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L’industrialisation en France sous le 2nd Empire

01/04/2023

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L'industrialisation de la France sous le Second Empire
Le XIX° siècle voit l'avènement de la Révolution industrielle en Europe. C'est au cou
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L'industrialisation de la France sous le Second Empire Le XIX° siècle voit l'avènement de la Révolution industrielle en Europe. C'est au cours des années 1840, au début du Second Empire, que la France entame son processus d'industrialisation. En une trentaine d'années, l'économie française se réorganise puisque le secteur industriel accélère la croissance économique, reléguant l'agriculture en seconde position. L'industrialisation est permise grâce à une nouvelle source d'énergie, le charbon. L'industrie se trouve bouleversée par une série d'innovations techniques. Un nouveau lieu de travail apparaît ; l'usine. I - Une France en voie d'industrialisation et d'urbanisation 1) Des bouleversements techniques Industrie ensemble des activités économiques qui produisent des biens matériels standardisés en masse par la transformation et la mise en œuvre de matières premières. Avant le XIXème siècle, les machines fonctionnaient grâce à l'énergie humaine, animale ou naturelle. A cela vient progressivement s'ajouter la machine à vapeur, mise au point par l'anglais James Watt en 1769. C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité que l'Homme dispose d'une source d'énergie totalement artificielle. L'Angleterre est donc alors le premier pays à subir l'industrialisation. Celle-ci se diffuse en Europe occidentale et au Nord-Est des États-Unis jusqu'en 1860, année durant laquelle la France devient la première puissance industrielle d'Europe occidentale. Ces machines permettent un accroissement considérable de la production de produits manufacturés, comme...

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dans l'industrie textile par exemple. L'ouverture de gigantesque filature, comme l'usine Motte-Bossut à Roubaix en 1845 symbolise la prospérité de ce secteur économique. 2) La révolution des transports L'invention de la locomotive à vapeur permet le développement du chemin de fer. En 1837, la première ligne de transport de passagers ouvre entre Paris et Saint-Germain-en-Laye. Puis la ligne Paris-Lyon-Marseille, dite PLM, est inaugurée en 1857. Entre 1850 et 1870, les voies ferrées se densifient et le réseau ferré passe de 3 000 à 17 000km. Les chemins de fer n'offrent que des bénéfices, et sont très bien perçus par les français. Les mentalités changent car les populations prennent conscience que l'on peut parcourir une même distance mais beaucoup plus rapidement. Le temps de trajet entre Paris et Marseille passe de 8 jours à 14 heures. Le réseau de chemins de fer est dit en étoile car il est centré sur Paris et s'étend aux extrémités de la France. Ce chemin de fer révolutionne le pays, car il crée énormément d'emplois, comme la sidérurgie, dans le BTP ou l'architecture etc... Les travaux ont exigé des infrastructures, de la main-d'œuvre importante, et cela a entraîné la spécialisation des régions du pays, comme pour le vignoble, qui était cultivé dans toute la France, et va se spécialiser vers l'Ouest. Les transports maritimes changent aussi, car dès la fin du XVIIIème siècle, les premiers bateaux à vapeur naviguent sur les fleuves, et vont progressivement remplacer les bateaux à voile. La traversée de l'Atlantique passe de 35 à 15 jours. Ces transports bouleversent autant la société que l'économie, grâce à l'intensification des échanges, et modifient également les paysages urbains, en favorisant la construction de gares à proximité des centres-villes. 3) Des villes en forte croissance L'industrialisation transforme le monde rural. En 1866, la première batteuse mécanique mobile est mise au point. La mécanisation des campagnes permet de multiplier la productivité agricole par six au cours du XIX siècle, mais elle diminue également les besoins en main-d'œuvre. Les paysans des régions pauvres (Bretagne, Auvergne, Savoie, etc.) migrent à Paris où ils pratiquent divers métiers peu rémunérés (domestiques, porteurs d'eau, maçons, etc.). Entre 1848 et 1870, la part de la population urbaine en France passe de 24% à 35 %, soit de 9 à 14 millions d'habitants. L'agglomération parisienne croît de 1,5 à 2,5 millions d'habitants sur la période. Lyon passe de 177 000 à 320 000 habitants, et Marseille de 185 000 à 310 000 habitants. Dans les régions industrielles ou minières, la croissance est encore plus forte. À Carmaux (Tarn) ou à Lens (Pas-de-Calais), la population fait plus que doubler. Elles absorbent notamment les migrants de l'exode rural. Dans les villes, des travaux d'envergure se multiplient. Ils répondent à la fois à des mesures d'hygiène (déplacement des cimetières, généralisation des égouts, etc.), au besoin de fluidifier le trafic et faire place à de nouvelles activités (gares, usines, etc.). Paris est transformé sous l'impulsion de Napoléon III. Il confie au baron Haussmann la réalisation de grandes avenues reliées à de vastes places. Il fait également construire la gare de Lyon (1855) et la gare du Nord (1865). La construction de l'Opéra Garnier, entre 1860 et 1875, symbolise le rayonnement culturel de la ville. Des initiatives comme celle des époux Boucicaut, à l'origine du premier grand magasin parisien (le Bon Marché, 1852), participent à faire de Paris une capitale économique. 4) Un pays en mutation Entre 1848 et 1870, les industries se situent au Nord et à l'Est de la France, mais aussi au niveau de l'axe rhodanien, de l'Alsace et de la Basse-Normandie. car il s'agit des régions minières, là où on exploite le charbon devenu une source d'énergie puissante et prisée. La France est coupée en 2 d'une diagonale allant du Havre à Marseille, avec la France Noire au Nord-Est, et la France-Verte au Sud-Ouest. Ainsi l'exode rural augmente et les populations se déplacent vers la France noire, comme une partie de la population bretonne qui se déplace à Paris ou au Havre. Le nombre de travailleurs dans les mines, appelés les "gueules noires" à cause du charbon, augmente, passant de 32 000 en 1848 à 83 000 en 1870. Et en 30 ans, entre 1840 et 1870, la production est également en hausse, et est multipliée par 5, passant de 3 millions de tonnes à 15 millions. Comme la production augmente, la consommation en fait de même, et est multipliée par 5 aussi. Les Églises, catholique ou protestante, gardent un poids important dans les campagnes. Elles s'occupent des écoles et le calendrier religieux régi l'année. Les campagnes résistent à l'urbanisation : en 1866, un recensement indique que 70 % des Français sont des ruraux. La part des propriétaires ruraux est en croissance d'environ 5% sur la période. Les campagnes participent ainsi à un phénomène général de croissance économique. Cette période de prospérité s'accompagne d'une décennie de reprise de la croissance démographique dans les territoires ruraux. II - Les mutations sociales, économiques et politiques de l'industrialisation 1) Le libéralisme au service de la bourgeoisie Napoléon III, très influencé par les idées du saint-simonisme (doctrine qui stipule que la puissance d'un État repose avant tout sur ceux qui entreprennent dans l'économie (patrons, ouvriers, ingénieurs...). Le libéralisme s'impose donc au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Il facilite les activités commerciales, financières et industrielles des entrepreneurs, comme les frères Isaac et Emile Pereire. En 1852, le gouvernement les autorise à créer le Crédit mobilier afin de drainer l'épargne vers le commerce et l'industrie. C'est ainsi que la banque des Pereire participe aux travaux d'Haussmann à Paris et soutient l'extension du réseau ferré. L'État favorise également le commerce au-delà de ses frontières, notamment en signant le traité de libre-échange Cobden-Chevalier avec la Grande-Bretagne en 1860. Entrepreneurs, ingénieurs et banquiers utilisent leur esprit d'entreprise pour investir dans les secteurs en plein essor: transport ferroviaire, sidérurgie, commerce maritime. Certains bâtissent de grandes fortunes qu'ils utilisent pour renforcer leur position sociale. Les Schneider au Creusot ou la famille Casimir-Périer, originaire du Dauphiné, assoient leur position sociale en construisant des relations étroites avec le monde politique. La bourgeoisie diffuse peu à peu ses normes, ses valeurs et ses modes (vêtements, mobilier, etc.). À Paris, elle investit les immeubles haussmanniens, les grands boulevards et les grands magasins. Elle contribue au développement de la presse écrite. Le Temps, journal républicain et libéral lancé en 1861, devient son porte-parole. La figure du bourgeois s'impose dans la littérature (Honoré de Balzac, Émile Zola) et la peinture (portraits de Léon Bonnat). Elle est prise pour cible dans les caricatures. 2) Les ouvriers, une nouvelle classe sociale Il existe des artisans et des ouvriers depuis des siècles, mais l'industrialisation leur permet de prendre conscience d'une communauté d'intérêts et d'une nécessaire solidarité. En effet, les investissements massifs indispensables à la mécanisation nécessitent de grandes concentrations de capital et de travailleurs. Les ouvriers montent d'abord des associations mutualistes et coopératives pour faire face aux accidents de la vie. On en compte environ 150 de ce type à Paris en 1848. Puis, malgré une législation défavorable, ils organisent des grèves pour défendre leurs conditions de travail, et s'organisent politiquement, notamment au nom du socialisme. En 1864, des Français, parmi lesquels Eugène Varlin, participent à la fondation de l'Association internationale des travailleurs. Ils exigent une réduction du temps de travail, l'interdiction du travail des enfants, de meilleurs salaires et un contrôle sur les moyens de production (mines, usines). L'État se montre capable de politiques répressives très dures: envoi de l'armée contre les ouvriers parisiens suite à la fermeture des ateliers nationaux, le 24 juin 1848, répression de la grève au Creusot en janvier 1870, fusillade à Fourmies le 1er mai 1891, ou emprisonnement des sans-emplois. Mais il prend aussi quelques mesures de protection sociale: en 1851, la durée de travail est limitée à dix heures par jour au-dessous de 14 ans, à douze heures entre 14 et 16 ans et le travail de nuit est interdit pour les moins de 16 ans. Enfin, il favorise les associations mutualistes, puis des formes de grève, avec l'adoption de la loi Ollivier en 1864. Mais des affrontements violents continuent à opposer armée et ouvriers. 3) Des conditions de vie difficiles Les ouvriers sont surveillés : ils possèdent chacun un livret d'ouvrier, qui est un document d'identité obligatoire pour l'ouvrier mis en service en 1803. Le livret devait être présenté au patron qui le parapher et le remettait à la fin du contrat. Il permettait de contrôler le nomadisme des ouvriers. Le marchandage (le fait pour un patron de prêter un ouvrier à un autre patron, en réalisant un bénéfice sans que l'ouvrier n'en tire profit) devient quant à lui un délit en février 1848. Les journées de travail sont longues (plus de 12 heures) malgré un bref recul entre février et juin 1848. Le salaire ouvrier progresse mais insuffisamment, les ouvriers ne sortant de la misère que pour atteindre la précarité avec les aléas de l'embauche et du chômage. Ils continuent à vivre au jour le jour. Les enfants de moins de 14 ans représentent toujours 15 à 20% de la main-d'œuvre des usines. Malgré les nombreuses transformations urbaines, les villes restent des lieux où les épidémies font souvent rage, frappant les plus fragiles comme l'épidémie de choléra de 1854 qui a fait 150 000 morts. La ségrégation socio-spatiale (organisation de l'espace urbain en fonction des catégories sociales) s'y accentue également sous l'impulsion des rénovations et des délocalisations des usines hors des villes. Des villes ouvrières voient le jour dans un contexte de patronage. C'est le cas du Creusot où se trouvent les usines Schneider. Le patronage est un système dans lequel les grands entrepreneurs prennent en charge la vie de leurs ouvriers en dehors de l'atelier en construisant pour eux des crèches, des logements, des églises, par exemple. Parallèlement, des projets utopistes de cités ouvrières sont réalisés comme le << Familistère de Guise » en 1859 par l'industriel Jean-Baptiste André Godin. Conclusion : Sous le Second Empire, la France connaît une période de prospérité économique qui conforte sa position de puissance industrielle. Cette stabilité s'articule autour d'une entité importante: le corps ouvrier. Malgré leur importance et le besoin croissant de main d'œuvre dans les usines, les conditions de travail des ouvriers restent difficiles et leur salaire très bas. Peu à peu, l'activité se concentre dans les villes qui attirent de plus en plus de population : le paysage s'urbanise et voit même la création de cités ouvrières.