La rhétorique antique : fondements et critiques
La rhétorique, l'art de la parole, était un élément central de la vie publique dans l'Antiquité. Ce résumé explore les différents types de discours rhétoriques, les compétences essentielles d'un orateur et la critique philosophique de cet art.
Types de discours rhétoriques
La rhétorique antique distinguait trois types principaux de discours :
- Le discours judiciaire, utilisé dans les tribunaux
- Le discours délibératif, employé dans les assemblées politiques
- Le discours épidictique, qui fait l'éloge ou le blâme d'une personne
Exemple: Un discours épidictique exemple pourrait être l'oraison funèbre de Périclès, louant les vertus des soldats athéniens morts au combat.
Ces types de discours pouvaient se mélanger, comme dans les plaidoiries de Cicéron qui incorporaient souvent le blâme d'un adversaire pour le discréditer.
Compétences oratoires essentielles
Selon les théoriciens comme Cicéron et Quintilien, l'éloquence repose sur plusieurs facultés clés :
- L'invention : la capacité à trouver un sujet et des procédés pour le traiter
- La disposition : l'art d'organiser son discours
- L'élocution : la capacité à orner et embellir son discours avec des figures de style
Vocabulaire: L'élocution en rhétorique désigne l'art de s'exprimer avec élégance et clarté, en utilisant des figures de style appropriées.
De plus, un bon orateur doit posséder une excellente mémoire pour se souvenir de l'ordre de son discours et le prononcer en public.
Structure du discours
Un discours rhétorique suit généralement une structure spécifique :
- L'exorde : l'introduction
- La narration : le rappel des faits (surtout dans les discours judiciaires)
- La confirmation ou la réfutation
- La péroraison : la conclusion
Définition: La péroraison est la partie finale d'un discours, visant à récapituler les arguments principaux et à émouvoir l'auditoire.
Objectifs de la rhétorique
Le but principal d'un discours rhétorique est double :
- Convaincre par l'argumentation logique
- Persuader en faisant appel aux émotions (pathos)
Critique philosophique de la rhétorique
La rhétorique a fait l'objet de critiques sévères de la part de nombreux philosophes grecs, notamment Platon. Dans son dialogue "Le Sophiste", Platon présente la rhétorique comme une forme d'ensorcellement.
Citation: "Le pouvoir des mots tient à la capacité qu'a le rhéteur d'influencer les opinions des auditeurs et par là de les conduire à faire ce qu'il désire."
Platon condamne particulièrement les sophistes, qu'il considère comme des créateurs d'illusions. Selon lui, le rhéteur parle souvent de sujets qu'il ne maîtrise pas vraiment, créant ainsi une illusion de savoir.
Highlight: La critique platonicienne souligne la tension entre la rhétorique comme art de la persuasion et la philosophie comme quête de la vérité.
Cette critique met en lumière la différence fondamentale entre sophiste et philosophe. Alors que le sophiste cherche à persuader à tout prix, le philosophe vise à atteindre la vérité par le raisonnement logique.