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La mise en place d'un monde bipolaire

25/02/2022

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THÈME 2: LA MULTIPLICATION DES ACTEURS INTERNATIONAUX DANS UN MONDE BIPOLAIRE (1945-1970)
COURS 1: La fin de la Seconde Guerre mondiale et l
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THÈME 2: LA MULTIPLICATION DES ACTEURS INTERNATIONAUX DANS UN MONDE BIPOLAIRE (1945-1970) COURS 1: La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d'un nouvel ordre mondial « Comment les années d'immédiat Après-Guerre annoncent-elles la mise en place d'un nouvel ordre mondial ? >> I. Bilan humain, matériel et moral du conflit A) Le bilan humain : Avec ses 10 millions de morts, la Première Guerre mondiale devait être la « Der des Der », c'est-à-dire la dernière de toutes les guerres. En 1918, les populations croient impossible une nouvelle guerre mondiale et ne s'attendent pas à devoir à nouveau vivre dans la peur. Qui aurait pu s'imaginer à l'époque qu'en 1939 la Seconde Guerre mondiale éclaterait et ferait 60 à 80 millions de morts ? → La découverte de nouveaux charniers chaque année notamment à l'Est et l'étude des archives a fait revoir à la hausse le nombre de morts causés par la Seconde Guerre mondiale. Bombardements, fosses communes à l'Est (surtout en Ukraine), solution finale... Le bilan humain de 39-45 dépasse l'entendement. En 1918, on n'aurait jamais pu faire autant de morts et on n'aurait jamais pensé en avoir autant. Contrairement à la Première Guerre mondiale qui touche essentiellement les militaires (seulement ceux qui sont envoyés au front), la Seconde Guerre mondiale tue majoritairement...

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des civils. Cette dernière est une guerre d'anéantissement (ou guerre d'extermination) donc toutes les limites physiques et psychiques observées en temps de guerre sont suspendues, on va chercher à détruire totalement l'ennemi sans distinction entre militaires et civils. On estime que 40 millions de civils sont tués entre 1939 et 1945. Quelques évènements meurtriers : À partir de l'automne 1943, les Alliés bombardent le nord de la France et notamment le littoral pour percer le mur de l'Atlantique et préparer l'Opération Overlord (débarquement de Normandie). Environ 50 à 60 000 civils perdent la vie (les Alliés bombardent des hameaux). Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, la ville de Dresde est victime du plus brutal bombardement aérien de la Seconde Guerre mondiale. La population se rue dans les abris et notamment dans les caves mais elle n'a aucune chance face aux bombes incendiaires. Une grande partie de la ville est réduite en cendres et avec elle environ 35 000 personnes. Beaucoup de victimes disparaissent en fumée sous l'effet d'une température souvent supérieure à 1000°C. Les idéologies des régimes totalitaires (nazisme, fascisme, stalinisme) font de nombreuses victimes. La mise en place de la Solution finale par les Allemands conduit à l'extermination de 6 millions de Juifs européens et de 250 000 Tsiganes. Il y a clairement une différence de traitement entre l'Ouest et l'Est : les civils de l'Ouest sont assez épargnés par les massacres (même si Vichy collabore avec l'Allemagne et livre des Juifs, même si certains villages deviennent villages martyrs comme celui d'Oradour-sur-Glane...); à l'Est il y a les Einsatzgruppen qui terrorisent les civils et les camps de concentration-extermination. → L'URSS est le pays qui paie le plus lourd tribut dans la guerre : 25 millions de Soviétiques soit 16 % de la population sont tués. En mai 1940, les Allemands franchissent les Ardennes. Paniqués par l'arrivée des Boches, 8 à 10 millions de Français fuient vers le Sud : c'est l'Exode. En un mois, 100 000 personnes meurent sur les routes, tandis que 90 000 enfants sont perdus (attaques des chasseurs allemands Stukas, froid, faim). La fin de la Seconde Guerre mondiale marque la fin de la présence d'importantes minorités ethniques ou nationales en Europe centrale et orientale. Les frontières de l'Europe sont redessinées (la Pologne réapparait, l'Allemagne perd la Prusse orientale et se voit amputer d'un quart de son territoire, les pays baltes disparaissent car annexés par l'URSS) et des déplacements forcés impulsés par les États, en particulier soviétique, parachèvent la refonte des populations, amorcée par les plans nazis pendant la guerre, en vue de consolider les nouvelles frontières européennes. Ces migrations forcées prennent plusieurs formes qui se combinent: déportations très encadrées, expulsions chaotiques et pratiques lourdement incitatives visant à inciter les minorités au départ. Des millions d'individus prennent également les routes de l'exil pour échapper à Staline ou encore pour rejoindre ce qu'il reste de l'Allemagne. Cet exil entraîne la mort de millions de personnes et le malheur de millions d'autres qui ne reverront jamais leur terre natale. Pour aller plus loin : https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/les-migrations-en- europe/migrations-et-pers%C3%A9cutions/migrations-forc%C3%A9es-et-fin-des-minorit%C3%A9s-en- europe-1944-1957 B) L'ampleur des destructions matérielles : Le Japon est le pays qui a le plus souffert des bombardements américains (90 % des armes utilisées contre l'armée japonaise ont été fournies par les USA). La capitale Tokyo est détruite presque entièrement. À la sortie de la guerre, le Japon est ruiné mais leurs anciens ennemis les États-Unis leur viendront en aide pour relever le pays. L'Europe et notamment l'Europe de l'Est est également victime des bombardements : on estime que 60 % des villes européennes ont subi des dommages liés au bombardements et que 50 % des capacités industrielles et agricoles ont été détruites. Les pays les plus touchés sont l'Allemagne et la Pologne. → En France, le potentiel agricole est faible et ne permet pas de nourrir convenablement la population. Bien que la guerre se termine en 1945, les tickets de rationnement sont utilisés jusqu'en 1953. Beaucoup d'infrastructures de transports (chemins de fers surtout) et de communication sont détruites par la Résistance pendant la guerre, notamment dans le nord de la France, en zone occupée. La France a donc des difficultés à relancer son économie. L'économie étant avant tout un flux continu de marchandises et d'hommes, on va construire de nouvelles voies ferrées pour retrouver au plus vite une économie productive. C) Choc moral et État-providence : État-providence forme d'État qui intervient activement dans les domaines économique et social en vue d'assurer des prestations aux citoyens (retraite, santé, éducation, sécurité, ...). Quand on pense à l'Europe, on pense de suite à la philosophie des Lumières ; aux idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité, à la démocratie et au progrès. En 1944, les Alliés découvrent avec horreur l'existence des camps de concentration et d'extermination, ils découvrent le degré de barbarie de l'Allemagne nazie. Se pose alors la question suivante : la nation allemande est-elle coupable collectivement? doit-on excuser les Allemands endoctrinés par le NSDAP (enrôlement de la jeunesse...) ? Cette question fait l'objet de nombreux débats au lendemain de la guerre. Pour éviter que la question ne se pose aussi sur les Français (le Régime de Vichy collaborant avec l'occupant), les gaullistes et les communistes développent le mythe de la « France résistance » selon lequel les Français auraient unanimement et naturellement résisté depuis le début de la Seconde Guerre mondiale. Le résistancialisme est un processus composé de trois éléments : Marginalisation du régime de Vichy ainsi qu'une dévaluation de l'ampleur de son emprise sur la société. Construction d'un objet de mémoire (la Résistance) exagérant le rôle des minorités que furent les résistances (objet célébré surtout au sein de groupes idéologiques, gaullistes et communistes; il faut savoir que seulement 3 % des Français ont lutté activement contre les Nazis pendant la guerre). Généralisation de la Résistance à l'ensemble de la nation (résistancialisme gaullien). → La France ne reconnaît pas ses torts et ne reconnaît pas la collaboration. En 1945, l'avenir n'est pas marqué par l'optimisme. Les populations sont pessimistes et l'entrée du monde dans l'ère atomique (projet Manhattan, projet Uranium) fait craindre une nouvelle guerre qui serait fatale. La prochaine guerre sera-t-elle nucléaire ? Dans une Europe meurtrie et ruinée par la guerre, le Royaume-Uni, la France et la Belgique mettent en place des États-providence (philosophie de l'économiste et homme politique britannique William Beveridge) : Le programme du Parti travailliste en 1945 préconise la réalisation d'un « Welfare State » devant assurer le bien-être des citoyens « du berceau jusqu'à la tombe ». Le dirigeant conservateur Quintin Hogg estima que si la classe dirigeante ne donnait pas à la population des « réformes »>, elle risquait la « révolution ». La Grande-Bretagne met ainsi en place les premières allocations familiales en 1945, l'assurance retraite, l'assurance chômage, les congés de maladie, et le National Health Service (service de santé publique garantissant la gratuité des soins pour tous) l'année suivante. Elle s'assure du plein emploi de sa population par une relative mainmise de l'État et des syndicats sur l'activité. L'État soutient l'expansion de l'éducation supérieure. Alors que le pays ne comptait que 69 000 étudiants - très majoritairement issus des classes les plus favorisées lors du déclenchement de la Seconde guerre mondiale, il en compte près de 300 000 en 1964, majoritairement issus de la classe moyenne et dans une moindre mesure de la classe ouvrière. La France, avec la création de la Sécurité sociale, sous la houlette du ministre du travail Ambroise Croizat de 1945 à 1947, met en place un système social inspiré à la fois des modèles beveridgien et bismarckien. Formulées dans les grandes lignes dès 1940 dans le cadre du régime de Vichy, notamment par le haut fonctionnaire Pierre Laroque, ses bases sont suffisamment consensuelles pour être reprises par le Programme du Conseil national de la Résistance. La Sécurité sociale s'inspire de ces deux grandes conceptions: il conserve la logique d'un système assurantiel, financé par des cotisations des travailleurs, mais vise à la mise en place d'un système généralisé, centralisé et global de sécurité sociale. Son originalité réside dans le fait que l'État n'intervient pas directement dans la protection sociale: il légifère (Code de la Sécurité Sociale) mais la gestion, y compris le recouvrement des cotisations, est déléguée à des institutions paritaires, codirigées par les organisations syndicales patronales et de salariés. En 1946, la Constitution de la IVe République, adoptée par référendum, crée dans son préambule une obligation constitutionnelle d'assistance financière de la collectivité envers les personnes exposées aux risques sociaux les plus importants (femmes, enfants, vieux travailleurs). Pour aller plus loin : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat-providence II. Les Alliés jettent les bases d'un nouvel ordre international A) Le règlement politique de la guerre : Début 1945, la victoire des Alliés est assurée et de nouveaux enjeux apparaissent : occupation de l'Allemagne une fois celle-ci vaincue, réhabilitation de la Pologne, création de l'ONU pour la paix dans le monde, entrée en guerre de l'URSS contre le Japon... Lors de la conférence de Yalta qui se tient en février 1945, les trois Grands à savoir les États-Unis (représentés par Roosevelt), l'URSS (représenté par Staline) et le Royaume- Uni (représenté par Churchill) se fixent des objectifs qui sont les suivants : ● Adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la Seconde Guerre mondiale (ouvrir un nouveau front à l'extrême-est, vers le Japon). Régler le sort de l'Europe après la défaite du Troisième Reich (régler le problème de l'Allemagne et du Japon). Garantir la stabilité du nouvel ordre mondial après la victoire (création de l'ONU, démilitarisation). Les trois Grands esquissent un plan de partage de l'Europe du Sud-Est en « zones d'influence » pour l'après- guerre. Ce sont ces découpages qui, ajoutés à ceux de la conférence de Québec, mèneront à la Guerre froide. → Lors de la conférence de Yalta, on anticipe l'après-guerre et d'intenses négociations amènent les États- Unis et l'URSS à « se partager le monde » (rôle mineur du Royaume-Uni). La diplomatie soviétique œuvre pour commencer à la création d'une Pologne dirigée par un gouvernement ami de l'URSS. Churchill et Roosevelt cherchent à obtenir de Staline la promesse que l'URSS entre en guerre contre le Japon dans les trois mois après la capitulation de l'Allemagne et les deux sont donc prêts à faire des concessions. Staline négocie d'autant plus en position de force que les troupes soviétiques ne sont plus qu'à une centaine de kilomètres de Berlin. Roosevelt, dont la santé se dégrade, affiche une totale méconnaissance des valeurs morales de son interlocuteur en affirmant : « Si je lui donne tout ce qu'il me sera possible de donner sans rien réclamer en échange, noblesse oblige, il ne tentera pas d'annexer quoi que ce soit et travaillera à bâtir un monde de démocratie et de paix. >> Une deuxième conférence a lieu à Potsdam en juillet-août 1945. Organisée à nouveau par les trois Grands, elle doit fixer le sort des nations ennemies et en particulier celui de l'Allemagne (le Japon continue alors à se battre): Allemagne : Le Troisième Reich est démantelé, la séparation entre l'Allemagne et l'Autriche exigée et les deux territoires divisés en quatre zones d'occupation (américaine, soviétique, britannique et française). L'URSS s'installe durablement en Allemagne de l'Ouest et remplace en quelque sorte les Nazis ; on se débarrasse d'Hitler pour un nouveau dictateur qui est Staline. L'Allemagne voit un déplacement vers l'ouest de sa frontière orientale, perdant environ 25 % de son territoire. La Prusse-Orientale est attribuée à la Pologne et à l'URSS. L'Allemagne perd également la Haute-Silésie, deuxième centre industriel du pays. Les Occidentaux acceptent la nouvelle frontière germano-polonaise, mais seulement de manière provisoire. L'expulsion d'Europe de l'Est des populations ethniquement allemandes s'effectue dans le vide juridique de l'immédiat de l'après-guerre dans les territoires de la diaspora allemande. Elle est largement entamée de manière spontanée, les Allemands eux-mêmes fuyant devant l'Armée rouge, et elle est habituellement initiée par nouvelle administration polonaise dans les anciens territoires allemands occupés à l'est de l'Oder et de la Neisse ou initiée par les populations locales. La Tchécoslovaquie entérine légalement cette expulsion ethnique. Dès le 2 août 1945, jour de clôture de la conférence, les décrets Beneš retirent la citoyenneté tchécoslovaque aux ressortissants des minorités allemande et hongroise, entamant leur expulsion. Au total, plus de 11 millions d'Allemands ont été expulsés, 2 millions sont morts et 2,6 millions restaient dans les anciens territoires de peuplement allemand. Les << cinq D » sont mis en place par les pouvoirs d'occupation en coopération avec les nouvelles autorités allemandes : le désarmement ou la démilitarisation (mesures sur lesquelles on reviendra après l'échec de la Communauté européenne de défense lors des accords de Paris de 1954-55); la dénazification ou la destruction de tout ce qui se rapporte au nazisme (programme, propagande, lois nazies), mise en place d'opposants au pouvoir nazi ou de représentants de la république de Weimar aux postes importants ; la décartellisation des grands cartels fusionnés sous la tutelle nazie; et la démocratisation et la décentralisation pour affaiblir le pouvoir allemand, très centralisé pendant le nazisme, en favorisant une régionalisation qui serait moins encline à permettre un État autoritaire. Dans le cadre de la dénazification, les occupants décident du jugement des criminels de guerre ; ce seront les procès de Nuremberg. Cartel: association d'entreprises ayant des activités proches en vue de maîtriser la concurrence et de faire monter les prix, au détriments des consommateurs. Italie : L'Italie perd ses colonies africaines : l'Érythrée (administrée par les Britanniques, puis cédée à l'Éthiopie), la Somalie italienne (administrée par les Britanniques, puis de nouveau administrée par l'Italie sur mandat des Nations unies de 1950 à 1960), la Libye italienne (occupée par le Royaume-Uni et la France, puis indépendante en 1951) et l'Éthiopie (qui retrouve son indépendance). L'Albanie, occupée peu avant la guerre, retrouve son indépendance. Les cantons français annexés durant la guerre sont rétrocédés à la France. Japon : Le 26 juillet 1945, un ultimatum, la Déclaration de Potsdam, est signifié à l'empire du Japon par le président américain Harry Truman, le premier ministre britannique Winston Churchill et le président chinois Tchang Kaï-chek (l'URSS n'en fait pas partie car le pays n'est pas encore en guerre contre le Japon): «Nous appelons le gouvernement du Japon à prononcer aujourd'hui la capitulation sans conditions de toutes les forces armées japonaises. [...] Sinon, le Japon subira une destruction rapide et totale ». Le territoire du Japon est limité aux quatre îles principales et aux quelques petites îles limitrophes; les gains territoriaux antérieurs à 1937 (la Corée, Taïwan et le Manchukuo) sont libérés de la tutelle nippone. La reddition complète des forces armées est exigée ainsi que l'abdication de l'empereur Hirohito. Les Alliés prônent l'instauration de la liberté d'expression, de pensée et de religion. Cet ultimatum ne mentionne pas l'arme nucléaire. Durant la conférence, Truman informe Staline de la nouvelle arme des États-Unis qui avait été testée à peine quelques heures avant le début de la conférence. Staline connait déjà l'existence de la bombe nucléaire par ses espions au sein du projet Manhattan. Le 29 juillet, le premier ministre japonais Kantaro Suzuki prononce une déclaration indiquant qu'il entendait ignorer cet avertissement au motif qu'il n'était qu'une redite de l'ultimatum du Caire. Cette déclaration ambiguë, reprise dans les médias nippons dont l'Asahi Shinbun, était peut-être émise pour apaiser la faction belliciste de l'armée et de la marine mais était comprise par les Alliés comme la volonté du gouvernement japonais de rejeter toute idée de reddition. La première bombe atomique militaire est alors larguée sur Hiroshima le 6 août, puis la seconde le 9 sur Nagasaki, après un second ultimatum de Truman, resté sans réponse. Entre-temps, le 8 août, conformément à un engagement pris en février 1945 à la conférence de Yalta, l'URSS déclare la guerre au Japon, le troisième mois qui suit la capitulation allemande. Le 2 septembre, la donne géopolitique avait changé avec les deux explosions atomiques, Douglas MacArthur refusant le principe d'une occupation conjointe du Japon avec les Soviétiques. L'abdication de l'empereur n'est alors plus exigée par les Alliés. Certains historiens, comme Jacques R. Pauwels, prétendent que cette clause n'avait été introduite que pour rendre l'ultimatum de Potsdam inacceptable alors que le Japon exsangue et dont la population civile avait été martyrisée par les bombes incendiaires (notamment celles lâchées sur Tokyo en mars 1945) était prêt à se rendre, ce qui permettrait aux Américains d'utiliser l'arme atomique et montrer leur puissance face aux Soviétiques. Conformément à ce qui avait été négocié lors de la conférence de Yalta, l'URSS entre en guerre contre le Japon le 7 août 1945, au lendemain de l'explosion d'Hiroshima, et envoie des troupes en Mandchourie. L'URSS joue ainsi un rôle important dans la fin de la guerre. Une nouvelle constitution est adoptée au Japon : l'empereur Hirohito reste au pouvoir mais n'a plus de droit divin, et le peuple japonais « renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation » (= le Japon devient pacifiste). Le Japon se range derrière les États-Unis qui doivent lui venir en aide s'il est attaqué car il n'a plus d'armée (aujourd'hui, les tensions entre le Japon et la Chine posent problème et les nationalistes japonais souhaitent reformer rapidement une armée japonaise). B) La recherche et la punition des coupables : La déclaration de Moscou du 30 octobre 1943 reconnait la responsabilité des forces hitlériennes qui ont << effectué de sang-froid des atrocités, des massacres et des exécutions de masse ». En 1943, la guerre n'est pas terminée et cette déclaration sonne comme une menace pour les nazis. L'objectif est clair : elle doit dissuader les responsables nazis de continuer à tuer sous peine « d'être jugés et châtier >>. → Les États alliés ont recours à la peur pour empêcher les officiers subalternes nazis de continuer le massacre. L'Accord de Londres du 8 août 1945 est signé par les États-Unis, la France, l'Angleterre et l'URSS et met sur pied un TMI (tribunal militaire international) afin de traduire en justice les « grands criminels, dont les crimes sont sans localisation géographique précise ». Les 4 pays signataires agissent dans l'intérêt de toutes les Nations unies et s'expriment en leur nom, l'Accord de Londres est donc l'un des premiers décrets de l'ONU depuis sa création. Les tribunaux nationaux prennent le relais des TMI. → Deux grands procès : les procès de Nuremberg qui jugent les responsables nazis et les collaborateurs, et les procès de Tokyo qui punissent les responsables japonais. L'article 6 de l'Accord de Londres concernant la poursuite et le châtiment des grands criminels de guerre des puissances européennes de l'Axe, distingue 3 types de crimes : Les crimes contre la paix Les crimes de guerre Les crimes contre l'humanité. 4 Les chefs d'accusation à Nuremberg << a. Les crimes contre la paix : c'est-à-dire la direction, la préparation, le déclenchement ou la poursuite d'une guerre d'agression, ou d'une guerre en violation des traités, assurances ou accords internationaux, ou la participation à un plan concerté ou à un complot pour l'accomplissement de l'un quelconque des actes qui précèdent. b. Les crimes de guerre : c'est-à-dire les violations des lois et coutumes de la guerre. Ces violations comprennent, sans y être limi- tées, l'assassinat, les mauvais traitements et la déportation pour des travaux forcés ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l'assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l'exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et des villages ou la dévastation que ne justi- fient pas les exigences militaires. c. Les crimes contre l'humanité : c'est- à-dire l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux [...]. >> Les grands procès de Nuremberg entrent dans le deuxième D de la conférence de Potsdam : dénazification. Déjà le choix de Nuremberg comme ville où ont lieu les jugements est symbolique car Nuremberg était le lieu de parade des nazis. Aussi un procès à Berlin aurait été impossible car la capitale est complètement détruite. Les TMI servent à punir les hauts dignitaires nazis et les tribunaux internationaux à juger les petites mains nazis (médecins, juges, gardiens des camps...). L'empereur japonais Hirohito n'est quant à lui ni jugé ni même accusé car on le considère nécessaire à la stabilité du pays. Les Japonais n'auraient pas accepté que leur chef soit humilié de cette façon. Après-guerre, la communauté internationale cherche à tout prix la stabilité et l'apaisement. C) La création de l'ONU : La SDN a été incapable à prévenir les attaques de l'Axe dans les années 1930: guerre civile espagnole, agression italienne contre l'Éthiopie, impérialisme japonais, annexion de l'Autriche par Hitler, crise des Sudètes, menaces allemandes contre la Pologne. Lors de la Conférence de San Francisco qui se déroule du 25 au 26 juin 1945, il est décidé de remplacer la SDN par l'ONU dont l'objectif est clair : éviter un retour à la guerre et assurer la paix et la sécurité collectives. → Déjà dans le plan Marshall, il est expliqué que la lutte contre la pauvreté est nécessaire si l'on veut éviter le développement du communisme, la montée des tensions et le risque de guerre. Nouveautés de l'ONU par rapport à la SDN : Les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale (URSS, USA, France, Royaume-Uni, Chine) disposent d'un siège permanent au Conseil de sécurité et disposent d'un droit de veto qui permet de bloquer la prise de décision ou résolution si les 5 membres permanents ne sont pas d'accord. - Les résolutions de l'ONU se veulent contraignantes donc un État peut être sanctionné s'il n'obéit pas à l'ONU. L'ONU ne dispose pas de sa propre force militaire ou police (l'organisation ne dispose pas elle-même du monopole de la violence physique légitime) mais peut envoyer des forces de maintien de la paix : ce sont les Casques bleus. Ceux-ci participent activement à la protection des populations civiles, à la prévention de conflits, à la réduction de la violence et au renforcement de la sécurité sur le terrain. L'ONU préfère la médiation à la sanction, la diplomatie à la guerre. Diverses institutions spécialisées émanent de l'ONU : I'UNICEF, la FAO, I'OMD... Pour remédier au désordre monétaire de l'après-guerre, une conférence est donnée à Bretton Woods. Elle doit favoriser la reconstruction dans une Europe meurtrie par la guerre et parfois complètement détruite (comme Berlin), et elle doit empêcher une nouvelle crise comme celle qui a suivi 1929. Les Accords de Bretton Woods mettent en place un nouveau cadre économique que l'on va appeler « système financier international ». Le dollar devient la seule monnaie basée sur le cours de l'or et devient une référence pour toutes les autres monnaies. Lors de la conférence sont également créés le FMI et la BIRD. → Apparition d'une gouvernance économique mondiale qui vise à éviter le protectionnisme douanier, la dévaluation... III. Le début de la Guerre froide A) Les tensions entre les deux superpuissances : Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni est affaibli et a perdu sa place dominante en Europe et dans le monde, dépassé par les États-Unis. Dans son discours de Fulton du 5 mars 1946, Churchill est le premier à évoquer un rideau de fer en Europe qui sépare les démocraties occidentales de l'Est qui a été conquis par l'URSS. L'Armée rouge a certes libéré les pays d'Europe de l'Est en 1945, mais elle ne s'est jamais retirée. Elle est encore présente en Allemagne, en Pologne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie... Le Rideau de fer est une frontière infranchissable qui oppose deux idéologies : à l'Ouest le libéralisme, le capitalisme et la démocratie; à l'Est l'autoritarisme, le communisme, le collectivisme. Les pays de l'Ouest craignent que le communisme ne se répandent partout en Europe. Churchill a peur que les troupes américaines rentrent aux États-Unis et que le pays ne s'enferme dans une politique isolationniste, abandonnant à leur sort les démocraties européennes. Churchill préfèrerait que les Américains restent en Europe pour contenir la menace communiste : c'est ce que l'on appelle le « containment » (endiguement). Voir manuel page 124-125: Juste après la Seconde Guerre mondiale, les communistes sont beaucoup appréciés de la population (la majorité des résistants étaient communistes). En 1945, le PCF est le premier parti de France. Les USA craignent l'expansion de la peste communiste en Europe et vont prêter de l'argent aux Européens pour qu'ils puissent reconstruire leur pays. Les USA ont aussi un intérêt économique car les marchandises achetées par les Européens sont produites par les États-Unis. → Début de l'essor économique américain. Passage d'une économie de guerre à une économie de paix. L'aide apportée à l'Europe aide l'économie américaine à se convertir et à lutter contre l'influence communiste. La ville de Berlin se trouve en plein cœur de l'Allemagne de l'Est, Staline décide donc de supprimer cet îlot de démocratie libérale au sein de la dictature communiste. Staline souhaite s'emparer de Berlin dans son intégralité. Entre juin 1948 et mai 1949, les Soviétiques bloquent les accès terrestres vers Berlin des trois puissances occidentales (France, Royaume-Uni, États-Unis). En retour, celles-ci organisent un pont aérien pour ravitailler leurs garnisons et les populations civiles berlinoises (nourriture, combustible): un avion atterrit à Berlin toutes les deux minutes pendant une année entière. Ce blocus est la première véritable opposition entre les USA et l'URSS. Il s'agit d'une opposition indirecte via la ville de Berlin : lutte d'influence autour de la capitale. Le blocus de Berlin fait partie des prémices de la Guerre froide qui est un affrontement indirectement et qui ne débouchera jamais sur un conflit armé entre les deux Grands. La Chine fait partie des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale en combattant les Japonais et obtient donc un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Après la guerre, la Chine traverse une guerre civile qui va opposer deux camps (1945-1949): D'un côté, le président de la République de Chine Tchang Kai-chek qui est un anti-communiste. La guerre terminée, il instaure un régime nationaliste. De l'autre, le révolutionnaire communiste Mao Zedong. Ce sont finalement les communistes qui remportent la guerre. Le 1er octobre 1949 est proclamé la naissance de la RPC (République populaire de Chine). Le gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek se réfugie sur la petite île de Taïwan au large de la Chine. Mao de son côté prend le pouvoir en Chine et part à la conquête de l'Ouest. L'ONU reconnaîtra le gouvernement de Formose légitime jusqu'en 1971. COURS 2 : Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde << Comment la Guerre froide et la décolonisation ont-elles favorisé l'émergence de nouveaux acteurs ? » I. Guerre froide et monde bipolaire A) Deux modèles idéologiques opposés : Le monde se retrouve coupé en deux avec d'un côté le Bloc Ouest qui suit la doctrine Truman et de l'autre le Bloc Est qui suit la doctrine Jdanov. Les USA et l'URSS vont se lancer dans une course aux armements : mise en place de l'équilibre de la terreur (les deux blocs ont les mêmes armes et ont tous les deux l'arme atomique). La bombe atomique ne pouvant pas être utilisée, elle devient une arme de dissuasion. Les deux superpuissances se lancent aussi dans une course à l'espace. Les Soviétiques sont en avance jusqu'en 1969, jusqu'à ce que les Américains lancent le programme Apollo et soit les premiers à envoyer un homme sur la Lune. La bipolarisation du monde ne va pas forcément de soi pour les populations : c'est le cas au Japon, aux USA où certains sont communistes... Dans les années 1950, une politique de délation et de persécution est menée aux États-Unis à l'encontre des personnalités taxées de sympathies communistes : c'est la chasse aux sorcières ou maccarthysme. Dans le bloc de l'Est, il y a des insurrections comme à Budapest en 1956. Les populations rejettent l'URSS et l'influence de Staline. Cf travail sur la propagande durant la Guerre froide B) Un affrontement planétaire : La Guerre froide est une série de conflits localisés indirects entre les deux Grands: guerre de Corée, Vietnam, Berlin... Guerre de Corée: La guerre de Corée est l'un des premiers conflits qui suit la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Corée est occupée par le Japon car elle fait partie de l'empire colonial japonais. En 1945, le pays est libéré par les forces américaines au Sud et soviétiques au Nord, et une ligne de démarcation est créée le long du 38ème parallèle. Le Nord de la péninsule est dirigé par le communiste et partisan du bloc Est Kim Il-sung (grand-père de l'actuel dictateur nord-coréen) ; le Sud est administré par le gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée (USAMGIK) qui va poser les bases de la future République de Corée. Le 25 juin 1950, le gouvernement nord-coréen décide d'attaquer le Sud pour écraser les forces ennemies capitalistes et ainsi unifier le pays. À partir de cette date, l'ONU va pour la première fois de son existence mettre en place une coalition nationale pour protéger le Sud de la Corée : à travers l'ONU, ce sont les États- Unis qui agissent. Le commandement des opérations est confié au général MacArthur (auréolé car héros de la Guerre du Pacifique lors de la Seconde Guerre mondiale). Les coalisés ripostent à l'attaque des troupes du Nord : ils font une remontée fulgurante jusqu'à la frontière chinoise. La Chine communiste de Mao, effrayée par l'arrivée de ces soldats de l'Ouest, décide d'aider les troupes communistes nord-coréennes et d'envoyer des soldats (entre 1 et 2 millions d'hommes). L'entrée de la Chine dans le conflit met à mal les troupes onusiennes. Entre janvier 1951 et début 1953, c'est le statu quo. Aucun camp ne parvient à prendre la main sur son adversaire et à imposer la victoire. Le général MacArthur demande au haut commandement de l'armée américaine d'utiliser la bombe atomique en Corée du Nord et en Chine pour mettre un terme à cette guerre. Les Américains déploient l'arme nucléaire en Asie du Sud-Est mais ne l'utiliseront pas : la bombe atomique doit servir à dissuader, à faire peur aux Chinois. Le conflit entre les deux Corées se termine le 27 juillet 1953 par l'Armistice de Panmunjeom. Toutefois, aucun traité de paix ne sera jamais signé donc les deux pays sont théoriquement encore en guerre aujourd'hui. La DMZ (zone militaire démilitarisée), zone-tampon de 4 km de large et de près de 250 km de long, est créée et coupe la péninsule coréenne en deux. La guerre de Corée aura été une guerre meurtrière : 38 500 victimes dans les forces onusiennes, 70 000 dans les forces sud-coréennes et 2 millions chez les combattants nord- coréens et chinois. À cela s'ajoutent les civils victimes des bombardements, des disettes et des épidémies (peut-être 3 millions de victimes en plus des combattants). En 1953, le dictateur soviétique Joseph Staline meurt et est remplacé par Nikita Khrouchtchev. À partir de 1956, les Corées du Nord et du Sud coexistent pacifiquement. Berlin: Entre 1949 et 1961, près de 3 millions de personnes décident de fuir l'Est pour rejoindre l'Ouest (la zone libre). Ce sont notamment les forces vives qui fuient le régime communiste de Staline: professeurs, avocats, médecins... Pour mettre fin à ces migrations, le gouvernement soviétique décide de construire un mur de séparation. Entre le 12 et le 13 août 1961, un mur est construit à Berlin et sépare la partie Ouest de la partie Est de la ville : on l'appelle « mur de la honte » à l'Ouest et « mur de protection antifasciste >> à l'Est. Le mur s'étend sur 155 km de long et devient une véritable frontière (miradors, clôture électrique, mur en béton, no-man 's-land) : on parle de zone de la mort. → Ce mur est construit pour empêcher la fuite des Allemands de l'Est vers l'Ouest, vers le monde libre. Le passage entre les deux zones devient impossible et des familles se retrouvent séparées du jour au lendemain. Certains, même après la construction du mur, tenteront de passer à l'Ouest en creusant des tunnels ou par montgolfière. La construction du mur est le symbole de l'échec de l'URSS à intégrer les populations et à les convaincre de l'idéologie communiste. Plusieurs checkpoints (Alpha, Bravo, Charlie) existent pour passer entre les deux zones mais ils sont réservés au passage des étrangers, du personnel diplomatique et aux échanges de prisonniers. Les civils allemands ne peuvent pas les emprunter, notamment le checkpoint Charlie. Le 27 octobre 1961, chars et soldats des deux camps se sont fait face pendant 16 heures, à la suite d'un différend sur la libre circulation des ressortissants des pays alliés dans les deux moitiés de la ville : les Soviétiques ayant exigé de contrôler un plénipotentiaire américain qui souhaitait pénétrer à Berlin-Est ce poste-frontière, ce qui était contraire aux accords alors en vigueur qui autorisaient la libre circulation à cet endroit des diplomates et soldats alliés qui étaient stationnés à Berlin. L'incident est grave, l'OTAN et le Pacte de Varsovie ayant été mis en alerte. En 1963, le président des États-Unis John F. Kennedy se rend à Berlin Ouest. Il s'agit d'une visite exceptionnelle car c'est la première fois qu'un président américain se rend de l'autre côté du Rideau de fer. Le discours qu'il tient est mémorable : « Ich bin ein Berliner ». JFK soutient les Berlinois, il veut des hommes libres. Le lieu et le discours choisis par le président sont symboliques. C) La détente et ses limites (1962-1975): Lors de la crise de Cuba survenue du 14 au 28 octobre 1962, le monde s'est trouvé au bord du gouffre. Heureu men aucune guerre nucléaire entre les deux Grands n'a éclaté ; le monde a échappé de peu à une troisième guerre mondiale. En 1962 commence une nouvelle phase de la Guerre froide que l'on va appeler la « détente » : les relations entre les deux superpuissances s'améliorent et une ligne téléphonique est installée entre Washington et Moscou (c'est la téléphone rouge). Le 1er juillet 1968 est signé le TNP (Traité de non-prolifération des armes nucléaires) qui repose sur trois piliers: la non-prolifération de l'arme nucléaire dans le monde pour éviter tout risque d'holocauste nucléaire, le désarmement et les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire. Il est interdit aux 5 puissances nucléaires - France, Royaume-Uni, Chine, URSS, États-Unis - de livrer du matériel ou des renseignements aux autres États non dotés de l'arme nucléaire, et ces derniers s'engagent à ne pas fabriquer des armes nucléaires et à ne pas essayer de s'en procurer. Du 25 au 30 mai 1972, Richard Nixon se rend à Moscou. Son voyage ouvre une étape nouvelle dans les relations entre les deux Grands vers la Détente. Les Soviétiques ne tiennent pas à laisser les Etats-Unis se rapprocher trop de la Chine communiste. La construction de bonnes relations avec Washington est donc nécessaire. Le voyage de Nixon est fructueux puisque les deux adversaires de la guerre froide signent une charte pour organiser leurs rapports bilatéraux et l'accord sur la limitation des armements stratégiques. En 1972, l'accord SALT 1 (traité de limitation des armes stratégiques) permet de limiter le nombre de missiles déployés sur la terre ferme et embarqués dans les sous-marins. Symboliquement, il marque la supériorité politique de l'URSS et des États-Unis qui n'associent pas leurs alliés à la discussion. Les Accords d'Helsinki sont signés en août 1975 par les deux Grands, le Canada et les États européens et visent à établir une paix durable entre les pays signataires. Pour cela les frontières européennes existantes à cette date sont considérées comme définitives et les pays s'interdisent d'intervenir dans les affaires intérieures des autres. Pour consolider cette sécurité, une coopération économique, scientifique et technique doit être mise en place. Les accords prévoient également une meilleure circulation des hommes et des idées à l'intérieur de l'Europe pourtant alors divisée en deux blocs adverses. Les États s'engagent à respecter les droits de l'Homme et à régler de manière pacifique les conflits. Entre 1972 et 1974, le président américain Richard Nixon et le secrétaire général du Parti communiste Leonid Brejnev se rencontrent à 3 reprises. Les deux dirigeants des deux superpuissances discutent ce qui conduit à un apaisement des tensions. Limites de la détente : Malgré des relations plus cordiales avec l'URSS, les États-Unis ne renoncent pas à l'endiguement. Ils vont mener des guerres contre les communistes (guerre du Vietnam) et soutenir la mise en place de dictature militaires notamment en Amérique du Sud (dictature du général Pinochet au Chili, putsch du maréchal Castelo Branco au Brésil...). Exemple de la guerre du Vietnam : à développer II. De la décolonisation au tiers-monde A) Causes de la décolonisation : La décolonisation est un phénomène majeur de la seconde moitié du 20ème siècle. Le processus démarre avec la Seconde Guerre mondiale. L'Occident contrôlait l'Afrique et l'Asie. En quelques années, les puissances coloniales sont démantelées soit dans la violence ou par la négociation. En 1945, lors de la Conférence de San Francisco, on comptait 51 États dans le monde ; aujourd'hui on en compte 194. La décolonisation entraîne l'apparition de nouveaux États avec de nouvelles frontières : la géographie et la géopolitique changent. Quelles sont les causes de la décolonisation ? La colonisation elle-même : travail forcé, inégalités des droits pour les indigènes, spoliation des terres... La naissance du nationalisme : émergence de leaders comme Hô Chi Minh en Indochine, Jawaharlal Nehru et Gandhi en Inde ou encore Leopold Sédar Senghor au Sénégal qui ont en commun d'avoir tous fait des études à l'étranger et notamment en Europe. Ils sont empreints des idéaux occidentaux (liberté, égalité, fraternité) et de l'histoire révolutionnaire. Ils vont rapporter ces idées dans leur pays et participer à leur diffusion. La Seconde Guerre mondiale : elle affaiblit les puissances coloniales (France, Royaume-Uni). Bon nombre des populations des colonies ont combattu les nazis aux côtés des Européens. Les Indiens vont par exemple se battre aux côtés des Britanniques et en échange ces derniers vont promettre d'entamer des négociations pour l'indépendance du pays. Site: https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence de Brazzaville Lors de la Conférence de Brazzaville qui est organisée durant la Seconde Guerre mondiale, du 30 janvier au 8 février 1944, le Comité français de la Libération nationales (CFLN) va discuter du rôle et de l'avenir de l'Empire colonial français. À l'issue de cette conférence, l'abolition du code de l'indigénat est décidée et une politique d'assimilation en faveur des colonies est décidée. Le général de Gaulle rappelle le lien étroit qui unit la France à ses colonies (lien qualifié de « définitif ») et la déclaration finale de la conférence rejette catégoriquement « toute possibilité d'évolution hors du bloc français et toute constitution, même lointaine de self-government ». → On rend hommage aux Africains morts pour la France mais on ne propose pas l'indépendance aux colonies La création de l'ONU : dans sa charte, l'Organisation des Nations-Unies garantit la paix, la liberté et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le Royaume-Uni et la France, les deux plus grandes puissances coloniales d'alors, sont signataires de la charte donc il y a un paradoxe. Le démantèlement des puissances va se faire petit à petit. L'anticolonialisme des superpuissances : les États-Unis et l'URSS sont hostiles à la colonisation et feront tous pour libérer les peuples de l'asservissement et répandre la démocratie dans le monde. B) Les formes et les phases de la décolonisation : La décolonisation peut se faire de manière pacifique comme l'a fait le Royaume-Uni qui va faire en sorte que les indigènes gagnent en maturité politique. La couronne va ensuite donner les rennes du pays à ce nouveau gouvernement composé d'indigènes, avant que le pays ne proclame son indépendance : on parle de self- government. Il est certes difficile de former les indigènes à la gestion de leur pays et il doit y avoir une véritable volonté politique pour y parvenir. → En 1947, l'Inde devient la plus grande démocratie du monde et intègre le Commonwealth. La décolonisation peut aussi se faire par la guerre. L'Indochine (Laos, Cambodge, Vietnam) est sous domination française. Le 2 septembre 1945, le leader Hô Chi Minh déclare de manière unilatérale l'indépendance du Vietnam ce qui provoque l'ire de la puissance coloniale. S'en suit une guerre qui va s'inscrire dans le contexte de la Guerre froide : la France, aidée des États-Unis, va combattre les troupes communistes Vietminh, aidées par l'URSS et la Chine. La bataille de Dien Bien Phu qui se déroule entre novembre 1953 et mai 1954 est remportée par les forces communistes et accélère les négociations engagées à Genève pour le règlement du conflit en Indochine. Les Français perdent la guerre et doivent se retirer. → Les armées occidentales (française, étatsunienne) avancent sur un terrain qu'elles ne connaissent pas (jungle) et ne sont pas correctement préparées à ce type de guerre (guerre non conventionnelle car guérilla). La guerre devait être rapide mais les résistances communistes tiennent et le conflit s'enlise. → Suite aux accords de Genève de 1964, le Cambodge et le Laos sont créés et le Vietnam est partagé en deux (Vietnam Nord et Vietnam Sud). Plusieurs phases de décolonisation existent : 1947-1954: décolonisation de l'Asie. Les Britanniques décolonisent très vite notamment les Indes. 1955-1976: décolonisation de l'Afrique. Ce sont tout d'abord les colonies britanniques qui s'émancipent (la première est le Ghana en 1957 et la dernière est le Kenya en 1963). La France mène une décolonisation pacifique hormis en Algérie (l'Algérie n'est pas considérée comme une colonie mais comme un département français). La décolonisation se termine avec l'indépendance des colonies portugaises (Angola, Cap-Vert, Mozambique). Entre 1958 et 1960 avec les lois Defferre, la France va proposer à ses colonies l'indépendance ou bien d'intégrer la communauté française (communauté dans laquelle Blancs et indigènes seraient égaux). Bien entendu, beaucoup de colonies vont demander à obtenir leur indépendance. → En 1960, quatorze territoires de l'Afrique française subsaharienne, le Congo belge, la Somalie italienne et le Nigéria britannique accèdent à l'indépendance. Auparavant seuls l'Éthiopie, le Libéria, le Ghana et la Guinée étaient déjà des États souverains. Site : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9colonisation#:~:text=La%20d%C3%A9colonisation%20est%20un%2 Oprocessus, l'ind%C3%A9pendance%20des%20pays%20colonis%C3%A9s.&text=L'Organisation%20des%20 Nations%20unies,contexte%20favorable%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9colonisation. https://francearchives.fr/fr/pages histoire/38959#:~:text=En%201960%2C%20quatorze%20territoires%20 de,%C3%A9taient%20d%C3%A9j%C3%A0%20des%20%C3%A9tats%20souverains. C) L'émergence du tiers-monde : En avril 1955 se tient en Indonésie la conférence de Bandung. Sous l'égide de personnages illustres tels Nehru, Nasser et Zhou Enlai (nationalistes et indépendantistes), celle-ci réunit pour la première fois les représentants de 29 pays africains et asiatiques pour la plupart nouvellement indépendants. Les chefs d'État présents à la conférence refusent la colonisation, la ségrégation raciale et le choix entre le bloc Est ou Ouest : on parle de non-alignement ou neutralité. La conférence de Bandung est l'acte de naissance du Tiers-monde qui se veut la troisième force internationale avec les États-Unis et l'URSS. Malheureusement, indépendance ne veut pas dire paix. Les frontières sont issues de la colonisation : en Afrique elles sont le résultat de la conférence de Berlin de 1885 au cours de laquelle les puissances européennes se partagent le continent africain; tensions vives entre le Pakistan et l'Inde. La manque de vrais cadres et intellectuels pour assurer l'ordre des États nouvellement indépendants explique que dans certaines parties du monde l'armée s'impose comme seul moyen pour empêcher le chaos. Les États décolonisés connaissent également des difficultés économiques. Alors que leur économie reposait principalement sur l'agriculture, ces États doit transformer leur économie et développer leur outil industriel ce qui demande énormément de capitaux (capitaux qu'ils n'ont pas). Ceux-ci sont donc obligés de faire appel aux anciennes puissances coloniales ou aux superpuissances pour récolter l'argent nécessaire à la transformation du pays. Les anciennes colonies qui se voulaient neutres sont obligés de se ranger soit derrière le bloc Ouest ou Est. → On parle de néo-colonialisme. Les relations afro-asiatiques qui avaient magnifiquement démarrées lors de la conférence de Bandung, se dégradent: l'Asie connaît un essor économique fulgurant tandis que l'Afrique plonge (naufrage économique). La conférence de Belgrade, qui se tient en septembre 1961 dans la capitale serbe, tend à réaffirmer et à préciser le mouvement des non-alignés. Les leaders du mouvement sont Nasser, Nehru et Tito (vives tensions opposant Tito au régime soviétique dues à des rivalités de puissances : on parle de rupture Tito- Staline ou schisme yougoslave). Lors de son discours, Tito réaffirme que la conférence « n'a pas pour objet de créer un bloc » mais qu'elle vise au contraire à dénoncer « l'exclusivisme des blocs qui est un danger pour la paix mondiale ». Ainsi, dans le contexte de la Guerre froide, cette conférence est une prolongation de la conférence de Bandung. → Pour des motifs économiques et idéologiques, les pays neutres ne le restent pas très longtemps. En 1964, tous les pays du tiers-monde obtiennent un siège à l'ONU. Ils forment le « Groupe des 77 », une coalition de pays en développement conçue pour promouvoir les intérêts économiques et politiques collectifs de ses membres et créer une capacité de négociation accrue aux Nations unies. Ils souhaitent peser sur les décisions internationales et demandent un rééquilibrage de l'économie mondiale, une nouvelle orientation de l'économie. → Objectif : favoriser l'émergence de ces pays et créer le CNUCED III. De nouveaux acteurs qui remettent en cause l'ordre bipolaire A. La Chine populaire de Mao : La République populaire de Chine est proclamée par Mao le 1er octobre 1949 à Pékin. Mao occupe le premier la fonction de Président de la République populaire de 1954 à 1959 et met en place un culte de la personnalité. Il se fait d'ailleurs appeler le « Grand Timonier » (image de l'homme de barre aux commandes de la Chine imaginée comme un grand navire du désert asiatique). La Chine signe le pacte sino-soviétique (traité d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle avec l'URSS) le 14 février 1950. Elle apporte également son aide aux troupes communistes d'Indochine et à la Corée du Nord lors de la Guerre de Corée (1950-53) ce qui permet au pays de sortir de son isolement. La Chine mène une politique expansionniste en annexant le Tibet en mai 1951 (signature de l'Accord en 17 points qui retire au Tibet son indépendance de fait et oblige le 14ème dalai-lama à s'exiler) et en disputant des territoires avec l'Inde (tensions dans la région du Cachemire qui débouchent sur la guerre sino-indienne de 1962). Mao tente d'affirmer la place de la Chine sur la scène internationale: il se veut le leader du tiers-monde et incite les << prolétaires de tous les pays » à s'unir pour se libérer du joug occidental. En 1964, la Chine se dote de l'arme nucléaire et crédibilise ainsi sa capacité de dissuasion nucléaire: attaquer la RPC reviendrait à déclencher une guerre nucléaire. La rupture sino-soviétique est une période de dégradation des relations puis de fortes tensions entre l'URSS et la RPC de la fin des années 1950 aux années 1980, et dont le paroxysme est marqué par les incidents frontaliers de 1969. La rupture a pour conséquence une scission au sein du mouvement communiste international. Comment s'expliquent ces tensions entre les deux pays? En 1959, lors d'un sommet diplomatique, les Soviétiques qui sont inquiets du Grand Bond en avant engagé par la Chine, s'efforcent de diminuer les tensions avec le bloc Ouest et reviennent sur leur promesse d'aider la Chine à développer la bombe atomique. Mao voit ça comme une trahison et juge Khrouchtchev trop conciliant avec l'Ouest. En effet, Khrouchtchev déstalinise en URSS, dénonce les excès de la période du stalinisme et refuse le culte de la personnalité ; le dirigeant soviétique prône également une politique de coexistence pacifique qui sera jugée trop libérale par la Chine (Mao se refuse à négocier avec l'impérialisme américain). Le pacte sino- soviétique expire en février 1979. → Sorte de « guerre froide dans la guerre froide » entre les pays communistes: l'URSS et la Chine se craignent mutuellement et dénoncent les positions de l'autre. La Chine dénonce la République fédérale populaire de Yougoslavie de Tito, et à son tour l'URSS dénonce la République populaire d'Albanie d'Enver Hoxha (principal allié de la Chine) et apporte son soutien à l'Inde durant le conflit sino-indien. On parle aussi de compétitions des hégémonies : la Chine ne parvient pas à supplanter l'URSS à la tête du bloc Est. Mao lance deux grandes réformes : Le Grand Bond en avant (1958-1960) qui a pour but de stimuler en un temps record la production par la collectivisation de l'agriculture, l'élargissement des infrastructures industrielles et la réalisation de projets de travaux publics de large envergure. L'objectif est que la Chine rattrape son retard économique. Ce programme, qui mobilise par la propagande et la coercition l'ensemble de la population, se révèle être un fiasco et le pays échappe de peu à l'effondrement complet de son économie. Le Grand Bond en avant engendre la « grande famine chinoise » (1958-1962) qui est longtemps cachée par le régime : près de 30 millions de personnes auraient ainsi perdu la vie. La Révolution culturelle (1966-1976) qui permet à Mao d'asseoir son pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays. Mao souhaite purger le Parti de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge, deviennent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remettent en cause toute hiérarchie autre que Mao et s'en prennent publiquement à de hauts dignitaires du régime comme Zhou Enlai et Deng Xiaoping qui sont jugés trop modérés. Les intellectuels et les cadres du parti humiliés, les mandarins et élites bafoués, certaines valeurs culturelles chinoises traditionnelles dénoncées au nom de la lutte contre les « Quatre Vieilleries » (la religion par exemple). La Chine se trouve au bord de la guerre civile : le nombre de morts est estimé de quelques centaines de milliers à 20 millions. La Chine communiste entre à l'ONU en 1971 et remplace le gouvernement exilé nationaliste de Formose. Le général de Gaulle avait reconnu la Chine communiste avant les États-Unis : « La Chine est un chose gigantesque. Elle est là. Vivre comme si elle n'existait pas, c'est être aveugle, d'autant qu'elle existe de plus en plus »>. B) Les conflits du Proche et du Moyen-Orient : Le Moyen-Orient, de par sa localisation géographique, est le lieu de confrontation entre l'Ouest et l’Est. Certains pays soutiennent la superpuissance américaine et d'autres la superpuissance soviétique. 1958 intervention américaine TURQUIE 1956: Suez LIBAN (1943). ISRAEL ÉGYPTE (1922) SYRIE (1946) IRAK (1932) 1948: conflit israélo-arabe JORDANIE (1946) FIN DES ANNÉES 1950 ARABIE SAOUDITE (1932) Allié de l'URSS Allié des États-Unis Empire britannique IRAK Pacte de Bagdad 1955 Membre de l'OTAN (1932) Indépendance KOWEÏT (1961) YÉMEN (1918) IRAN QATAR (1971) ETATS DE LA TREVE (1971) OMAN (1971) Protectorat d'Aden (1967) 500 km Cf. leçon HGGSP pour les conflits israélo-arabes TURQUIE 1978-1990 Guerre civile LIBAN ISRAËL SYRIE FIN DES ANNÉES 1970 1980-1988 Guerre Irak-Iran IRAN IRAK JORDANIE 1967, 1973: conflit israélo-arabe ÉGYPTE Allié de l'URSS Allié des États-Unis Membre de l'OTAN État islamique ARABIE SAOUDITE YEMEN DU NORD KOWEÏT 1979 Révolution islamique QATAR YEMEN DU SUD É.-A.-U. OMAN 500 km C) L'année 1968 dans le monde : Année 1968 révélateur et accélérateur de l'histoire << Mai 68, un carnaval révolutionnaire » selon Raymond Aron → défoulement qui libère du refoulement, besoin de s'exprimer, les peuples deviennent les puissants Tchécoslovaquie (Printemps de Prague): Comme à Paris, la jeunesse pragoise manifeste dans la rue et aspire à davantage de liberté. Elle place tous ses espoirs en la personne de Alexander Dubcek, le nouveau dirigeant tchécoslovaque qui a engagé depuis le début de l'année une série de réformes qui déplaisent aux Soviétiques. Le 20 août 1968, les troupes soviétiques et armées sœurs du pacte de Varsovie pénètrent dans Prague, capitale rebelle. Quelque 200 000 blindés et 800 avions participent à l'Opération Danube. Malgré la colère, la population, refusant de s'engager dans une lutte armée, tentera de dialoguer avec les tankistes soviétiques. Mais soudain la situation s'embrase et les manifestants élèvent des barricades. Face aux émeutes, les troupes soviétiques ouvrent le feu, faisant plusieurs dizaines de morts. Après 48 heures de combat, Prague est une capitale dévastée. 137 civils trouvèrent la mort dans ces combats. Un nouveau régime inféodé au Kremlin est instauré et des troupes d'occupation s'installent dans le pays (elles ne repartiront qu'en 1990). Les chars écrasèrent la liberté. → Étudiants martyrs comme Jan Palach qui s'immolèrent pour dénoncer l'invasion de leur pays. Mexique (massacre de Tlatelolco): Le 2 octobre 1968, alors que le pays s'apprête à accueillir les Jeux Olympiques, 10 000 professeurs, étudiants et lycéens se réunissent sur la place des Trois-cultures pour dénoncer l'autoritarisme du gouvernement et demander des réformes (crise du système éducatif) L'armée est mobilisée pour contenir les manifestants mais la situation dégénère : elle tire à balle réelle sur les manifestants. Résultat: plusieurs centaines de morts. Toutefois, le massacre est caché par les médias qui sont à la solde du pouvoir. États-Unis : En 1968, la question raciale est dans toutes les têtes. Émeutes à Harlem, Los Angeles ou encore Détroit... Depuis le milieu des années 1960, les États-Unis s'embrasent. Créé en 1996, le Black Panther Party réclame, à l'instar du mouvement des droits civiques, la fin de la ségrégation mais va encore plus loin : il veut armer la communauté noire contre les exactions policières. Japon (conquête de la forteresse Yasuda): Durant de longs mois, les étudiants japonais occupent leurs facultés avant que la police ne réprime durement la contestation. Lien : https://www.maxicours.com/se/cours/la-crise-de-mai-1968/ https://www.lemonde.fr/histoire/video/2018/05/08/mai-68-tour-du-monde-des-principales-revoltes- etudiantes 5295853 4655323.html#:~:text=Au%20Mexique%20et%20au%20Br%C3%A9sil, emprise%20am %C3%A9ricaine%20sur%20l'archipel