L'information en période de guerre : censure et propagande
En temps de guerre, la liberté de la presse est souvent remise en cause, même dans les pays démocratiques. Les États contrôlent l'information par la censure et utilisent les médias pour diffuser leur propagande. Cette pratique n'est pas nouvelle et s'observe dans tous les conflits majeurs du XXe siècle.
Pendant la Première Guerre mondiale, la France a suspendu la liberté de la presse (instaurée en 1881) dès le 5 août 1914. Cette censure visait à ne pas démoraliser la population et à éviter la diffusion d'informations stratégiques. La propagande française diffusait alors des informations orientées pour soutenir l'effort de guerre, ce qu'on appelait le "bourrage de crâne".
Durant la Seconde Guerre mondiale, le contrôle des médias s'intensifie. Seuls les médias de la Résistance restent libres, opérant dans la clandestinité. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, la presse sollicite activement l'engagement patriotique des populations. Les enjeux de l'information en temps de guerre sont devenus une préoccupation centrale des gouvernements.
Bon à savoir : Après la guerre du Vietnam, les États ont tiré des leçons sur l'impact des médias. Lors de la première guerre du Golfe (1991), le nombre de journalistes fut limité et les images strictement contrôlées par l'armée, créant une uniformité de l'information.
Aujourd'hui, la multiplication des moyens de communication rend la médiatisation des conflits plus intense, mais le contrôle de l'information plus difficile. Le travail des journalistes en zone de guerre devient extrêmement dangereux, menaçant l'accès à une information libre et objective. En 2018, 80 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur métier, illustrant les risques liés à la couverture médiatique des conflits.