essai littéraire « La littérature nous libère t elle d’une assignation à une identité ? »

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 Essai littéraire
Raphaël Perrin-Thermes TG3
Sujet : La littérature nous libère-t-elle d'une assignation à une identité ?
La littérature est
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Essai littéraire Raphaël Perrin-Thermes TG3 Sujet : La littérature nous libère-t-elle d'une assignation à une identité ? La littérature est, depuis son invention, le plus grand moyen d'expression, de divertissement, de transmission jamais crée. Elle est l'un des piliers fondateurs dans nos sociétés, que ce soit un roman, une poésie, une pièce de théâtre. Mais ce qui permet la littérature est la création d'un personnage, principalement basée sur la conscience humaine et sa place dans la société. Anthony Burgess, auteur d'Orange Mécanique, a dit « pas de personnage, pas de roman ». On remarque donc que la littérature n'est au final qu'un miroir de nos sociétés, de nos identités. Elle offre à son lecteur une ouverture sur le monde, lui permettant la découverte d'identités encore inconnues. Mais peut-on dire que le personnage littéraire permet un renouvellement de l'identité ? Nous allons d'abord voir du côté des pièces de théâtres et des romans, qui, de par leurs personnages diversifiés permettent un fort processus d'identification, puis du côté de la poésie lyrique et du genre autobiographique qui permet à l'auteur de mieux se comprendre et l'inviter à mener cette introspection avec lui. Enfin nous allons constater l'émancipation à une identité que permet littérature, que ce soit pour le lecteur ou pour l'auteur, dans mesure où elle nous permet...

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de sortir d'une société qui nous façonne. Dans un premier temps, il semble important d'expliquer le processus d'identification que permet la littérature à son lecteur. En effet, surtout dans les romans et les pièces de théâtre, on peut constater un fort processus d'identification qui se définit par la capacité à un homme de se reconnaitre dans autrui. Une identification forte à un personnage permet une meilleure immersion dans le récit. Mais ce processus permet également le façonnement de l'identité. Notre sensibilité à des personnages littéraires plus ou moins forte permet l'établissement d'une identité propre à nous, c'est-à-dire, que chacun ayant une sensibilité, une attache à un personnage différent, nous prenons des traits de l'identité de ces personnages et obtenons donc une identité unique. On peut qualifier trois sortes d'identification. Celle qui vise à la recherche de soi, celle qui vise à un modèle à qui ressembler et à la recherche d'une figure amoureuse. Le premier type d'identification est celle qui vise à la recherche d'un modèle à qui ressembler. C'est l'identification classique, la première qui nous vient en tête lorsqu'on exprime ce phénomène. L'intérêt du personnage de fiction, et ce particulièrement en littérature, est qu'il offre un modèle complet. Le lecteur va pouvoir construire une image à partir d'une description physique plus ou moins détaillée. Il va surtout pouvoir associer des sentiments et une histoire à des comportements. En fonction des traits de caractères qui lui sembleront le plus pertinents, le lecteur qui s'identifie pourra alors imiter les comportements de ses personnages préférés jusqu'à totalement se les approprier. Le deuxième type d'identification est la recherche d'un partenaire amoureux. Cela peut se traduire par la recherche d'un conjoint qui correspondra à l'image idéalisée du personnage de fiction. Si cette « quête » peut sembler anodine, chaque être humain ayant ses préférences physiques et intellectuelles, elle peut néanmoins s'avérer problématique dans certains cas extrêmes. Par exemple, certaines personnes vont se replier sur elles- mêmes et ne plus chercher à rencontrer d'autres gens car ils ne correspondront jamais totalement à leur idéal. Elles restent donc avec leur songe et s'isolent socialement. Enfin, l'identification qui vise à la recherche de soi, la moins évidente, comprend deux choses : l'âme du personnage, de sa psychologie. Ce qui correspondrait à la catharsis. On pense notamment à la Princesses de Clèves, de Mme de La Fayette, considéré aujourd'hui comme le premier roman psychologique français, qui se focalise sur les sentiments et pensées tourmentées d'une femme à la cour des Valois. Il raconte la lutte Raphaël Perrin-Thermes TG3 de la Princesse de Clèves contre son amour pour un autre homme que son mari. Ces sentiments, ces sensations, que ressent la Princesse et qu'elle décrit, peut parler au lecteur qui les aura déjà éprouvé. Même situation dans Le Rouge et Le Noir où le personnage de Julien Sorel peut servir de miroir pour son lecteur. Dans ce roman, on suit l'évolution d'un jeune paysan qui parvient à s'émanciper de son identité pour devenir quelqu'un d'autre. Toujours dans la recherche de soi, on retrouve l'identification à la situation d'un personnage. En effet, il existe des personnages de toutes conditions sociales, de tout genre, de toutes cultures, de toutes situations familiales. Cette identification qu'on peut qualifier « d'extérieure » permet le renforcement de la reconnaissance du lecteur dans un personnage. On peut parler de représentation, avec les nombreux combats féministes, LGBTQIA+, ethniques etc qui réclame plus de personnages femmes, noirs, gays dans les oeuvres de fiction. On constate ainsi que les personnages littéraires préférés de quelqu'un sont ceux qui correspondent à l'identité sociale, psychologique de cette personnage... Ce sont ces processus d'identification qui permettent une grande influence sur l'homme. Les contes de fées, par exemple, que lit un parent à son enfant, confronte l'enfant à des normes sociales, à une intériorisation des notions de bien ou du mal et à un développement de son imaginaire, comme le dit Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées. On retrouve également des figures comportementales avec l'application d'Oedipe par Freud comme figure comportementale universelle. Enfin, l'identité n'est pas quelque chose qui arrête de se développer à l'âge adulte. Tout au long de sa vie, un individu voit son identité se façonner d'influences extérieures. Dans le cas de la littérature, ce sont des influences à visages humains, auxquels le lecteur peut directement y prêter ses traits. Il est donc évident que tout ce processus d'identification que permet la littérature joue un grand rôle dans le renouvellement de l'identité humaine, dans la mesure où il donne au lecteur un exemple à suivre ou un idéal à chercher qui correspondent à son soi et son for intérieur. Nous allons maintenant nous tourner vers la poésie lyrique et le genre autobiographique qui permettrait à l'auteur de mieux se comprendre et de donner une occasion au lecteur de faire cette introspection avec ce dernier. Une introspection, c'est regarder à l'intérieur de soi, une observation de sa conscience par elle-même et donc une extériorisation du moi. Cette introspection permet de mieux se comprendre, se connaître. En littérature, la recherche de soi est l'un des thèmes prédominants, souvent associé à la sensibilité. Le mouvement littéraire qui s'en rapproche le plus est le romantisme où les principes en sont la liberté de création, le gout du passé, l'utilisation exacerbée du moi et la (re)connexion avec la nature. Mais le romantisme n'est pas la seul entité en littérature qui permet la recherche, la compréhension de son soi. Le genre autobiographique ou de l'auto-fiction et du lyrisme jouent également un grand rôle dans la quête de soi. Nous allons donc nous baser sur le genre autobiographique et lyrique afin de démontrer que la littérature permet à l'auteur et au lecteur de faire cette introspection. De nombreux auteurs utilisent le personnage de fiction comme support d'extériorisation du moi, afin de raconter leur histoire avec du recul. Ce procédé permet à la fois à l'auteur de mieux se comprendre mais aussi à son lecteur de lui donner l'occasion d'en faire de même. Afin d'appuyer mon propos, je vais prendre comme exemple Juste la fin du Monde de Jean Luc Lagarce. Cette pièce de théâtre, avant dernière oeuvre de l'auteur, raconte le retour de Louis dans sa famille après des années d'absence afin d'annoncer son décès proche. Il y a peu de personnage, c'est un huit clos familial. L'ouvrage possède une structure assez surprenante : il n'y a pas d'actes et les scènes ne correspondent pas à l'entrée ou sortie d'un personnage. Largarce, à travers les thèmes de la famille, du conflit, du temps, de la mort, fait ressortir non seulement une crise familiale mais surtout une crise personnelle. Le personnage de Louis, crée à partir de Raphaël Perrin-Thermes TG3 l'histoire de Lagarce, permet à l'auteur de s'émanciper de son identité. L'auteur associe sa propre crise et celles de sa famille avec la mort prochaine de Louis, le questionnement du futur de Suzanne et l'aigreur d'Antoine. La crise suppose l'espoir, alternant avec le désespoir. Le personnage est face aux sentiments tragiques, les passions pour Racine, et le passé pour Lagarce. La crise personnelle de Louis vient éveiller et nourrir les crises personnelles des autres personnages, mais aussi celle du lecteur par un effet de projection. La pièce traite de questions essentielles dans lesquelles le lecteur peut se reconnaître. Lagarce décide de mener son introspection par procuration avec le personnage de Louis, en lui attribuant ses propres sensations, sentiments et en imaginant ses comportements. C'est ici un fort exercice d'introspection et d'extériorisation du moi que fait Lagarce. Sa propre crise justifie son écriture, mais il décide d'en faire quelque chose de plus large qui permet la compréhension et la reconnaissance en collectivité. On peut même y retrouver des schémas de la cure psychanalytique avancés par Freud. Le personnage de Louis traite du moi, de la stabilité, de l'inconscient. Le personnage d'Antoine traite du ça qui est le réservoir de l'énergie pulsionnelle prenant sa source dans le plaisir et enfin le personnage de la mère traite du surmoi de l'instance morale. À travers ces nombreux schémas psychologiques et comportementales, l'oeuvre de Lagarce puise dans l'intériorité de ses personnages et ravive dans le lecteur une reconnaissance et un désir de se comprendre, d'assimiler ses sensations à sa conscience. Mais certains auteurs vont encore plus loin dans la recherche du moi en ne créant pas juste un personnage basé sur eux mêmes mais un personnage étant directement eux mêmes. Ce n'est plus de l'auto-fiction, mais de l'autobiographie pure. Nous allons prendre comme exemple La petite fille sur la banquise d'Adelaïde Bon. Cet ouvrage paru en 2018, est l'exemple parfait de l'introspection. Il raconte la vie de l'auteur de ses 9 ans, à ses 50 ans et de son cheminement psychologique par rapport au viol qu'elle à subi enfant. « J'ai neuf ans. Un dimanche de mai, je rentre seule de la fête de l'école, un monsieur me suit. Un jour blanc. Après la confusion. Année après année, avancer dans la nuit. Quand on n'a pas les mots, on se tait, on s'enferme, on s'éteint, alors les mots je les ai cherchés. Longtemps. Et de mots en mots, je me suis mis à écrire. Je suis partie du dimanche de mai et j'ai traversé mon passé, j'ai confronté les faits, et phrase après phrase, j'ai épuisé la violence à force de la nommer, de la délimiter, de la donner à voir et à comprendre. Page après page, je suis revenu à la vie. ». Ce paragraphe extrait de l'ouvrage, démontre les bienfaits de la littérature sur le traumatisme de l'auteur. Mettre des mots sur ce qu'elle ressent l'a « ramené à la vie ». Elle renouvelle son identité en se libérant de son statut de victime confuse pour devenir quelqu'un qui reprend goût au monde. La petite fille sur la banquise, relate de l'acceptation de s'être fait violé, mais surtout de l'impact psychologique sur la victime. Le stress post-traumatique se traduisant par une anxiété de fond constante est dans le livre appelé « les méduses », elles sont silencieuses, invisibles et font mal. Adelaïde Bon inclut également dans son ouvrage des faits psychanalytiques sur le traumatisme, permettant de mieux comprendre ce phénomène. On comprend donc la vertu qu'a la littérature pour son auteur, mais il en est de même pour son lecteur. En effet, cet ouvrage est très souvent recommandé par des psychologues à des victimes de viol car il permet une très forte compréhension de soi, de ses maux. Une victime de viol met énormément de temps à comprendre l'impact sur soi et sur sa conscience de cette agression, et l'auteur en livrant énormément de descriptions sur ses sensations, ses pensées permet à son lecteur de réaliser son traumatisme. Le lecteur ne se sent plus seul dans ses maux, et voit ses angoisses et stress légitimés grâce à ce texte. Enfin, la poésie lyrique est lieu privilégié à l'introspection. Le poète parle de lui pour parler de tous. Il explore l'humain. Le poète lyrique va livrer à son lecteur une confidence de son expérience personnelle. Il raconte ses états d'âmes et sentiments, son intériorité, il retourne dans son passé avec ses traumatismes et ses moments de bonheur. Lamartine Raphaël Perrin-Thermes TG3 va parler de l'amour et du temps qui passe. Baudelaire va parler de son mal être existentiel, de sa dépression dans Les Fleurs du Mal. Du Bellay va parler de sa nostalgie de son pays natal. L'art du poète est de livrer son expérience personnelle qu'il va transformer en révélation universelle que tout le monde peut comprendre, ressentir. C'est bien plus qu'une simple confidence à son lecteur. Le lecteur retrouve ses propres sentiments dans les poèmes qu'il lit. Le poète est capable de mettre des mots sur des sentiments, phénomènes qu'il nous était impossible, pour nous lecteur, de mettre en mot, d'exprimer. Baudelaire va dire dans Les fleurs du mal « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère »>. Victor Hugo dans les Contemplations dit « Insensé qui ne croit que je ne suis pas toi ». Cette place qu'occupe l'auteur dans la littérature permet à quiconque lecteur de se transformer car il se comprend mieux. Cette introspection permise par l'autobiographie et la poésie lyrique permet donc au lecteur et à l'auteur de mieux se comprendre, lui, ses sentiments et ses sensations, et donc de pouvoir mieux se transformer, faire avancer son soi. En sachant qui je suis, je peux renouveler mon identité en quelque chose qui me ressemble plus. Mais pourquoi ce besoin de se renouveler, de s'émanciper d'une identité qui semble nous avoir été attribuée. Nous allons dans une dernière partie nous questionner sur le processus sociétal qui nous attribue une identité et en quoi la littérature va à son encontre. En effet, la littérature nous permet de sortir d'une société qui nous façonne. Comme expliqué précédemment, notre identité est façonnée par des influences extérieures. Dès notre naissance, nous nous voyons attribués des codes identitaires reliés à notre genre, notre couleur de peau. Et cette assignation continuera tout au long de notre vie, avec notre orientation sexuelle, nos choix, notre rang social. Bergson différencie en effet deux moi : le moi social, purement construit sur nos liens avec l'autre, et le moi propre. Selon lui, nul ne saurait s'isoler complètement du moi social. Il prend l'exemple de Robinson Crusoé. Même seul, Robinson, restera dans les normes de la société. « Tous les soirs, il se met en habit noir pour dîner, « afin de ne pas perdre, dans son isolement, le respect de lui-même »> »>. Mais la littérature permet de développer son moi individuel, malgré la forte influence du moi social. En effet, le mouvement du romantisme du XIXe siècle vise à la recherche de ce moi propre. << Rousseau dans « Les Rêveries du Promeneur Solitaire », en 1782, est le premier auteur qui s'attarde réellement sur les moi propres en utilisant la sensibilité. Il exprime ses propres sentiments et émotions. La solitude (dans cet ouvrage elle est de pair avec la nature) permet d'apaiser son âme en se libérant des autres, de leur regard et en se concentrant sur son moi. Révolutionnaire pour l'époque, Rousseau n'emploie que le « je » dans son roman. Il devient le pionnier français du romantisme. Le romantisme apparaît en Allemagne à la fin du XVIIIe et trouve sa place en France après la Révolution Française, en réaction contre le siècle des Lumières, jugé trop rationnel. Pendant un siècle d'instabilité politique, l'auteur romantique cherche à évoquer des sentiments en contraste à cette situation. Il se traduit par la volonté de l'artiste à exprimer ses états d'âmes. Les auteurs romantiques cherchent à ressentir ce que ressent autrui, on parle de sentiments moraux. Tout cela finit par se transformer en une réflexion sur la condition humaine. Les romantiques vont opposer le caractère fragile et éphémère de la vie humaine et la pérennité et force de la nature. Et c'est dans cette force de la nature, loin d'autrui que l'on peut trouver son moi propre, et donc s'émanciper de notre moi social. Une autre façon de s'émanciper de ce moi social est la littérature en elle-même. En effet, la littérature est avant tout quelque chose de personnel. Les rêveries du promeneur solitaire n'était pas destinées à être publiées, Rousseau écrivait pour lui-même. L'auteur en écrivant une oeuvre est face à ses propres règles, sa propre imagination. Il peut écrire sur lui-mêmes, ses pensées. En faisant cela, l'auteur parvient à extérioriser ses idées loin de toute influences sociétales. Au moment où j'écris cet essai, je tente de mettre à plat Raphaël Perrin-Thermes TG3 mes pensées que j'extériorise en raisonnant de manière personnelle, avec l'appui d'autres lectures qui ont permis de me connaître. L'auteur littéraire apprend donc à mieux se connaître, mais le lecteur aussi. En effet la lecture se fait également de manière personnelle. Avec le processus d'identification et d'introspection, le lecteur s'imagine, se représente, à sa manière dans ce qu'il lit. La littérature, avec le romantisme qui vise à se dissocier du moi social, et son caractère personnel du côté du lecteur ou de l'auteur permet donc une émancipation de la société, et de l'identité qu'elle nous attribue. Le personnage littéraire permet donc le renouvellement de son identité. Une identification à un personnage peut servir de modèle, de miroir ou d'idéal, l'introspection permet de se comprendre, de surpasser ses traumatismes et ses maux. Enfin au vu du caractère personnel de l'écriture et de la lecture d'une oeuvre littéraire, nous nous émancipons de la société pour laisser libre court à notre imagination. Il arrive cependant que des personnages soient centrés sur le moi et ne s'en émancipe pas et déclenche donc une crise identitaire, c'est le cas du lyrisme romantique poussée à son paroxysme avec Le Lac de Lamartine, où le personnage ne cherche qu'à affirmer son soi sans s'en émanciper.