La guerre interétatique représente un conflit armé entre États souverains qui mobilisent leurs forces militaires, économiques et sociales pour atteindre des objectifs politiques.
Carl von Clausewitz définit la guerre comme "la continuation de la politique par d'autres moyens", soulignant que la guerre interétatique est un instrument politique rationnel. Cette conception classique met en avant trois éléments essentiels : l'État comme acteur principal, la violence organisée, et la poursuite d'objectifs politiques. La guerre selon Clausewitz implique une mobilisation totale des ressources nationales, comme on l'a vu pendant la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale.
La mobilisation économique pendant les conflits majeurs a profondément marqué les sociétés. Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), les États ont mis en place des systèmes d'emprunts de guerre pour financer l'effort militaire. Le bilan humain et matériel fut catastrophique : environ 9.5 millions de morts militaires, soit près de 6,000 morts par jour, sans compter les civils. Le bilan économique de la Première Guerre mondiale révèle une transformation profonde des économies nationales, avec l'émergence d'une économie de guerre planifiée. Les vainqueurs (France, Royaume-Uni, États-Unis) ont imposé des réparations aux vaincus (Allemagne, Autriche-Hongrie, Empire ottoman), créant des tensions qui influenceront le XXe siècle. Cette guerre a également démontré les limites du modèle clausewitzien traditionnel, ouvrant la voie à de nouvelles formes de conflits irréguliers qui caractérisent le XXIe siècle.