Les limites de notre influence sur le bonheur d'autrui
Il est crucial de distinguer le bonheur du plaisir. Le plaisir, éphémère et immédiat, peut être procuré à quelqu'un malgré lui, mais le véritable bonheur est un "sentiment permanent et tout intérieur" comme l'affirme Rousseau. On peut surprendre agréablement une personne, mais on ne peut pas construire son bonheur durable sans sa participation active.
Le bonheur est fondamentalement une affaire personnelle, fruit d'un travail continu de l'individu. Sa nature subjective rend présomptueux de croire qu'on puisse mieux savoir que l'autre ce qui le rendra heureux. Comme le dit Kant, c'est un "idéal de l'imagination", souvent mal identifié par la personne elle-même. Pour Descartes, le véritable bonheur provient de l'estime de soi acquise par une conduite vertueuse.
Vouloir imposer sa vision du bonheur aux autres peut s'avérer dangereux et contre-productif. Les dystopies comme "Nous autres" de Zamiatine nous mettent en garde contre ce risque en montrant des sociétés où l'individualisme et la liberté ont disparu au nom d'un prétendu bonheur collectif. Le sacrifice pour le bonheur des autres peut être noble, mais il reste inefficace si l'autre n'est pas prêt à recevoir ce don.
**Conclusion ** Si le sujet de dissertation sur le bonheur nous interroge sur notre capacité à faire le bonheur d'autrui, la réponse reste nuancée nous pouvons y contribuer dans certaines circonstances, mais le bonheur véritable reste une quête essentiellement personnelle.