L'information en temps de guerre : censure et propagande
En période de conflit, la liberté de la presse est souvent remise en cause, même dans les démocraties. Les États contrôlent l'information par la censure et utilisent les médias pour influencer l'opinion publique par la propagande.
Pendant la Première Guerre mondiale, la liberté de presse a été suspendue dès août 1914 pour éviter de démoraliser la population et empêcher la diffusion d'informations stratégiques. La propagande française a aussi joué un rôle majeur, diffusant des informations mensongères qualifiées de « bourrage de crâne ». Durant la Seconde Guerre mondiale, le contrôle des médias s'intensifie, seuls les médias clandestins de la Résistance échappant à la censure.
La guerre d'Algérie (1954-1962) illustre également ce phénomène. Initialement, les médias français qualifient les indépendantistes de « terroristes » et défendent l'Algérie française. La télévision et la radio (RTF) restent sous contrôle gouvernemental, mais la presse écrite devient progressivement plus critique, dénonçant les violences et l'usage de la torture.
Éclairage : Les enjeux de l'information en temps de guerre ont considérablement évolué depuis le Vietnam. Pour la guerre du Golfe (1991), l'armée américaine a limité drastiquement l'accès des journalistes, créant une uniformité de l'information contrôlée.
Aujourd'hui, la médiatisation des conflits est omniprésente, mais le contrôle de l'information reste un enjeu majeur. Si l'information semble plus libre grâce à la multiplication des moyens de communication, elle reste souvent manipulée au profit de certains États. Le travail journalistique en zone de guerre est devenu extrêmement dangereux – en 2018, 80 journalistes ont été tués – compromettant l'accès à une information fiable sur les conflits actuels.