serval (2013-2014) + lutter contre le trafic d'œuvre Doc 3: les habitants de Tombouctou, réinstallation de pièces cachées (ex: porte sacrée) Doc 4 et 5: l'UNESCO (communauté internationale) en coordination avec des acteurs locaux, reconstruction à l'identique + réhabilitation (≈ réparation) + numérisation des manuscrits 2) Selon l'auteur les djihadistes d'Ansar Dine auraient échoué dans leur projet de dépatrimonialisation des zones conquises au Mali. Puisque les destructions de patrimoine auraient, selon lui, eu un effet inverse : elles auraient soudé les communautés locales autour de leur patrimoine et leur auraient fait prendre conscience de l'importance de les protéger. Objet conclusif : La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection 1900 1913 Loi de protection du patrimoine ● 1930 1930 Loi sur le patrimoine immatériel Introduction 1960 1962 Loi Malraux 1990 ● 1991 Création de l'Institut national du patrimoine 1984 Création des Journées du patrimoine 1996 Création de la Fondation du patrimoine 2010 Classement à l'Unesco du repas gastronomique des Français 2020 2016 Classement des terrils du Nord-Pas-de-Calais 2012 Classement du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais par l'Unesco I. La gestion du patrimoine français : l'élargissement de la notion de patrimoine, à travers l'évolution d'une politique publique Problématique : L'évolution des politiques publiques s'est-elle adaptée à l'élargissement progressif de la notion de patrimoine ? << Disons de haut au gouvernement, aux communes, aux particuliers, qu'ils sont responsables de tous les monuments nationaux que le hasard met dans leurs mains. Nous devons compte du passé à l'avenir [...] Employez vos millions a conserver, à entretenir, à éterniser les monuments nationaux [...]. Faites réparer ces beaux et graves édifices. Faites-les réparer avec soin, avec intelligence, avec sobriété [...]. Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait. Qu'on la fasse. Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d'un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leur intérêt aveugle sur leur honneur: misérables hommes, et si imbéciles qu'ils ne comprennent même pas qu'ils sont des barbares ! Il y a deux choses dans un édifice: son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, a vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire c'est dépasser son droit. Ceci est une question d'intérêt général, d'intérêt national. >> Source: Victor Hugo Guerre au démoliseurs, 1825. Alors qu'il n'a que 23 ans en 1825, Victor Hugo écrit l'un des plus vigoureux pamphlets en faveur de la protection et de la réhabilitation de ce qu'on n'appelle pas encore en France le « patrimoine >>. Ce texte est presque programmatique : il y évoque les différents acteurs concernés et qui doivent selon lui intervenir << le gouvernement », donc l'État, les « communes » et « les particuliers ». On retrouve encore aujourd'hui dans la politique de préservation du patrimoine l'ensemble de ces acteurs publics et privés. « Nous devons compte du passé à l'avenir » : c'est sur ce principe qu'est conçue la notion même de patrimoine (définition : ce qui est censé mériter d'être transmis du passé, pour trouver une valeur dans le présent). Les enjeux sont posés : il faut « conserver, entretenir, éterniser », la conservation du patrimoine suppose des actions à long terme qui impliquent d'investir des moyens importants: << Employez vos millions », dit Victor Hugo. Encore faut-il les trouver... L'écrivain cependant n'évoque qu'une partie de ce que nous appelons aujourd'hui le patrimoine : << les monuments nationaux » / un «< édifice » : c'est en effet au patrimoine matériel que les hommes ont pensé. Et face à l'«< usage » qui consistait bien souvent à détruire un édifice ancien pour construire autre chose. Hugo évoque « la beauté » qui appartient à « tout le monde » et justifie donc d'interdire la destruction. On retrouve cette notion d'universalité du patrimoine, mais aussi de construction sociale « une question d'intérêt général, national » (le patrimoine fait société, contribue à son identité, à sa cohésion). Or, pour interdire les destructions, Hugo ne voit qu'une solution : « Une loi suffirait. Qu'on la fasse ». Quelques années plus tard, en 1830, à la demande de François Guizot, alors ministre de l'Intérieur de la Monarchie de Juillet, un poste d'inspecteur général des monuments historiques est crée. C'est le début d'une série de décisions et de mesures prises par l'État français pour la conservation du patrimoine, dont nous allons étudier la gestion et ses évolutions. Le patrimoine est aujourd'hui une composante majeure des politiques d'aménagement des territoires en France. Comment cette politique patrimoniale s'est-elle mise en place et diversifiée depuis la Révolution française ? A. L'État, un acteur historique de la conservation du patrimoine 1. La naissance d'une politique patrimoniale Si la conscience patrimoniale de l'État est née avec la Révolution française (voir Introduction du thème), c'est au XIXe siècle qu'on observe la naissance d'une réelle politique du patrimoine en France. A partir de 1830, l'État identifie et classe les biens à sauvegarder. A la tête de l'inspection générale des monuments historiques, Prosper Mérimée (inspecteur de 1834 à 1870) fait dresser la liste de monuments historiques dont la restauration est prioritaire. Il s'agissait de « veiller à la conservation des édifices en indiquant au gouvernement et aux autorités locales les moyens soit de prévenir, soit d'arrêter leur dégradation >>. Une première liste de monuments dont la restauration est considérée comme urgente est établie en 1840 : elle comporte des monuments préhistoriques et des bâtiments antiques et médiévaux. Le nombre de monuments historiques passe de 934 en 1840 à 3000 en 1849. L'objectif principal est alors d'éviter la destruction des édifices (châteaux, églises, hôtels particuliers, forts militaires...) dont beaucoup furent alors affectés à de nouveaux usages. * Exemple: l'église Saint-Pierre de Vienne, que décrit Prosper Mérimée en 1834: elle «tombe en ruines, on l'a dépouillée de tous ses ornements [...] un charron (artisan) a établi ses ateliers dans la nef». Classée parmi les monuments historiques, elle est ensuite restaurée et transformée en musée, [nb: la reconversion de bâtiments pour d'autres usages a commencé avant, comme en témoigne la création en 1801 du Musée des Beaux-arts de Lyon dans l'ancienne abbaye royale des Dames de Saint-Pierre, désaffectée depuis 1792. ] Mérimée confie la restauration d'un certain nombre de sites du patrimoine français à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui fait entre autres restaurer la cité de Carcassonne et le Mont-Saint-Michel. 2. Sous la République, la consolidation de la politique patrimoniale L'action de l'État ne disposait cependant jusqu'ici d'aucun moyen juridique contraignant pour les propriétaires et les élus des communes dont dépendaient les monuments, et les recommandations de Prosper Mérimée restaient souvent lettre morte. C'est sous la Ille République qu'une législation en matière de patrimoine est adoptée. Une première loi est votée en mars 1887, qui prévoit un classement des monuments et objets jugés d'intérêt national et assortit ce statut de droits et devoirs pour leurs propriétaires. Une deuxième loi (loi sur les Monuments historiques), votée en décembre 1913, va plus loin et constitue un véritable tournant dans la conservation du patrimoine. Cette loi permet le classement d'office de monuments ou objets « dont la conservation présente, au point de vue de l'histoire ou de l'art, un intérêt public », et porte ainsi une limite inédite au droit de propriété (les propriétaires ne peuvent s'opposer à sa protection). Ces bâtiments sont classés « Monuments historiques » dans un arrêté publié au Journal officiel et l'État a le devoir d'en assurer la conservation. Une Caisse nationale des monuments historiques est créée l'année suivante pour gérer les fonds nécessaires. Ces monuments témoignent alors de l'inaliénabilité et de l'imprescriptibilité du patrimoine. B. À partir de 1962, l'élargissement de la notion de patrimoine et l'émergence de nouveaux acteurs 1. Vers une << inflation patrimoniale » ? Dans les années 1960, le patrimoine devient une notion-clé des politiques publiques culturelles. La loi du 4 août 1962 << complétant la législation sur la protection du patrimoine historique et esthétique de la France », dite loi Malraux (le ministre des Affaires culturelles), donne à l'État un rôle d'encadrement de la chaîne patrimoniale : il s'agit d'inventorier, de décider de détruire ou non et d'organiser les chantiers de restauration. La loi permet aussi de créer des << secteurs sauvegardés » (donc pas seulement un édifice) pouvant bénéficier d'une restauration financée par l'État. Des quartiers anciens, notamment des centres-villes comme ceux de Sarlat, de La Rochelle, du Marais à Paris ou du Vieux- Lyon ont pu ainsi être restaurés. En 1964, la notion est encore élargie: le Ministère des Affaires culturelles (toujours André Malraux) crée l'Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France. Il doit permettre de recenser et faire connaître le petit patrimoine»> des Français, constitué d'objets du quotidien. Le patrimoine n'est plus non plus seulement composé de monuments du passé lointain: ainsi, les bâtiments conçus par l'architecte Le Corbusier sont classés de son vivant (mort en 1965). En 1972, l'adoption de la Convention << concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel » par la Conférence générale de I'UNESCO (cf Introduction) inscrit la politique française dans un champ d'action mondial. Dans les années 1980, le Ministère de la culture étend son action à la photographie, à l'art contemporain, mais aussi au patrimoine industriel. S'ajoute également le patrimoine naturel, ce qui favorise la protection et la valorisation de sites comme le vignoble de Bourgogne ou les Volcans d'Auvergne. Les politiques publiques patrimoniales s'appuient alors sur une forte médiatisation car le patrimoine devient un véritable enjeu politique et sociétal. Les candidats aux élections en font un thème de campagne et les manifestations se multiplient : Année du patrimoine en 1980, création des Journées du patrimoine à partir de 1984...Cet engouement autour du patrimoine a deux conséquences majeures : La dénonciation d'une << inflation patrimoniale » ou « omnipatrimonialisation » (élargissement de la notion de patrimoine à tous les domaines de la création entraînant une perte de son identité) qui s'accroît encore dans les années 1990 avec l'entrée dans la chaîne patrimoniale du patrimoine immatériel (productions audiovisuelles, savoir-faire, arts et traditions populaires...). Pour avoir une idée de la diversité et de l'importance du patrimoine français classé, le Ministère de la Culture a lancé en 2019 la plateforme interactive <<POP» (https://www.pop.culture.gouv.fr/) qui permet la diffusion et le partage de données. L'élargissement du patrimoine à de nouveaux champs engendre une gestion plus décentralisée des politiques publiques d'une part, et nécessite de plus en plus l'intervention d'acteurs privés pour le financement de la préservation du patrimoine d'autre part. 2. Des acteurs de plus en plus nombreux En 1983, la loi Defferre (loi de décentralisation) transfère une partie des compétences de l'État aux collectivités territoriales, qui sont dorénavant largement associées à la gestion du patrimoine. Elles agissent au travers des directions régionales des affaires culturelles (DRAC). La propriété de nombreux monuments historiques (51%) a été transférée aux départements, tandis que l'inventaire du patrimoine urbain est devenu une compétence des régions (depuis 2004: seconde vague de décentralisation). Les acteurs locaux doivent donc s'engager dans les politiques de conservation du patrimoine, d'autant plus qu'il est un moteur du développement local. Mais les moyens pour en assurer l'entretien se révèlent insuffisants. Le budget consacré à la préservation du patrimoine ne constituait en 2019 que 3% du budget du Ministère de la culture (1 milliard d'euros). Les acteurs privés sont donc de plus en plus sollicités: le mécénat est encouragé (cf Dior à Versailles) et les citoyens sont mis à contribution (par ex après l'incendie de Notre-Dame de Paris). Depuis 1996 existe et agit la Fondation du patrimoine: première organisation privée reconnue d'utilité publique en France qui œuvre à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine français. Au travers son label, elle co-finance les projets de restauration initiés par les particuliers, les collectivités et les associations. Elle fait appel au mécénat d'entreprise et à la souscription publique. Elle co-gère d'ailleurs la <<Mission de sauvegarde du patrimoine» confiée à S. Bern par E. Macron à partir de 2017, chargée d'identifier et de sauvegarder les monuments français en péril à travers un grand << Loto du patrimoine »> (22 millions d'euros récoltés en 2019). Résumé Dates: ● ● 1830 État identifie et classe les biens à sauvegarder 1840 = 1ère liste de monuments dont la restauration est urgente ● ● ● ● . ● 1887 = loi avec classement des monuments ou objets jugés d'intérêt national + statut de droits et devoirs de leurs propriétaires Personnes importantes : ● 1913 loi sur les monuments et objets historiques avec un classement d'office de ceux ayant un intérêt public Victor Hugo = XIXe → précurseur de la notion de patrimoine Prosper Mérimée = XIXe → inspecteur général des monuments historiques ● Eugène Viollet-le-Duc = XIXe → architecte André Malraux = XXe → ministre d'État chargé des Affaires culturelles ● → monuments témoignent de l'inaliénabilité (non modification et transformation) et de l'imprescriptibilité (sans limite de temps) du patrimoine 1964 = création de l'inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France 1983 = loi Defferre, de décentralisation avec un transfert d'une partie des compétences de l'État aux collectivités territoriales ● 1984 = création des journées du patrimoine 1990 début reconnaissance du patrimoine immatériel 1996 création de la fondation du patrimoine II. Les usages sociaux et politiques du patrimoine : l'exemple du repas gastronomique français A. Les aspects sociaux du repas gastronomique des Français 2017 = création du loto du patrimoine par E.Macron? 2019 = création plateforme interactive POP 1. De quoi est constitué le repas gastronomique des Français inscrit en 2010 sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l'Unesco ? préparation faire le marché : lieu de parole et de transmission pas de recette en particulier et pas de fermeture : le repas gastronomique doit pouvoir s'enrichir des autres cultures moments ritualisés : ex, dressage de la table respect de l'ordre des services et des mets à la française: apéritif, entrée, poissons, viandes, fromage et dessert chaque plat est posé au centre de la table comme une offrande. La découpe se fait à table de façon à symboliser le partage chaque plat est accompagné d'un vin différent repas qui dure longtemps plusieurs heures 2. Quels aspects témoignent du rôle social joué par le repas gastronomique des Français le repas gastronomique réunit les Français dans toutes les circonstances heureuses pratique sociale ritualisant le plaisir d'être ensemble : la famille, les amis sont réunis de façon transgénérationnelle dans une logique de partage et de transmission (des gestes, des recettes) importance patrimoniale pour 95% des Français : les Français sont attachés à sa transmission, ce patrimoine est ressenti comme vivants 99% des Français souhaitent sauvegarder et transmettre ce repas gastronomique ouverture à d'autre cultures et contribution à l'acceptation de l'autre reflet de la diversité du pays et de ses terroirs B. Les usages politiques du repas gastronomique des Français 1. Pourquoi peut-on dire que l'usage du repas gastronomique est (depuis longtemps!) une question politique ? ● ● La table est le lieu privilégié de la diplomatie: Talleyrand parlait de « la diplomatie des casseroles ». Ce diplomate préférait avoir de « bon chefs plutôt que de bonnes instructions >>. → Ex: en 1815 à l'occasion du congrès de vienne, Talleyrand qui en cette occasion représente la France permet que son sort soit adouci par de bons repas Au temps de la Monarchie déjà, les repas diplomatiques avaient toute leur importance (ex: 1520: rencontre de François let et Henri VIII au camp du drap d'or dans le Nord) Avoir une table bien garnie est à l'époque l'expression d'une certaine puissance, un moyen de rayonnement. Le repas est alors ostentatoire, la quantité de nourriture joue alors son rôle. L'évolution se fait dans le sens d'un certain raffinement : la qualité se substitue à la quantité L'usage diplomatique du repas gastronomique est une affaire sensible. Il faut veiller à ne pas déplaire aux convives, ce qui pourrait avoir des conséquences politiques en termes de rayonnement. → Ex: offrir du foie gras à la reine d'Angleterre tout en respectant avec elle un certain protocole Les choses se font plus difficile lorsque les convives sont nombreux → Ex: lors de la COP 21 le nombre et la diversité des convives impose d'avoir des plats qui soient consommables par tout le monde (ex: chefs d'Etat musulman ou Juif...) 2. Quel défi se pose aujourd'hui au repas gastronomique des Français à l'échelle mondiale ? Quels sont les éléments de stratégie développés par les autorités françaises pour relever ce défi ? Dans le contexte de l'accélération de la mondialisation, la France est aujourd'hui concurrencée par d'autres pays dans le domaine de l'usage politique du patrimoine. Ce que font l'Espagne, la Pologne par exemple L'État français essaie aujourd'hui de développer la gastronodiplomatie: ce qui sert à vendre l'image d'un pays pour influencer ses partenaires, à attirer les touristes et les investisseurs tout en créant des emplois En 2016, le ministre des affaires étrangères (L. Fabius) a inauguré pour la France la gastronodiplomatie : mise en avant de la nécessité de mettre en valeur le repas gastronomique à la Française La gastronomie française doit faire l'effort d'apprendre à se vendre (notamment avec de nouveaux jeunes chefs qui seraient les ambassadeurs de la gastronomie à l'étranger). Problèmes : les chefs français sont vieillissant et il y a une masculinisation du métier de chef gastronomique ( au quotidien : la vision populaire assimile la cuisine à un attribut féminin; dans les grands restaurants : masculinisation) gastrono-diplomatie (définition): moment où les États font la promotion de leur cuisine à l'étranger, inauguré en 2016 par le ministre des affaires étrangères (L.Fabius) → ce qui sert à vendre l'image d'un pays pour influencer ses partenaires, à attirer les touristes et les investisseurs tout en créant des emplois (soft power). soft power = << puissance douce » (définition ) : concept de Nye, concept anglais qui repose sur l'influence et l'attractivité du pays, dans des domaines variés ( tourisme, gastronomie, médias, éducation, technologie, littérature, cinéma, mode de vie, etc ). Il renvoie aussi à la capacité de persuasion. → séduction, persuasion hard power = << puissance dure » ou coercition( définition ) : concept de Nye, concept anglais qui renvoie à l'ensemble des moyens politiques, économiques et militaires d'un État et à la force d'imposition de sa volonté. → contrainte Réflexion critique sur le repas gastronomie des Français : n'exclue-t-il pas les classes populaires ? => pas accessible pour tout le monde = élitiste, pratique bourgeoise qui se diffuse mais qui reste inaccessible pour certaines personnes, reste à un prix assez élevé (tout le monde n'a pas forcément l'argent pour se l'offrir) III. Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais se situe près de la frontière franco-belge, au nord-est de la France, au sud de la ville de Lille. Au sein d'une plaine largement ouverte, il s'étend sur environ 120 km, traversant les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais. Les mines du Nord-Pas-de-Calais ont été fermées en 1990. Il a été classé au patrimoine mondial de I'UNESCO en 2012, dans la catégorie « paysage culturel, évolutif et vivant »>. Hôtel de ville, Bruay-La-Buissière, 1931 Périmètre inscrit Zone tampon 17 fosses ou vestiges 9/9 bis, Oignies, 1929-1933 Infographieustrations VDNS BINET 1700 1720 Découverte du charbon dans le Nord 7 équipements collectifs AGARRAGAM 2007 Béthune Bruy-La-Bin 1850 124 cités inscrites Cité-jardin de la Clochette, Douai, 1925-1927 OK 1900 Calais Boulogne- sur-Mer 1850-1967 Age d'or du charbon Il donne un exemple important et bien conservé des charbonnages et de l'urbanisme qui lui est associé, au cours de deux siècles d'exploitation intensive de la houille, de la fin du XVIIIe siècle au dernier tiers du XXe siècle, par des méthodes industrielles réunissant un grand nombre d'ouvriers. Cette succession de paysages résultant d'une quasi mono-industrie extractive comprend : des éléments physiques et géographiques (terrils, terres agricoles, étangs d'affaissement minier, bois), un patrimoine industriel minier (carreaux de fosses, bâtiments industriels résiduels, chevalements), des vestiges des équipements de transports dit cavaliers (canaux, chemin de fer, convoyeurs), un habitat ouvrier et un urbanisme caractéristique (corons, cités-jardins, habitat pavillonnaire, immeubles locatifs), des éléments monumentaux et architecturaux témoins de la vie sociale (églises, écoles, châteaux des dirigeants, sièges sociaux des compagnies, locaux du syndicalisme ouvrier, gares, hôtels de ville, hôpitaux et centres de soins, salles des fêtes, équipements sportifs), enfin des lieux de mémoire et de célébration de l'histoire du Bassin et de ses mineurs. Mais aussi... ▶3 Grands Bureaux de compagnies ▶51 terrils ▶21 chevalements ► 54 km de cavaliers ● Montreuil 1867-1990 Fermeture des puits Pas-de-Calais à TUNESCO en flashant ce QR code Saint-Omer Dunkerque Retrouvez tous nos articles sur l'inscription du bassin minier 1950 Région Picardie Béthune Arras 1984 Centre historique minier de Lewarde 2000 2012 Classement à l'Unesco du Louvre Lens Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais Lille Nord Doual 2000 Création de la Mission Bassin minier BELGIQUE 1989 Création du réseau La Chaîne des Terrils Valenciennes) Cambrai Avesnes-sur-Helpe 1. Mission bassin minier: organisme chargé de l'aménagement et du développement du bassin minier. Cogestionnaire avec l'État de l'inscription du Bassin minier au patrimoine mondial. Les éléments fondamentaux du paysage du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais : l'empreinte du charbon sur les bâtiments (noircissement) vestiges de l'activité minière: galeries, chevalets de mines (tarelles), terrils (monticules artificiels provoqués par l'évacuation de débris miniers), usines de transformation du charbon, logistique d'exportation les corons : quartier ouvrier où vivaient les mineurs et leur famille (petites maisons en briques rouges, toutes assez semblables) ● patrimoine immatériel: culture de la mine et du coron → valeur = solidarité ; lieu = estaminet (bar/restaurant) coron quartier de maisons ouvrières dans les sites miniers ● Pour quelles raisons les mines du Nord-Pas-de-Calais ont-elles été fermées ? → les mines étaient entrain de s'épuiser → perte de rentabilité → concurrence (nucléaire, pétrole et électricité) Quelles questions se posent avec la fermeture des mines ? →quelles activités / emplois vont remplacer ce métier ? → qu'est-ce qu'on fait des sites et de cette culture ? Maintenant le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais connaît plusieurs activités touristiques : → un pôle touristique important = Lewarde, avec 150 000 visiteurs par an → un musée Louvre-Lens et son parc → faire du ski sur un terril sur le site de Loisinord à Nœux-les-Mines