Les dimensions psychanalytiques et morales du moi
Freud : un moi obscur à lui-même
Sigmund Freud révolutionne notre compréhension du moi :
- L'individu n'a pas conscience de ce qui survient en lui
- Une grande partie de notre vie psychique reste inconsciente
Jacques Lacan poursuit cette réflexion :
- Le "je" de l'individu est plus imposé que découvert ou approprié
- Notre identité est souvent définie par nos relations : "je suis le fils de, le frère de..."
- La psychanalyse vise à déconstruire ces identifications aliénantes pour accéder à son propre désir
Le Moi en psychanalyse : Freud propose un modèle où le moi est structuré en trois instances : le ça (pulsions), le moi (médiateur) et le surmoi (conscience morale).
Plusieurs sujets en un
Le roman fantastique du Docteur Jekyll et M. Hyde illustre cette division du moi :
- Jekyll boit une potion qui révèle son côté sauvage (Hyde)
- Hyde représente le "ça" freudien, le moi originel, primitif
- Jekyll représente le moi socialement acceptable, contrôlé mais torturé
L'origine du moi
Freud explore les fondements de notre identité :
- Il rapproche le mythe d'Œdipe de l'attraction enfantine ressentie vers le parent du sexe opposé
- Ce complexe joue un rôle crucial dans la formation du moi
Fiodor Dostoïevski suggère qu'il n'est pas bon pour l'homme de se connaître consciemment.
Blaise Pascal affirme que "le moi est haïssable", critiquant l'égocentrisme.
Les 3 types de conscience : La conscience peut être cognitive (connaissance de soi), morale (discernement du bien et du mal) et psychologique (état d'éveil).
Le sujet moral
Emmanuel Kant : être soi, c'est savoir s'opposer à soi
- On choisit son moi en fonction des situations (avec amis, au travail...)
Nietzsche : le sujet moral peut s'engager dans le temps
- L'identité implique l'appartenance à soi
- L'identification permet de reconnaître le sujet par des outils
Paul Ricœur souligne l'importance de la parole morale et de la promesse, même si nos opinions changent.
Argument sur la conscience : Le moi existe uniquement dans son rapport à autrui et à la morale. Notre responsabilité affecte notre corps - un crime représente la limite franchie entre pensée et acte.
Le corps dans l'identité
Je suis mes idées, mes pensées, mais aussi mon corps :
- Hegel : une violence faite à mon corps est une violence faite à ma personne
- Mon corps est indissociable de moi
- Les personnes transgenres peuvent ressentir qu'elles n'ont pas le "bon corps", mais c'est néanmoins le leur, d'où la transformation
- Un viol n'est pas seulement une violence faite au corps des femmes, mais à leur personne entière
La conscience selon Descartes : Contrairement à certaines théories modernes, Descartes affirme que la conscience n'est pas dans le cerveau mais dans l'âme immatérielle, établissant une distinction radicale entre l'esprit et le corps.