Venise représente un exemple remarquable de la complexité entre la préservation du patrimoine culturel et les défis du tourisme moderne.
La cité des Doges, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1987, fait face à des menaces croissantes qui mettent en péril son intégrité historique. La ville est confrontée à plusieurs défis majeurs : la surfréquentation touristique, avec plus de 20 millions de visiteurs annuels, l'acqua alta (marées hautes) qui menace les fondations des bâtiments historiques, et la dépopulation du centre historique. La Charte de Venise, établie en 1964, constitue un document fondamental pour la conservation et la restauration des monuments historiques, mais son application devient de plus en plus complexe face aux pressions actuelles.
Pour lutter contre ces menaces, Venise a mis en place plusieurs mesures de protection. La ville a notamment instauré un système de contrôle des flux touristiques, incluant une taxe d'entrée pour les visiteurs journaliers et des limitations d'accès aux sites les plus fréquentés. Le projet MOSE (Module Expérimental Électromécanique) a été développé pour protéger la lagune des marées hautes. Cependant, la question du tourisme durable reste centrale. La municipalité cherche à équilibrer la valorisation touristique et la protection du patrimoine, en encourageant un tourisme plus responsable et en soutenant les initiatives locales pour maintenir une population résidente. Ces efforts s'inscrivent dans une vision plus large de la préservation du patrimoine vénitien, qui ne se limite pas aux monuments mais englobe aussi le tissu social et culturel de la ville.