Les médias et la guerre du Vietnam : entre information et propagande
La guerre du Vietnam 1964−1973 s'inscrit dans le contexte tendu de la Guerre froide. Après la défaite française en Indochine en 1954, le Vietnam est divisé en deux États : un Nord communiste et un Sud pro-occidental, où se développe une guérilla communiste soutenue par le Nord.
Les États-Unis s'engagent progressivement dans le conflit, d'abord avec des conseillers militaires sous Kennedy en 1962, puis massivement sous Johnson dès 1964. Le déploiement militaire atteint son apogée en 1968 avec plus de 500 000 soldats américains, avant un désengagement progressif sous Nixon. Les accords de Paris de 1973 marquent le retrait américain, mais le conflit s'achève en 1975 avec la prise de Saigon par le Nord-Vietnam.
Le rôle des médias dans ce conflit est inédit. Au début, l'armée américaine facilite le travail des journalistes qui produisent des reportages axés sur le quotidien des soldats, sans remettre en cause la légitimité du conflit. Mais après l'offensive du Têt en 1968, filmée en direct, les médias commencent à montrer la réalité brutale de la guerre, bouleversant l'opinion publique américaine et mondiale.
À retenir : La guerre du Vietnam est le premier conflit où la télévision a joué un rôle déterminant, transformant une guerre lointaine en réalité quotidienne pour les Américains. Les images choquantes ont contribué à rendre la guerre impopulaire.
La couverture médiatique devient plus critique, mettant en doute la capacité américaine à gagner ce conflit qui s'enlise. Les médias deviennent alors un outil pour les opposants à la guerre, tout en étant également utilisés par les gouvernements américain et nord-vietnamien pour justifier leurs positions. Cette guerre démontre pour la première fois l'influence considérable des médias sur l'opinion publique en temps de guerre.